jeudi 7 mai 2009

Bangkok : Nana et Cowboy

Malgré la relative proximité de la Thaïlande par rapport à la Chine, depuis plus de neuf ans que je suis en Extrême-Orient (presque quatorze si l’on compte mon escapade de trois ans et quelque à Taïwan entre 1993 et 1996), je ne suis allé en Thaïlande que deux fois. La première fois, à l’occasion des fêtes de fin d’année, il y a quatre ou cinq ans, pour quelques jours de vacances avec Emilie (dont c’était le premier voyage hors de Chine), et cette fois-ci, à la mi-avril, pour rencontrer un Français qui me propose de travailler avec lui dans le domaine de l’import-export de produits alimentaires.
Cette fois, sur les conseils de cet ami français, j’avais réservé dans un hôtel se trouvant sur Sukhumvit, qui est un peu l’équivalent de nos Champs-Elysées, et c’est comme ça que j’ai découvert un peu par hasard deux des hauts-lieux de perdition de la capitale siamoise : soi Nana et soi Cowboy. Les soi (prononcer « so-y ») sont les rues secondaires qui sont rattachées aux grands axes. Ces rues secondaires sont numérotées (le Novotel où je me logeais se trouve par exemple est installé dans le soi 33), mais certaines sont plus connues par leur nom. C’est le cas de Nana et de Cowboy.
En fait, « Nana » ne m’était pas totalement inconnu. Allez savoir pourquoi, mais j’ai toujours gardé le souvenir d’un graffiti en thaï (Langues O’ oblige !) sur les murs des toilettes de la fac Dauphine, où je prenais mes cours de chinois et de cambodgien, qui parlait de « Nana Hotel ». C’est l’un des points chauds de la capitale du Royaume de Thaïlande. En cherchant des renseignements sur cet endroit, je tombe sur divers sites qui passent en revue les bars de Nana Plaza (genre de centre commercial composé exclusivement de bars) et de Soi Cowboy. Ces sites plus ou moins bien faits, détaillent en long et en large les ambiances des différents bars, les adresses, les prix des consommations, et prodiguent des conseils sur la meilleure façon de ne pas rater son escapade coquine en Extrême-Orient.
Bien entendu, les jeunes femmes qui travaillent dans ces endroits sont très courtement vêtues, voire pas vêtues du tout, et sont à l’affût de tout touriste étranger passant à leur portée. Elles offrent à la clientèle des spectacles de danse plus ou moins chorégraphiés, plus audacieux les uns que les autres.
Il s’agit souvent de jeunes femmes venues de province, en laissant parfois à la maison mari et enfants, pour venir à la capitale tenter de gagner un peu d’argent. La crise aidant, les bars ne manquent pas de main d’oeuvre, mais, avec les troubles politiques récents qui ont été à l’origine de manifestations violentes et d’une désaffectation des touristes, ils semblent manquer singulièrement de clientèle.
Au total, l’ambiance semble bien triste, et assez malsaine. J’imaginais confusément un débordement de luxure joyeuse et sensuelle, et je me rends compte au final que ces endroits sont en fait assez tristes, voire pitoyables. La Thaïlande est un pays superbe, les Thaï me sont éminemment sympathiques, la gastronomie locale est babylonienne. Je reviendrai en Thaïlande, je m’y installerais bien même, mais pas pour les raisons qu'un esprit mal placé pourrait imaginer, et ce sera en tout état de cause avec femme et enfants.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire