samedi 31 janvier 2009

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Jour 1, épisode 7 – Tuol Sleng, Phnom-Penh

J’ai un peu hésité avant d’écrire cet article-ci. En effet, je ne suis pas de taille à traiter un sujet comme ça, tout ce que je pourrai dire au sujet de Tuol Sleng ne sera pas à la mesure de ce que je ressens lorsque je visite ce lieu, et pourra sembler futile comparativement au lieu lui-même, ou bien léger par rapport, par exemple, au film S-21, la machine de mort khmère rouge de Rithy Panh (voir une présentation de ce film ici).
Ce lieu, je l’ai visité à chaque fois que je suis venu à Phnom-Penh.
Je l’ai vu pour la première fois en 1992, à l’occasion de mon premier voyage au Cambodge, mais c’est ma deuxième visite, en février 2008, qui m’a le plus choqué. Peut-être est-ce parce que j’étais beaucoup moins jeune, ou peut-être encore est-ce parce que j’avais vu depuis le film de Rithy Panh, et que je peux mettre un visage sur certaines des personnes qui ont vécu ici ?
En fait, de ma première visite, je me rappelle surtout de cette carte du Cambodge dressée avec des ossements et des crânes humains. Cette carte n’est plus sur place, mais on peut encore en voir une photo. Cette représentation macabre du Cambodge m’avait déplu, car je croyais que c’était par trop « graphic », comme disent les Américains, trop « exhibitionniste », serais-je tenté de dire, et cela me semblait en outre marquer un manque de respect par rapport aux restes des personnes à qui ces ossements appartenaient, qui ont été torturées et tuées ici.
Tuol Sleng était donc le plus important centre d’interrogation des Khmers Rouges entre avril 1975 et janvier 1979. Quelque 17 000 personnes y ont été emprisonnées et torturées. Certaines sont mortes ici, la plupart ont été conduites dans la banlieue de Phnom-Penh, à Choeung Ek, pour y être assommées à coups de gourdin, puis égorgées, avant d’être jetées dans des fosses communes.
Il s’agit d'un ancien lycée, qui a été, dès la prise de contrôle de Phnom-Penh par les Vietnamiens début 1979, transformé en musée, pour témoigner des atrocités commises par la clique de Pol Pot.
Lorsque les soldats vietnamiens sont entrés dans Tuol Sleng, il y ont trouvé quatorze cadavres de prisonniers, que les gardiens n’avaient pas eu le temps de faire disparaître. Ces cadavres sont enterrés dans la cour de l’ancien lycée.













Tombes des prisonniers trouvés sur place à la libération de Phnom-Penh par les troupes vietnamiennes en janvier 1979.

Les salles du rez-de-chaussée du bâtiment A (le bâtiment le plus à gauche, lorsque l’on rentre) sont « ornées » de photos prises par les Vietnamiens à leur arrivée. Il s’agit des photos des prisonniers morts sous la torture, tels qu’ils ont été trouvés.













Photo ornant l'une des pièces du rez-de-chaussée du bâtiment A.

Mais ce qui me semble à moi le plus impressionnant, c’est cet alignement froid, sans vraiment de commentaire, des photos d’archive des prisonniers : homme, femmes, enfants, bébés... Les photos ont été prises au moment de l’incarcération, et on ne voit pas de traces de coups, ni de torture, mais on sait que toutes les personnes dont les photos s’alignent ici sont mortes (seuls quelques prisonniers, sept exactement, sont sortis vivants de cet enfer).






























Les objets exposés, vêtements de prisonniers, caisses de munition vides qui servaient aux prisonniers à se soulager, instruments de torture divers, notices biographiques de certains gardes ayant oeuvré ici, viennent en complément.Mais la seule visite du lieu ne permet pas d’appréhender l’horreur, de comprendre ce qui s’est passé ici. Le visionnage (préalable, de préférence) du film de Rithy Panh me semble constituer un complément indispensable à cette visite.

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Jour 1, épisode 6bis – Nouveau Marché (alias Marché Central)

En complément de l’épisode précédent...

Le restaurant dans lequel je déguste mes kuy tiev s’appelle le « Enjoy Restaurant ». Pour les gourmands, je signale aussi les nouilles (jaunes) sautées au porc et aux légumes (mii chha bânlaé kroup mouk satch chrouk). Avec un café glacé, vous n'en aurez que pour dix mille riels (2,5 USD).

Les travaux du nouveau marché entraîné le déplacement de certains stands surtout sur les côtés sud et nord (un peu moins sur l’Est, comme je le disais dans l’épisode précédent). Le côté nord est pratiquement impossible d’accès par les voitures.









Partie centrale de la structure en croix du Nouveau Marché



Une petite photo de l’embouteillage permanent sur la place du nouveau marché, prise du tuk-tuk qui m’emmène au Wat Phnom.

jeudi 29 janvier 2009

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Jour 1, épisode 6 – Kuy tiev

Le chauffeur de tuk-tuk ayant ajouté un litre d’essence (3500 riels, le prix de l’essence a sensiblement baissé depuis l’an dernier à la même époque, où il approchait les 4500 riels, me semble-t-il) dans son réservoir et moi-même étant revenu de mon erreur, je lui annonce aussi clairement que je peux un « Psar Thmey », en le précédant d’un « Som toh » (Sorry) !
Je suis rassuré sur ma prononciation khmère quand je vois se profiler au bout de la rue la structure jaune, de style art déco, du « Marché central ».
Une partie du marché semble en travaux, et de ce fait des stands ont été déménagés vers l’extérieur, ce qui réduit sensiblement la largeur de la rue qui longe le marché sur l’Est, et n’arrange pas la circulation autour du marché, qui est déjà problématique en temps normal. Je vois le chauffeur du tuk-tuk qui hésite, alors je lui précise que je veux aller à l’ouest du marché.
Je l’arrête au coin dont je reconnais la configuration : à gauche de la ruelle qui mène à l’Asia Hôtel en direction du boulevard Monivong, dans une rue en diagonale, se trouve la station d’essence dont je me souviens bien. Sauf que... le restaurant n’est pas là ! Il a été remplacé par une boutique de téléphonie mobile (une de plus !). J’ai un petit pincement au coeur : je ne pourrai donc pas vérifier si le kuy tiev ou le lok-lak ont bien le même goût que l’an dernier.
Et du coup, il faut que je trouve un autre endroit où me sustenter. Il y a bien le café « Sentiment », au coin de la rue 128 et du boulevard Monivong, j’y trouverai du café frais, mais certainement pas une soupe aux vermicelles de riz. Il me semble avoir repéré en arrivant un restaurant bombé qui semble servir mes plats préférés.
La sacoche de mon ordinateur à bout de bras, je commence à marcher, vers l’Est. C’est du moins ce que je crois jusqu’à ce que j’arrive au coin de la rue et que je vois un restaurant, avec à gauche une rue en diagonale, au bord de laquelle se trouve... une station service ! La ruelle que j’avais prise pour celle menant à l’Asie Hôtel est en fait la rue 67, et c’est bien le petit restaurant que je cherchais que j’ai devant moi. Mon hésitation est cependant excusable : les trottoirs ont été dégagés, et le restaurant a été refait : nouveau sol, nouveau comptoir installé au fond à droite, et le coin cuisine a été déplacé au fond à gauche.
Mais pas d’erreur possible, je reconnais l’un des serveurs, c’est bien le restaurant où j’ai pris pratiquement tous mes petits-déjeuners en février 2008. Je passe ma commande : « Kuy tiev satch chrouk neung kafé khmao teuk kâk » (Soupe de vermicelles de riz au porc et café noir glacé), et je me régale. J’ajoute à l’ensemble une couple de ces beignets chinois gras à souhait (油条 yóutiáo : littéralement « long et gras », dont je ne connais pas le nom en khmer). Je règle ma note et vais me déguster un bon café frais et profiter de la connexion WiFi gratuite du café « Sentiment ».Je retrouve mes marques...

mardi 27 janvier 2009

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Jour 1, épisode 5 – Marché central

Attention, lorsque vous êtes à Phnom-Penh, de ne pas confondre le Marché Central et le Marché Central ! Vous risqueriez sinon d'être perdu, comme cela m’est arrivé lors de mes premiers pas hors de ma guesthouse à Phnom-Penh !
Je m’explique : lors de mes deux premiers voyages à Phnom-Penh, j’avais à chaque fois logé dans la même rue, près du « Marché Central » (Central Market, dit mon Lonely Planet). Ce marché est devenu pour moi un peu un point de repère, et, ne sachant pas où, ce 24 janvier 2009, aller prendre mon premier petit-déjeuner phnom-penhois de l’année, je décide de m’éloigner de la rue 104 où je loge, pour aller prendre le petit-déjeuner dans le petit restaurant qui se trouve à l’angle de deux rues, dans le coin sud-ouest de la place où se trouve le marché central.
J’explique donc au chauffeur du tuk-tuk que je veux aller au Psar Kandal. Logique : « psar » signifie « marché », et « kandal », « central ». Nous voici donc partis, en direction du sud. Arrivés à la hauteur de la route de l’aéroport, le chauffeur bifurque vers la gauche, pour longer le quai Sisowath pendant deux cent mètres. Bon, me dis-je, il veut éviter les embouteillages.
Il reprend sur la droite, et nous arrivons à hauteur d’un marché lambda, le tuk-tuk tombe en panne d’essence, et mon chauffeur met pied à terre et se met à pousser son véhicule, moi juché dessus. Il pousse, pousse, pousse... puis finalement se retourne vers moi pour me demander : « Tu veux descendre où ? » Et c’est là que je me rends compte que je me suis trompé ! Nous sommes bien au Psar Kandal (« marché central »), mais le marché où se trouve mon petit restaurant ne se trouve pas là, mais au Psar Thmey (« nouveau marché »), qui se trouve un peu plus au Nord.Je ne sais pas qui a eu l’idée saugrenue d’appeler « marché central » le « nouveau marché », d’autant plus qu’il existe déjà à Phnom-Penh un marché central... Le Lonely Planet explique que c’est à cause de sa position « centrale », et à cause de son importance. Mouais, un peu tirée par les cheveux, l’explication : un rapide coup d’oeil à une carte de Phnom-Penh vous suffira pour voir que ce marché n’est vraiment au centre de la ville.

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Jour 0, épisode 4 – Pochentong

(Il paraît que l’aéroport de Pochentong —prononcer Peau-tjiène-tongue—, nom de la localité où se trouve l’aéroport, a été rebaptisé en « Aéroport International de Phnom-Penh », mais le nom de Pochentong colle encore à cet aéroport.)

Je descends les escaliers qui mènent à la salle où se trouvent le service des visas, l’immigration et les tourniquets à bagages, et vois stupéfait une foule compacte de Chinois amassés devant le comptoir du service des visas ! Je ne comprends pas : bien que les ressortissants chinois puissent, au Cambodge comme en Thaïlande, obtenir un visa à la descente de l’avion, ils doivent malgré tout avoir le visa sur leur passeport le départ, sinon l’immigration chinoise ne les laisse pas quitter le territoire. Il n’y a donc pas de raison pour qu’autant de Chinois soient là à faire la queue pour avoir leur visa à l’arrivée !
Il ne s’agit en fait pas d’un groupe de Chinois, mais d’un groupe de Coréens. C’est bien ma veine ! Leur avion devait avoir du retard, car lors de mes deux derniers voyages, j’avais pris ce même vol FM833, et le hall d’arrivée était vide.
Malgré tout, j’ai mon visa assez rapidement. C’est la queue à l’immigration qui est un peu longue.
J’ai lu à plusieurs reprises que les agents de l’immigration cambodgien demandaient souvent aux voyageurs de payer un petit « extra » de quelques dollars, en toute illégalité. Cela ne m’est arrivé à aucun des trois voyages que j’ai faits depuis l’an dernier. Mais il est vrai que au dernier voyage, au départ, l’agent qui contrôlait le passeport d’Emilie lui avait demandé deux dollars, auxquels il a renoncé en voyant qu’Emilie était avec moi. Cette « taxe » ne s’appliquerait-elle pas aux Occidentaux ?
Je récupère ma valise presque immédiatement, et me dirige vers la sortie, où le taxi qu’a réservé pour moi Elvin, le patron de la guesthouse Velkommen où je dois loger lors de mon séjour à Phnom-Penh, m’attends, avec à la main une feuille de papier où sont écrits à la main, en majuscules, les mots « Velkommen » et « Pascal ». Dix dollars, tarif de nuit, pour me conduite de l’aéroport à la rue 104, sur le bord du Mékong. C’est moins que ce j’ai payé en janvier 2008 (quand un chauffeur de tuk-tuk m’a soutiré pas moins de 15 dols), et que les 12 dollars que m’a facturés le Frangipani Villa en novembre 2008.Me voici donc au Cambodge, pour mon quatrième voyage, qui va durer une quinzaine de jours.

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Jour 0, épisode 3 – Shanghai-Pochentong

Après les consignes de sécurité habituelles délivrées par l’hôtesse, je commence à somnoler. Si je pouvais dormir jusqu’à Phnom-Penh, je ne verrais même pas passer les quatre heures que dure le vol...
L’hôtesse distribue les fiches de débarquement et les déclarations en douane. Voilà de quoi m’occuper pendant quelques minutes. Mes voisins chinois ont du mal à remplir leurs documents, qui sont en anglais et en khmer. Je les aide, et c’est le début d’une conversation assez intéressante, ma foi.
Ils sont en fait trois couples à voyager ensemble. Les hommes sont trois amis peintres. Ils semblent vivre assez bien de leur art, puisqu’ils voyagent fréquemment à l’étranger. Ils ne passeront qu’une nuit à Phnom-Penh, et partiront dès le lendemain matin pour Siemreap où ils prévoient de passer trois jours à visiter les temples, avant d’aller visiter Banteay Meanchey, où, me disent-ils, les paysages sont magnifiques. Banteay Meanchey... je n’y ai jamais pensé. Peut-être devrais-je raccourcir mon séjour à Battambang et renoncer à Kampong Chhnang ? Peu importe, Banteay Meanchey donnera l’un des prétextes au prochain voyage. Ils ne passeront que la dernière journée de leur voyage à Phnom-Penh. C’est vrai qu’une journée entière suffit bien, en pressant un peu le pas, pour visiter Tuol Sleng, le Musée national, le Palais Royal et la Pagode d’Argent, et le Wat Phnom
Nous bavardons un peu. En plus de peinture, monsieur Zhang Yi s’intéresse aussi aux meubles chinois anciens qu’il collectionne. Il partage ma préférence pour les meubles Ming, aux lignes élégantes, dépouillées, et trouve aussi que les meubles Qing ont un style beaucoup trop chargé.
Notre conversation est interrompue par l’arrivée des plateaux-repas. Je choisis le plat de riz, car je me souviens que les nouilles sont souvent assez infectes, sur Shanghai Airlines ! Mes voisins ont choisi les nouilles, et regrettent leur choix dès la première bouchée. Peut-être est-ce parce que j’ai faim, toujours est-il que je trouve que le riz au porc n’est pas aussi mauvais que je le craignais. Je dévore presque tout ce qu’il y a sur le plateau. 饥不择食 : celui qui a faim ne fait pas le difficile, dit le proverbe !
Les plateaux-repas débarrassés, monsieur Zhang me montre dans une revue un article sur Saint-Pétersbourg et sur le musée de l’Ermitage, qu’il a visité il y a un an ou deux. Il me dit que les collections de ce musée, qui a récupéré notamment des collections que s’étaient constituées les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, sont exceptionnelles. Peut-être irai-je en Russie, qui sait, lorsque je serai repu d’Asie Orientale... Autant dire que ce n’est pas pour demain, à moins que je n’aie l’occasion d’y aller dans le cadre d’un voyage professionnel ?
Nous parlons encore de musées. Je parle du Louvres, bien sûr, et du Musée d’Orsay, mais aussi du Musée de Taipei, qui est exceptionnel. Il me parle du Musée de la Cité Interdite, à Pékin, que je trouve pour ma part bien décevant : mal éclairé, mal entretenu, les objets ne sont pas mis en valeur... Je ne me souviens d’aucun objet du musée de la Cité Interdite, sauf peut-être vaguement de la collection d’horloges des derniers empereurs chinois, tandis que de celui de Taipei, je garde le souvenir du « morceau de porc » et du « chou chinois » en jade, où encore de la peinture Qingming shanghetu...
A mon humble avis, le seul musée de Chine continentale qui puisse se comparer, en qualité, à celui de Taipei est le Musée de Shanghai, dont les bronzes et les jades ont fait sur moi forte impression. Zhang, toujours à ses meubles, me signale que la collection de meubles du Musée de Shanghai est également intéressante. J’irai voir, la prochaine fois que j’aurais une matinée ou une après-midi de libre à Shanghai.
Notre conversation s’épuise.
Je m’endors finalement, pour me réveiller juste au moment où le commandant de bord annonce le début de la descente sur Phnom-Penh.
Comme d’habitude, l’atterrissage me fait un peu peur, et j’ai l’impression que l’avion se pose bien loin sur la piste, aura-t-il le temps de s’arrêter à temps ?
Au moment où l’avion s’arrête devant la porte de débarquement, Zhang et moi échangeons nos cartes de visite. Je l’invite à m’appeler la prochaine fois qu’il ira à Suzhou, lui m’invite à aller voir son atelier la prochaine fois que j’irai à Shanghai. Je le ferai probablement.Nous nous disons rapidement au revoir, et je me dirige au pas de course vers le comptoir des visas, en me disant que vu le petit nombre d’Occidentaux qui sont dans notre avion, je devrais pouvoir avoir mon visa en moins de dix minutes, et être dehors en moins de vingt...

dimanche 25 janvier 2009

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Jour 0, épisode 2 – Shanghai

Après avoir dégusté mes nouilles en prenant tout mon temps, je ressors du hall des départs pour aller me geler à nouveau dans le froid sibérien qui a envahi le Shanghai et la région depuis hier, pour une nouvelle pause cigarette.
Alors que je m’apprête à aller prendre mon mal en patience sur un fauteuil en lisant vaguement la suite du tome deux du roman Shujian enchoulu de Jin Yong que je n’ai pas encore fini, je vois que quelques personnes font déjà la queue devant les comptoirs de l’allée J, où doit se faire l’enregistrement pour le vol FM833 de la Shanghai Airlines à destination de Phnom-Penh, qui doit décoller à 20 heures. Il est à peine 17h30, une demie-heure devrait s’écouler encore avant que ne commence l’enregistrement, mais je me dis que puisqu’il faut attendre, autant le faire debout, en prenant la tête de la queue.
Devant moi, il y a déjà en fait une dizaine de voyageurs, dont une famille française, avec trois enfants qui ne tiennent plus déjà en place et qui jouent à chat dans l’allée J. J'imagine mon petit Léo en train de les regarder avec envie, mais n’osant pas les suivre, de peur des réprimandes que je lui ferais sans doute.
Les trente minutes passent finalement assez vite, et je retrouve rapidement avec ma carte d’embarquement. Siège 5D, une bonne place, près de la sortie, sur une allée, comme je l’avais demandé ; embarquement prévu à 19h30, porte 86. Nouvelle pause cigarette et nouveau coup de froid, avant de me dépêcher d’aller faire la queue à l’immigration. L’aéoport de Shanghai est grand, sa capacité a même été doublée il y a un an ou deux, mais l’attente à l’immigration reste malgré tout parfois interminable.
Alors que je m’approche de la queue, le fonctionnaire chargé d’orienter les voyageurs me jette un regard interrogateur et me tend de loin un exemplaire de la fiche jaune, et je me rends compte alors que j’ai effectivement oublié de remplir la petite fiche de sortie. Je le remercie d’un sourire.
Finalement, malgré les apparences, la queue avance vite et en moins de dix minutes je tends mon passeport au fonctionnaire de l’immigration, qui appose le tampon de sortie. C’est le premier tampon sur ce passeport flambant neuf que j’ai récupéré il y a à peine deux semaines au Consulat Général de France à Shanghai.
Juste après le contrôle de sécurité, je jette par acquis de conscience un coup d’oeil au panneau d’information, qui indique que la porte d’embarquement a changé : l’embarquement se fera porte 90.
Les nouilles de l’Ajisen Ramen m’ont calé, et je renonce au plat de boeuf au curry accompagné de riz blanc dont je me sustente habituellement dans l’un des restaurants de la zone d’embarquement, pour aller acheter directement ma bouteille de Glemorangie habituelle, qui accompagnera une partie de mon voyage et me suivra à Phnom-Penh, Battambang, Kampong Chhnang même, peut-être, si elle dure jusque là.
Nouvelle pause cigarette dans un « salon fumeurs » enfumé, sans ventilation et surpeuplé, puis je me dirige vers la porte 90... pour la trouver déserte. Serais-je le seul à avoir vu que la porte d’embarquement a changé ? Nouveau coup d’oeil à un au panneau d’information, l’embarquement se fera en fait porte 80 ! J’ai donc parcouru la moitié de l’aéroport pour rien. La sacoche est lourde, j’ai chaud. J’enlève mon pull-over et le fourre dans le sac en papier « duty free » qui contient ma bouteille de whisky, puis je fais demi-tour et parcours à nouveau la moitié de l’aéroport, dans l’autre sens.
Les tapis roulants sont d’une lenteur exaspérante. La sacoche qui contient l’ordinateur, l’appareil photo numérique, le disque dur amovible, les chargeurs, les câbles, mon exemplaire piraté du Lonely Planet et mon tome deux du Shujian enchoulu, pèse au moins une tonne ! Je suis en sueur. J’atteinds péniblement la porte 80, et je m’écroule dans un fauteuil. J'observe les gens, je vois que d’autres enfants occidentaux sont aussi du voyage.
L’hôtesse annonce enfin l’embarquement imminent, en chinois d’abord, puis dans un anglais approximatif, en expliquant l’ordre dans lequel cela devra se faire : d’abord les passagers de la classe affaires et les passagers ayant besoin d’aide, puis ceux qui sont assis au fond de l’avion et enfin les autres. Je souris intérieurement : ces instructions sont inutiles, car l’embarquement se fera comme d’habitude dans la cohue, dans le désordre le plus complet, les étrangers n’ayant pas compris les instructions, et les Chinois les ignorant royalement. J’attends encore que la majorité des passagers ait fait viser sa carte d’embarquement pour me présenter à la porte et faire viser la mienne.
J’espérais pouvoir accéder à ma place sans avoir trop à piétiner sur place, c’est raté : un voyageur met une éternité à ranger ses sacs multiples dans le compartiment à bagages, puis c’est un voyageur qui a pris la place d’un autre, et on tergiverse pour voir si l’on ne pourrait pas s’arranger.J’atteinds enfin mon siège pour me rendre compte que c’est un Chinois d’âge moyen, un peu corpulent, qui occupe le siège à côté du mien. Je suis un tout petit peu déçu : j’avais (très vaguement) espéré que j’aurais à côté de moi une jeune et jolie chinoise ou, mieux encore, une jeune et jolie cambodgienne, avec laquelle j’aurais pu lier connaissance, elle aurait voyagé seule, nous nous serions découverts de nombreux points d’intérêt commun et aurions décidé de faire le voyage ensemble...

samedi 24 janvier 2009

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Jour 0, épisode 1

14h30 : Comme convenu, ma collègue Amandine passe me prendre. Elle part pour le Yunnan, moi je pars comme prévu au Cambodge. Je donc dois la déposer à l’aéroport de Hongqiao, avant d’aller prendre mon avion à celui de Pudong. Comme c'est le jour officiel de début des vacances de nouvel an, notre chauffeur nous a conseillé la veille de partir plus tôt. En fait, la circulation sur l’autoroute entre Suzhou et Shanghai est étonnamment fluide ! Résultat : Amandine arrive à Hongqiao à 15h30 (pour un embarquement qui doit commencer à 19 heures), et moi j’arrive à Pudong à 16h30 (pour un embarquement à 18 heures).J’ai donc une heure et demie à tuer. Je découvre avec plaisir qu’un restaurant de la chaîne Ajisen Ramen s’est installé au premier étage du hall d’embarquement de l’aéroport. Je vais donc m’offrir une soupe aux nouilles, avec porc et oeuf, et quatre (toutes petites) brochettes de « viande de porc noir ». 42 RMB le tout, tout de même ! Enfin, c’est à peu près dans la gamme de prix normale de la chaîne, il n’y a pas de surcoût. Ils ne peuvent tout de même pas s’empêcher d’ajouter d’office un petit sachet de serviettes en papier, payant bien sûr, le sachet. Un yuan ce n’est pas vraiment la ruine, mais cela fait partie des petits désagréments fréquents, très fréquents, trop fréquents, qui rendent un peu de mauvaise humeur...

mardi 20 janvier 2009

Un air de vacances...

Plus que deux jours avant le départ ! Samedi à cette heure-ci, je serai probablement en train de flâner dans les rues de Phnom-Penh (PP, comme disent les initiés), après un déjeuner sur le banc d’une échoppe du Marché Central.
A l’usine, la tension se relâche. Les commandes qui devaient partir sont parties, exception faite bien sûr des produits qui devaient être traités par notre machine ultra-moderne qui vient de tomber en panne et ne sera probablement pas réparée avant le nouvel an. Demain, pas d’équipe du soir, pas d’équipe de nuit non plus, bien entendu. La fermeture est prévue aux environs de 17 h.
Emilie et Léo sont déjà partis dimanche chez les grands-parents, je reste seul à la maison, à vider le congélateur...
Les vacances seront d’autant plus douces qu’elles seront peut-être prolongées, dixit ce matin le boss, d’une semaine supplémentaire, « si les commandes (attendues) n’arrivent pas ». Ça tombe bien : la date de retour de mon billet d’avion peut être modifiée ! Du coup, juste au cas où j’aurais effectivement une semaine de vacances de plus, j’ai jeté un rapide coup d’oeil au chapitre « Ratanakiri » de la copie piratée (je me suis fait avoir !), achetée à PP l’an dernier, du Lonely Planet. Ça fait envie. J’ai révisé aussi le chapitre sur Battambang et lu celui consacré à Kompong Chhnang.
Nous verrons bien...

lundi 19 janvier 2009

Plaisirs simples

Cela va peut-être sembler incroyable à ceux qui aiment la cuisine chinoise, mais l’un des aspects de la vie en Chine suscite le plus de plaintes de la part des expatriés français est la nourriture ! Il est étonnant de voir comment ces messieurs et ces dames font circuler entre eux les adresses des restaurants qui servent de la cuisine occidentale, ou des boutiques où l’on peut trouver du fromage ou du vin ! J’ai même connu un expatrié dont la plus grande fierté (et certainement la plus grande réussite) en ses deux ans d'expatriation était avoir pu trouver un boucher (français, bien sûr), capable de lui fournir de la bavette ! Et que dire des soirées où, entre collègues, nous nous sommes régalés des portions de ris de veau que préparait spécialement pour nous le cuisinier (français aussi, bien sûr) d’un grand hôtel local !
Certains vous diront (et je dois avouer que je ne suis pas loin d’être d’accord avec eux), que le problème de la nourriture en Chine ne vient pas de la gastronomie chinois, mais des restaurants. Dans bon nombre de restaurants, l’origine de la matière première, la cuisson, l’hygiène, la propreté, la qualité du service, l’addition même parfois... tout est approximatif.
Les pauvres expatriés que nous sommes n'avons parfois pas d’autre choix que de se sustenter dans les restaurants de luxe (de préférence sur le compte de la société qui nous emploie lorsque nous recevons des clients ou des collègues en mission), ou alors de trouver une source de matière première acceptable et de faire la cuisine chez soi.
Le tableau que je brosse semble bien noir… Honnêtement, il est un peu exagéré : on trouve de quoi se nourrir dans les restaurants chinois de Chine, assez correctement. Mais il est vrai que notre bonne cuisine de chez nous nous manque un peu, beaucoup, à la folie…
C’est donc avec bonheur que je redécouvre parfois que le plaisir des papilles ne passe pas forcément par un outrage à l’équilibre de mes comptes domestiques. Comme ce soir, par exemple. Je viens de me régaler de deux côtes de porc, accompagnées d’un boîte de flageolets (achetée il est vrai, la boîte, à prix d’or dans un supermarché français).
Il se trouve que l’on commence à trouver depuis peu, dans quelques supermarchés chinois, des côtes de porc qui ressemblent un peu aux nôtres. Ainsi, au Métro de Suzhou, je trouve assez souvent des côtes de porc d’une épaisseur suffisante (ne riez pas : l’épaisseur des côtes de porc chinoises ne dépasse en général pas le demi-centimètre, et encore). On les propose parfois sous une découpe que je ne connais pas en France et que je trouve intéressante : la chair, en oppostion de l’os, est prolongée du gras sous-jacent à la peau de l’animal porcin, surmontée elle-même de cette même peau de ce même animal. Une cuisson à la poêle, lente d’abord pour assurer la cuisson complète de la chair, puis à feu vif dans les dernières minutes pour dorer la surface carnée, permet d’avoir au final une peau et un gras qui ont perdu de leur nature huileuse, pour devenir croquants. Seuls regrets : d’une part, il ne s’agit pas de ces juteuses côtes de porc dans l’échine (l’échine en Chine est découpée en forme de rôti), et les bouchers de Métro, comme presque tous les bouchers de Chine, malheureusement, pratiquent la découpe d’une façon plutôt aléatoire (les épaisseurs respectives de mes deux côtes étaient loin d’être uniformes).
L’assaisonnement était simplissime : sel et poivre. Avouons tout de même que le sel était sous forme de fleur et venait de Guérande, et que le poivre (en grains) était contenu dans une mignonette française, qui faisait office de moulin.
Les flageolets n’avaient quant à eux rien d’extraordinaire. Une simple boîte de ces flageolets prêts à réchauffer. Seul raffinement, c’est dans le jus de cuisson de mes côtes de porc que ces flageolets l’ont été, réchauffés !
Le tout accompagné d’un morceau de pain acheté chez Franco Papa, boulangerie taïwanaise vendant du pain qui mérite le qualificatif de français, et le tour était joué.
Au bout du compte, manger en Chine peut n’être pas catastrophique. En neuf ans de présence, je n’ai d’ailleurs pas perdu de poids, j’ai même plutôt forci…

(Photo : Désolé, quand j'ai pensé à faire une photo, les côtes étaient déjà dévorées...)

mercredi 14 janvier 2009

La femme de ma vie

Je ne sais pas si cela transparait à la lecture de mes billets, que ce soit ici, sur Sinoiseries ou sur Sinogastronomie, mais lorsque je jette ma prose sur la place publique, c’est souvent à elle que je pense, m’accompagnant déguster les nouilles du Weiji, me donnant le détail de ce qu’elle veut dans son sandwich du petit-déjeuner acheté dans une ruelle de Taipei, ou encore m’expliquant que les recettes que je donne sont trop compliquées, et que de toute façon, elle n’a pas le temps de faire la cuisine.
Lorsqu’elle surgit dans mon esprit (ce qui arrive tous les jours sans exception), c’est souvent la chanson de Georges Brassens qui vient en fond sonore, vous savez, celle qui fait « Je m’suis fait tout p’tit devant une poupée... »
On est souvent incertain des suites que l’avenir réserve à une relation, mais cette relation-là, je suis sûr qu’elle ne s’arrêtera que lorsque la Grande Faucheuse viendra me demander des comptes. Et encore, qui sait ?
Ce que je trouve de particulier en elle ? C’est indéfinissable. Sa double origine franco-taïwanaise lui donne un charme inégalable. Elle est intelligente. Elle est belle. Elle a certes un caractère de cochon, elle peut être impitoyable, cruelle, mais je suis faible, et je lui laisse passer tous ses caprices.
Avec moi, elle est intransigeante. Elle critique ma façon de m’habiller, de me coiffer. Elle n’aime pas toujours mes amis, ni, surtout, mes amies. Elle pense que je suis trop vieux, trop gros, trop…
L’éloignement géographique (elle est en France, je suis en Chine) nous pèse à tous les deux, mais nous n’avons pas le choix. Malgré tout, malgré la distance et malgré le temps, jamais ne nous ne nous sommes éloignés l’un de l’autre. Il arrive que perdions tout contact pendant une, deux, voire trois semaines, mais cela n’a jamais d’importance, nous finissons toujours par nous retrouver.
J’ai peur parfois qu'un autre homme me l’enlève, j’ai peur de perdre un jour ma place dans son coeur, tout en sachant que cela devra fatalement arriver. Espérons que cela n’arrivera pas trop vite.
J’ai peur aussi qu’un autre la fasse souffrir, qu’il manque d’attentions, qu'il soit incapable de la comprendre comme je la comprends, de l'apprécier à sa juste valeur comme je le fais.

Son nom ? Benjamine, elle a seize ans… et c’est ma fille.











Neihu, Taipei, été 2008

dimanche 11 janvier 2009

Ombrelle et Kimono – Siemréap, novembre 2008

Je trouve enfin un peu de temps pour faire le tri dans divers papiers qui se sont accumulés depuis deux ou trois mois, et je retrouve par hasard la carte de visite de Jean-Yves, qui exploite le petit hôtel « Ombrelle et Kimono », à Siemréap.
C’est un peu par hasard et au dernier moment que nous avions choisi cet hôtel, la veille de notre départ de Phnom-Penh pour Siemréap.
Arrivés à Siemréap, à la descente de l’autobus nous attendait Mr. Borin, le chauffeur de tuk-tuk qui allait nous accompagner pendant toute la durée de notre séjour dans cette ville. (Digression : Mr Borin parle anglais, et il est très sympathique. Si vous allez à Siemréap et cherchez un chauffeur de tuk-tuk, prenez contact avec lui sans hésiter. Contactez=le par le biais de son site web : http://www.angkorwat-tuktuk.com/). Malgré toutes ses qualités, il ne connaissait par Ombrelle et Kimono. Mais un coup de fil suffit pour localiser l’endroit.
Installé dans un pavillon de plein pied, l’hôtel comprend cinq ou six chambres, très agréablement décorées, avec air conditionné, douche en plein air (le pied !), et accès Internet WiFi.
Les chambres donnent toutes sur la piscine creusée dans le jardin.
Le petit-déjeuner se prend sur le bord de la piscine.
(Prévoir tout de même 80 dollars la nuit.)
Adresse :
Wat Vo Road no. 557
Siemréap – Cambodia
Tél. : 092 774 313

Soupe de nouilles à la suzhoulaise : Le restaurant de nouilles Weiji

A mon arrivée à Suzhou en janvier 2000, explorant les alentours de la résidence où j’avais trouvé un appartement, je découvris assez rapidement un petit restaurant dont je devins très vite un habitué, et qui reste encore aujourd'hui l'un de mes préférés dans cette ville : le restaurant de nouilles Weiji (伟记奥面馆 wěijì àomiànguǎn). Il s’agit d’un petit resto sans prétention, contenant une salle d’une dizaine de petites tables de quatre places, et proposant une spécialité locale de nouilles.

Cette spécialité locale de nouilles, appelées littéralement « nouilles du fourneau noir » (奥灶面 àozàomiàn), a ceci de particulier que les nouilles sont servies dans un bouillon foncé (appelé ici « soupe rouge » : 红汤 hóngtāng), concocté lentement pendant de nombreuses heures, à partir d’ingrédients divers (poissons, carcasses de poulet, crevettes, bigorneaux d’eau douce, herbes et aromates). Le bouillon est filtré avant d’être servi. Pour être tout à fait honnête, cette spécialité de nouilles n’est pas originaire de Suzhou proprement dit, mais d'une localité rattachée administrativement à Suzhou, juste à la frontière de la municipalité de Shanghai : Kunshan (昆山 kūnshān). C’est d’ailleurs dans un restaurant de nouilles de Kunshan que le propriétaire du restaurant Weiji, Monsieur Jiang, a appris l’art de cuisiner le bouillon et d’accommoder les nouilles.

Les nouilles sont d’abord cuites à l’eau chaude, puis plongées dans le bouillon qui a préalablement été versé dans un gros bol, dont le fond a été garni de ciboulette hachée et de graisse parfumée. On commande ici les nouilles au poids : deux, trois ou quatre « onces » (两liǎng, une once pesant en l’occurence cinquante grammes), la portion « normale » étant celle de trois onces, deux onces permettant de satisfaire le gourmant qui n’est pas affamé, et quatre onces étant plutôt la portion du travailleur de force.

Outre les nouilles elles-mêmes, on commande aussi un, deux, voire trois accompagnements (浇头 jiāotóu). Les accompagnements les plus classiques sont : le porc cuit à l’étouffée (焖肉 mēnròu), le porc émincé aux pousses de bambou (扁尖肉丝 biǎnjiān ròusī), les crevettes décortiquées (水晶虾仁 shuǐjīng xiārén), les lanières d’anguille chinoise frite (鳝丝 shànsī), les champignons parfumés (香菇 xiānggū), la portion de canard mariné (卤鸭 lǔyā)... Il existe au moins un vingtaine d’accompagnements !

Le prix est plus que raisonnable : ce matin, les deux bols de nouilles (de deux onces chaque) accompagnés pour Emilie de porc émincé aux pousses de bambou émincées, et pour moi de porc cuit à l’étouffée et de crevettes décortiquées, ont coûté au total 14 yuan (moins de 1,4 euros !).

Si vous venez à Suzhou et si vous avez un peu de temps après la visite du jardin de l’humble administrateur ou de la forêt des lions (qui sont situés juste à côté), n’hésitez pas ! Voici l’adresse en chinois à donner à votre guide ou à votre chauffeur de taxi :

伟记奥面馆
苏州市白塔东路226号
(白塔东路与园林路十字路口)
Heures approximatives d’ ouverture : 6:00 à 18:00

(Version image à imprimer :)

vendredi 9 janvier 2009

Dîner de nouvel an

Tous les ans, juste avant les vacances de la fête du printemps(春节 chūnjié), autrement dit, du nouvel an chinois (过年 guònián), il est de coutume dans les entreprises d’organiser un grand repas de fête, auquel sont conviés tous les employés de l’entreprise. C’est le « repas de fin d’année », 年终聚餐 niánzhōng jùcān.
Lorsque l’entreprise compte un grand nombre d’employés, l’organisation de ce repas (qui peut être organisé le midi, mais qui s’appelle tout de même « repas de la nuit du nouvel an » : 年夜饭 niányèfàn) est une affaire d’importance : il faut choisir le lieu des réjouissances, définir un budget, discuter du menu, éventuellement préparer les jeux et tombolas... Il va sans dire que, comme toutes les entreprises organisent ce dîner au même moment et qu’en général, pour ne pas perturber le fonctionnement normal de l’entreprise, ce repas est plutôt organisé en fin de semaine, les restaurants sont pris d’assaut, et, si l’on veut pouvoir choisir l'endroit et la date, mieux vaut s’y prendre suffisamment à l’avance.
(Cela dit, en de début d’année 2009, la situation économique dans certains secteurs est telle que de nombreuses sociétés ont tout bonnement, pour des raisons financières, décidé de ne pas organiser de repas du tout, aussi nous a-t-il été facile, dans l’usine textile dans laquelle je travaille, de trouver un restaurant alors que nous nous y prenions au dernier moment.)
Lorsqu’il s’agit d’entreprises de petite taille, comme Parallels, mon agence de traduction, le problème est plus facilement résolu : on réserve une ou deux tables dans un restaurant, et le tour est joué. Nous avons pu ainsi nous régaler hier soir 9 janvier au restaurant cantonais Zen, à Suzhou (à recommander).
On peut également inviter à ces repas des fournisseurs, ou des clients. C’est également une bonne occasion de renforcer les relations commerciales. Il m’est ainsi arrivé d’être invité au dîner de nouvel an d’une des agences de traduction pour lesquelles je travaillais en free-lance lorsque j’étais à Taïwan.
A Taïwan, ce dîner est traditionnellement appelé 尾牙 wěiyǎ (l’origine de cette expression est assez obscure, il existe diverses interprétations, nous nous ne y attarderons pas). Sont conviés non seulement les employés de la société, des clients, et des fournisseurs, mais également les familles des employés. C’est une fête qui se place tout à fait dans la grande traditionnelle paternaliste de l’entreprenariat chinois : le patron offre à ses employés une fête pour les remercier de leur travail. Souvent, sont aussi organisés, après le repas, des jeux, des tombolas...

jeudi 8 janvier 2009

Petit-déjeuner à Shanghai

Ayant rendez-vous au consulat en début de matinée, nous sommes partis de Suzhou à sept heures, et sommes arrivés juste assez tôt pour prendre un petit-déjeuner express à Shanghai.

En Chine, il est courant de prendre le petit-déjeuner hors de chez soi. Si vous êtes plutôt pain beurré / café au lait, vous aurez peut-être un peu de mal à trouver votre bonheur à Shanghai, mais d’autres possibilités, multiples, s’offrent à vous.
Pour vous donner une petite idée, notre petit-déjeuner de ce matin 8 janvier 2009 se composait de la façon suivante :
- un bol de won-ton petit modèle (小馄饨 xiǎo húndùn) : une quinzaine de petits raviolis composés d’une petite feuille carrée de pâte de farine de blé avec une farce au porc hâché et assaisonné, le tout cuit dans de l’eau claire, mais servi dans un bouillon de porc parfumé à la ciboulette hachée (il existe une variante du bouillon, agrémentée de filaments d’une omelette nature ayant la finesse du papier) ;
- une portion (quatre exactement) de petits pains fourrés au porc et frits (生煎 shēngjiān) : petits pains fabriqués à partir d’une pâte semi-levée (la pâte est utilisée avant d’avoir eu le temps de lever complètement), dans laquelle est enfermée une petite boulette de porc haché et assaisonné, légèrement sucré. On intègre généralement à la farce un peu de gelée fabriquée à partir de peau de porc, hachée menue et cuite un temps certain dans de l’eau, si bien que, lors de la cuisson du petit pain sur une plaque métallique généreusement huilée, la gelée fond et on a au final un petit pain plein d’une soupe parfumée succulente. Attention : la soupe s’intègre à la pâte peu de temps après la cuisson, aussi faut-il vraiment déguster les shengjian tout de suite après la cuisson. (Malheureusement, la peau des petits pains de ce matin avaient déjà eu le temps d’absorber la soupe !) ;
- un petit pain frit avec un soupçon de farce de légumes (蟹壳黄 xièkěhuáng) : spécialité fabriquée à partir d’une pâte à base de farine de blé, feuilletée et très friable en surface, saupoudrée (en surface également) de graines de sésame.

La partie liquide de ce petit-déjeuner était simplement constituée par le bouillon des won-ton.
Le tout fut dégusté dans une échoppe minuscule (pas plus de quatre tables), dans une ruelle adjacente au bâtiment qui abrite le Consulat Général de France à Shanghai.

Bon appétit !

mercredi 7 janvier 2009

KTV

Suite de la beuverie du 6 janvier 2009…
Je disais donc que mon fournisseur avait préparé un plan traquenardesque pour cette soirée.
Si la consommation d'alcool avait été mesurée au restaurant, ce n’était pas seulement (bien que ce point eut été évoqué pendant le repas) à cause du renforcement actuel des contrôles d’alcoolémie par la police chinoise, mais aussi et surtout parce que la soirée devait se prolonger dans l’un des principaux lieux de perdition qui fleurissent dans la Chine post-révocu : un KTV (prononcer à la chinoise : « kè-ti-vi »).
Les KTV, connus chez nous sous le nom de « karaokés », sont arrivés en Chine presque en même temps que les entrepreneurs taïwanais. Ils sont d’ailleurs souvent, encore aujourd’hui, exploités par des Taïwanais qui semblent s’être fait une spécialité de l’exploitation des lieux de loisirs modernes plus ou moins (plutôt plus que moins, d’ailleurs) louches tels que : KTV, bains publics, pseudo-salons de coiffure, salons de massage...
Les KTV sont donc des sortes de boîtes de nuit, souvent compartimentées en salons privés, où les clients et les clientes tentent de reproduire, devant un écran de télévision sur lequel passent des vidéo-clips, les chansons à la mode. Les paroles défilent à l’écran, sous la forme de sous-titres, ce qui permet aux clients de ne pas avoir à mémoriser les textes de leurs chanteurs et chanteuses préférés. L’ambiance est festive, et ce genre d’endroit est fréquenté pour toutes sortes d’occasions : fêtes entre collègues ou entre étudiants, sorties familiales... et bien sûr, poursuites nocturnes de rendez-vous d’affaires.
Dans ce dernier cas, l’alcool coule souvent en flots ininterrompus. L’’invitant (par exemple, dans le cas présent, le fournisseur) convie les personnes concernées (collègues, clients, relations d’affaires), en s’assurant au préalable qu’il s’agit bien d’hommes exclusivement. Si des femmes sont par hasard présentes, elles seront reçues dans un salon à l’écart. Car en effet, à peine les invités installés, la cheftaine de meute, la « mami », appelée aussi parfois « mamasan », fait défiler devant l’assemblée celles de ses protégées qui sont disponibles. Il s’agit en effet ni plus ni moins que de fournir de la compagnie féminine à ces hommes esseulés ! Chacun choisit sa chacune, et c’est parti pour une soirée où le volume sonore rivalise avec le volume d’alcool consommé, et où les fausses notes ne sont normalement qu’acoustiques.
Les protégées en question proviennent souvent des quatres coins de la Chine, et viennent ici chercher un complément de revenus (par exemple pour financer leurs études), gagner leur pain quotidien, avoir des ressources qui leur permettront d’aider leur famille (pour soigner un grand-père malade, payer les études du frère cadet, ou améliorer les conditions de vie des leurs parents) , voire simplement amasser un petit pécule pour ne pas arriver les mains vides au mariage ou pour pouvoir ouvrir une petite boutique dans leur village natal.
Il va sans dire que ces jeunes femmes sont rémunérées presque exclusivement au pourboire, qui sera plus ou moins généreux selon le client, et son état d’ébriété. Certaines de ces demoiselles proposent également des services annexes, qui sont monnayés bien entendu, à un taux qui varie parfois selon que le client est étranger ou chinois, et selon l’établissement, la ville, le marché…
J’ai entendu parler d’établissements proposant le même type de services à une clientèle féminine, mais je n’ai sur ce point aucune information de première main.

mardi 6 janvier 2009

Beuverie

Hier soir, j’étais invité à dîner par un fournisseur. Connaissant l’intensité alcoolique de ce type de soirées en Chine, j’avais pris mes devants et m’étais fait réserver une chambre d’hôtel, dans laquelle je prévoyais de cuver mon vin…

Quel que soit le milieu dans lequel on se place (d’affaires, politique, militaire ou, dans une moindre mesure peut-être, intellectuel), la consommation d’alcool à outrance est semble-t-il le « sport » favori de nombreux Chinois de sexe masculin. Les quantités consommées et la vitesse à laquelle ces quantités le sont (consommées) ont de quoi surprendre le néophyte ! Etre capable d’ingurgiter une quantité astronomique d’alcool, de préférence fort, en un temps record, semble aussi être source de grande fierté.

En Chine aussi, plus on est de fous plus on rit, aussi mon fournisseur avait-il convié aux agapes un ou deux de ses associés, et deux ou trois de ses relations d’affaires. J’étais le seul non-chinois, et j’étais bien sûr à la fois l’invité d’honneur et la cible privilégiée.

Les Chinois sont beaucoup plus souples que les Français quant au choix des nectars dont la consommation est couramment admise au cours d’un repas : le thé joue souvent sur la table le rôle de notre carafe d’eau, et il est possible également de trouver, pour les dames et les enfants, des jus, boissons lactées, boissons à bulles et autres breuvages sans intérêt. Tous les alcools, pur ou mélangés à divers adjuvents, sont aussi admis : bière, alcool blanc (et fort) chinois, vin jaune (de riz), vin rouge (de raisin), whisky, cognac, vodka… Je crois avoir eu l’occasion de marier la cuisine chinoise avec presque tous les alcools que je connais.

D’emblée on me proposait hier de boire du vin (de raisin). Sachant que l’on ne me proposerait probablement pas un Château Pétrus, mais plutôt un succédané du genre Grande Muraille ou Dynastie, je déclinais l’offre, sans même me donner la peine de trouver un prétexte.

Abusant de ma position dominante, j’imposais (un peu au désarroi de mes hôtes, apparemment) que l’on me servît un vin jaune, qui prendrait moins de place que la demi-douzaine de bouteilles de bières de 300 ml que je voyais s’aligner sur la table de service, et qui serait beaucoup moins dangereux qu’une livre d’alcool blanc, titrant à 52°, et de surcroît au goût dont la subtilité échappe à nos papilles occidentales.

Parmi mes compagnons de beuverie, la majorité fit porter son choix sur la bière (chinoise me semble-t-il), mais l’un d’entre eux insista pour qu’on lui servît une liqueur distillée de céréales diverses (et d’ailleurs non identifiées), titrant bien 52° (la confirmation de cette donnée-clé fut demandée avec insistance à la jeune fille qui nous servait), mais en quantité somme toute raisonnable : ½ livre seulement (250 ml) !

Le repas resta somme toute assez sobre, au bout du compte : deux à trois bouteilles par convive pour les buveurs de bière, ½ livre d’alcool blanc pour l’entêté, et une livre de vin jaune pour moi. J’ai connu des soirées autrement plus « traquenardesques ». Mais il y avait bien sûr anguille sous roche, car mon hôte avait planifié son affaire : sagesse au restaurant, pour mieux se réserver à la folie qui devait suivre au KTV. Mais ça, c’est une autre histoire…

lundi 5 janvier 2009

Neuf ans de Chine…

Dans quelques jours (le 15 janvier exactement), cela fera neuf ans que je suis en Chine…
Neuf ans, et le temps est passé à une vitesse incroyable.
En neuf ans, j'ai (dans le désordre) :
- déménagé une fois
- failli m'installer à Taïwan
- changé un trop grand nombre de fois de compagne
- eu un nombre incalculable d’aventures sans lendemain
- pris un nombre inavouable de cuites
- eu un cancer
- pris dix kilos
- fait des progrès phénoménaux en chinois et en anglais
- voyagé une fois en Thaïlande, deux fois au Cambodge, une bonne vingtaine de fois à Taïwan et un certain nombre de fois à Macao et à Hong-Kong
- visité au moins une vingtaine de villes en Chine
- perdu pas mal d’argent au casino à Macao
- divorcé
- mangé plusieurs fois au Rebuchon de Macao et deux ou trois fois chez les frères Pourcel à Shanghai
- été successivement traducteur indépendant, pigiste, spécialiste d’art floral, cuisinier (amateur), prof de français, alcoolique, rédacteur d’une chronique culinaire dans une revue gastronomique taïwanaise, créateur d’entreprise, directeur de production dans une société textile
- été tenté à plusieurs reprises de quitter définitivement la Chine
- eu un fils…

Il me semble que je suis arrivé hier, et pourtant, lorsque je me retourne sur les neuf ans passés, j’ai un peu le vertige. Ne me demandez pas où je serai dans neuf ans !

Me voici après neuf ans de Chine, vu par un ami caricaturiste :

samedi 3 janvier 2009

Le lac où les poissons poussent dans les arbres

La principale masse d’eau du Cambodge, qui est aussi le plus grand lac d’eau douce d’Asie du Sud-Est, est le Tonlé Sap. Ce nom désigne aussi le cours d’eau qui relie le lac au Mékong, à Phnom-Penh.
Remarquable à plus d’un titre, le Tonlé Sap est (encore) le lac le plus poisonneux du monde. D'après l’article de Wikipedia consacré à cette masse d’eau, la superficie du lac est “seulement” de 2 700 kilomètres carrés pendant la saison sèche, et peut atteindre les 16 000 kilomètre carrés pendant la saison des pluies. Autre caractéristique étonnante : la rivière Tonlé Sap change la direction de son cours : coulant habituellement du Nord-Ouest vers le Sud-Est (du lac vers le Mékong), lorsque le Mékong gonfle son cours, le surplus d’eau est en partie évacué par la rivière, qui coule alors de Phnom Penh vers le Nord-Ouest, pour remplir le lac.
Lorsque le lac s’étend, il engloutit un certain nombre de villages, ainsi que bon nombre d’arbres. Les poissons peuvent alors y batifoler, et c’est pourquoi on peut dire que le Cambodge est un pays où les poissons poussent dans les arbres.

La photo ci-dessous n’a pas été prise en pleine mer, mais sur le lac.




Sur cette photo-ci, un village inondé au moment des hautes eaux. Pendant la saison des hautes eaux, le seul morceau de terre ferme sur lequel peuvent marcher les villageois est le monticule de terre sur lequel est construite la pagode du village.

Forêt et temple



C'est dans cet état que Mouhot a du "découvrir" les temples. C'est impressionnant ! Les racines des banians ont disloqué les pierres. Seul un temple majeur a été conservé dans cet état, à titre "d'illustration".
Par endroits, les racines embrassent les murs, couvrent les tourelles, s'insinuent entre les pierres... A voir absolument !

Angkor Wat



Angkor est la principale attraction pour les touristes qui se rendent au Cambodge. Il est vrai que le spectacle est grandiose ! Une petite vue d'Angkor Wat, entouré aujourd'hui d'un parc bien propret... et de sa cohorte de marchands ambulants. Les touristes aussi (invisibles ici, c'est un miracle) font désormais partie du paysage.

Friends - le restaurant

L'un de mes restaurants préférés à Phnom Penh est le restaurant Friends. La cuisine y est excellente, bien sûr, mais surtout, il sert de restaurant-école pour les jeunes formés à la restauration par l'association caritative Friends International.
Le service est parfois un peu hésitant, et ce n'est pas le restaurant le moins cher de la ville (ce n'est pas le plus cher non plus !), mais en y allant, non seulement on se régale, mais on fait en plus une bonne action !
Adresse : No. 215, rue 13
La devanture du restaurant :

vendredi 2 janvier 2009

Délices d'insectes

En préparant mon deuxième voyage, j'avais parcouru quelques forums, et j'avais lu quelques posts concernant les insectes en vente sur les marchés... dans un but de consommation. Je ne me souvenais avoir vu pas d'insectes à déguster lors de mon premier voyage en 1992, mais j'ai pu effectivement voir sur les marchés et dans la rue des bassines d'insectes qui doivent faire le délice des amateurs.
Les tarentules sont même à la carte du restaurant Romdeng !
Je n'ai pas osé goûter les dernières fois, mais cette fois-ci, je compte bien prendre la taureau par les cornes, et soumettre mes papilles à l'épreuve.
En attendant, pour nous mettre en appétit...

Préparation de mon quatrième voyage au Cambodge – Janvier/Février 2009 – Introduction

Je suis en train de préparer mon départ prochain (23 janvier 2009) pour le Cambodge. Bien que ce soit déjà mon quatrième voyage dans ce pays, l’excitation est à son comble !

Mon premier voyage était en avril 1992. A l’époque, le Cambodge commençait à peine à s’ouvrir. La MIPRENUC (Mission préparatoire des Nations Unis aux Cambodge) était déjà sur place et préparait l’arrivée des casques bleus en vue de la mise en marche du processus démocratique. Je n’avais pas de visa (il fallait à l’époque faire une demande de visa par courrier directement auprès du Ministère des Affaires Etrangères, ce que je n'avais pas fait), et j’ai bien failli me faire refouler à l’aéroport de Pochentong.
A l'époque, j’avais passé deux semaines à Phnom Penh uniquement.

Je suis retourné au Cambodge… seize ans après, à l’occasion des congés du nouvel an chinois en 2008. Bien sûr, le changement était complet, je ne reconnaissais presque plus rien, si ce n’est le marché central qui me semble avoir un peu changé. Je regrettais un peu l’ambiance du Wat Phnom, qui était bien moins touristique qu’aujourd’hui (et à l’époque, on ne réclamait pas un dollar pour y accéder…).
Pendant ce deuxième séjour aussi, je suis resté sur Phnom-Penh.

Le troisième séjour date de novembre 2008. Cette fois, je suis allé au Cambodge avec Emilie. Au total, une dizaine de jours entre Phnom Penh et Siemréap. Le spectacle des temples est époustouflant ! Principal point positif de ce voyage : Emilie trouve aussi que l’on est bien dans ce pays : on y mange bien, les gens sont agréables, la vie semble facile. Elle pense aussi que s’installer au Cambodge ne serait pas une mauvaise idée. Même si nous préférons l’ambiance de Siemréap, il est probable que, si nous choisissons de nous installer, ce sera à Phnom Penh, pour cause de scolarité de Léo, qui devra aller au Lycée Descartes. Mais enfin, d’une part, le déménagement n’est pas encore vraiment décidé, et puis je ne renonce pas à convaincre Emilie de nous laisser nous installer à Siemréap.

De ces trois précédents voyages, je ne garde que des souvenirs un peu flous. J’ai eu le tort de ne pas prendre de notes, de ne pas vraiment prendre de photos. Tout est un peu confus. Ce blog sera un excellent prétexte pour me forcer à coucher sur le papier, au quotidien, ce que j’aurai vu, ressenti, goûté…

Je prévois pour l’instant de partager mes deux grandes semaines de vacances entre Phnom-Penh, Battambang et Kampot. Je suis en train d’essayer de caler les dates, et de choisir mes hébergements. Une fois que cela sera fait, je pourrai planifier de façon plus précise.