jeudi 19 novembre 2009

Cambodge Soir Hebdo : peut mieux faire !

Cambodge Soir Hebdo est le journal francophone du Cambodge. A ce titre, le journal est louable.
Mais Cambodge Soir Hebdo m’agace, et cela à plusieurs titres :
Tout d'abord, lorsque je suis en Chine, j'essaie souvent d’accéder à la version en ligne du journal, le plus souvent sans succès. Cela dit, la faute n’en revient peut-être pas au journal, mais plutôt à l’Internet chinois. J’ai donc voulu m’abonner à la version électronique, mais mon mail est resté sans réponse, perdu sans doute parmi les milliers de demandes d’abonnement adressées quotidiennement à la rédaction ?
Le prix relativement exhorbitant (10 000 riels, soit 2,5 USD !) du journal est également agaçant. A titre de comparaison, le Phnom Penh Post, premier quotidien en langue étrangère du Cambodge, se vend à 2500 riels, et le Cambodia Daily à 1200 riels, pour des contenus rédactionnels autrement plus étoffés que le CSH !
M’agace aussi l’impression de « déjà vu ». Si l’on excepte un nombre limité d’articles originaux (par exemple un dossier sur les S’aoch, minorité ethnique du Cambodge, dans le numéro 107 du 12 novembre), et quelques articles que je qualifierais de franco-franchouillards (par exemple, dans le même numéro, l’article « Professionnalisme cathodique » consacré à Seng Vimean Rachna, présentatrice de télévision d’une émission bilingue) et dont je me passerais bien, j’ai l’impression de ne lire que des traductions, parfois de piètre qualité d’ailleurs, d’articles déjà parus dans dans la presse anglophone du Cambodge.
Mais surtout, m’agace le manque de professionnalisme de la rédaction : des textes parfois navrants de niaiserie (dans le sous-titre de l’article consacré à Seng Vimean Rachna, je lis « ...cette jeune femme n’a peut-être pas la peau blanchie et n’est pas aussi séduisante que ses consoeurs, mais ses émissions n’en sont pas moins intéressantes. »), des fautes d’othographe et des coquilles qui émaillent les pages de l’hebdo (dans le même numéro, dans un article consacré au Geres, je lis « les revus (revenus) de ce crédit sont ensuite réinvestient (réinvestis) pour le développement futur... », deux fautes dans la même phrase, bravo !) et une syntaxe pour le moins hésitante (encore dans le numéro 107, dans l’article consacré à une zone économique, je lis « le nom de ces possibles investisseurs potentiels... »)...
La presse francophone au Cambodge mérite mieux que ça, scrogneuneu !

dimanche 15 novembre 2009

Cuisine cambodgienne : Les nems !

(Nota : Je reproduis ici un billet publié sur le site que je consacre à la cuisine asiatique, Sinogastronomie.)
Jusqu’à il y a peu de temps, je croyais que les nem étaient un mets spécifiquement vietnamiens. Lorsqu’on me parlait de nems, je pensais à ces rouleaux de pâte de riz farcis d’un mélange de viande et de différents légumes, frits, servis avec sauce dans la composition de laquelle entrent, entre autres choses, de la sauce de poisson, des carottes râpées, des arachides écrasées.
J’avais eu un doute il y a plusieurs années, quand un ami vietnamien m’expliquait que pour lui, les nems étaient de petites boulettes de viande compactes, enveloppées dans une feuille.
Aussi ma surprise a-t-elle été grande lorsque j’ai lu, dans le Phnom-Penh Post, quotidien cambodgien en langue anglaise, un article consacré à une petite entreprise de la province de Battambang, produisant des nems vendus dans l’ensemble du Cambodge. La prononciation cambodgienne n’est pas « nem », mais plutôt « naèm » (
ណែម). Il s’agit effectivement de boulettes compactes pouvant être fabriquées à partir de diverses chairs (poisson, crevettes, porc, etc.), de forme presque ovoïde, prosaïquement enveloppées dans de petits sachets en plastique fermés à l’aide d’une ligature en fil synthétique.
J'ai eu l’occasion d’acheter des « nems » dans les supermarchés, et dans la rue. L’emballage indique que ces boulettes contiennent : du poisson, du sel, de l’ail, du piment et du galangal. Le piment donne une saveur pimentée prédominante, que l’on adoucit un peu en extrayant le petit morceau de piment généralement placé à la « pointe » de la boulette.
L’article du Phnom Penh Post est disponible ici.
L’article donne à ce « snack » une origine thaïe, à vérifier.
Nems individuels (photo personnelle)

Sachet de nems acheté au Lucky Market, Phnom Penh (photo personnelle)

The Great FireWall, GFW

(Nota : Je reproduis ici un billet publié sur mon site consacré à la langue chinoise, Sinoiseries).
En cherchant sur les réseaux un moyen de contourner la censure du Pouêt-Cot-Cot pour pouvoir lire tranquillement les informations taiwanaises et accéder à mon compte sur Blogger pour mettre à jour mon blog Pascal-en-Asie, je découvre un peu de vocabulaire, qui ne vous servira pas à grand-chose pour ce qui est d’accéder à la liberté électronique, mais qui au moins vous permettra de comprendre un peu mieux à quelle sauce les nternautes chinois, qu’ils soient autochtones ou importés, sont cuisinés...
Un petit mot tout d’abord sur le titre du présent billet. GFW signifie ici, non pas « girl-friend Wendy » (« ma copine Wendy », sigle fantaisiste), ni « Global Fund for Women » (Fonds mondial pour les femmes, vrai sigle), comme pourraient le croire quelques esprits torturés, mais 防火长城 fánghuǒ chángchéng, ou, en anglais dans le texte, « Great FireWall » (d’où le sigle), que l’on pourrait cavalièrement traduire en français « grande muraille pare-feu ». On a là une illustration d’un de ces jeux de mots à la sauce aigre dont raffolent les Chinois. Je m’explique...
En Chine, on traduit le mot « firewall », ou « pare-feu » en français, par le mot trisyllabique 防火墙 fánghuǒqiáng (littéralement : mur 墙 qui protège 防 du feu 火).
Pour ceux dont les notions d’informatique seraient aussi floues que les miennes, j’ai pris de la peine de recopier ici la définition du mot « pare-feu » sur Wikipedia :

Un pare-feu (firewall en anglais), dans le contexte du réseau informatique est une métaphore utilisée pour désigner un logiciel et/ou matériel, qui a pour fonction de faire respecter la politique de sécurité du réseau, celle-ci définissant quels sont les types de communication autorisés ou interdits.

Cette grande-muraille pare-feu est le très officiel organisme chinois, pudiquement appelé « 中国国家网络防火墙 » (zhōngguó guójiā wǎngluò fánghuǒqiáng, littéralement « mur pare-feu pour les réseaux national chinois »), chargé de protéger les pures âmes de la nation chinoise contre les très perfides sites (essentiellement occidentaux, voudraient faire croire les autorités chinoises) qui ont, comme il fallait s’y attendre, ourdi un sombre complot visant à renverser la dictature démocratique du grandiose (伟大 wěidà) et infaillible (正确 zhèngquè, qui signifie plutôt « exact » qu’infaillible) Parti Communiste Chinois (PCC, appelé aussi Pouêt-Cot-Cot par certains impertinents) et à priver la très grande Chine et son très grand peuple de la place de choix qui leur revient dans le monde, aux moyens principalement de la désinformation et de la pornographie. Et ce « mur » est tellement puissant que, par malice, on l’a qualifié non pas de « mur » (« wall » : 墙 qiáng), mais de « grande muraille » (« great wall » disent nos amis anglo-saxons, 长城 chángchéng en chinois). L’image est d’ailleurs assez bien trouvée, puisque la mission première de la Grande Muraille était de protéger l’Empire du Milieu contre les invasions barbares !

À partir de ce néologisme, on a construit des expressions plus ou moins imagées. On dit par exemple, lorsque l’on cherche un moyen de contourner la censure, que l’on veut « faire le mur » (翻墙 fānqiáng) ; certains internautes chinois, qui mériteraient à n’en pas douter l’emprisonnement dans l’une de ces prisons secrètes (dont on a parlé récemment dans ces médias occidentaux qui orchestrent la désinformation systématique contre la Chine) qui d’ailleurs n’existent pas (nous disent les autorités idoines), osent même appeler à « abattre » ou à « renverser » (推倒 tuīdǎo) ce mur.

Mais gageons que le gouvernement chinois, guidé par le grandiose et infaillible Pouêt-Cot-Cot, continuera à oeuvrer pour protéger ses administrés contre les néfastes influences de la civilisation occidentale décadente. Écrions-nous donc ensemble : 中国共产党万岁! (zhōngguó gòngchǎndǎng wànsuì : Vive le Parti Communiste Chinois !, 万岁 wànsuì, littéralement « dix mille ans », étant le voeu d’immortalité que l’on adressait dans le passé à l’Empereur féodal, tout aussi grandiose et infaillible que le Pouêt-Cot-Cot, je vous laisse cogiter sur l'analogie).

27/08/2009 : Shanghai Pudong International Airport : briquets interdits

J’ai pourtant lu très attentivement l’affiche qui explique tout ce qui est interdit ou qui doit être déclaré dans les bagages enregistrés, pour des questions de sécurité, pour les vols internationaux décollant de l’aéroport de Pudong, Shanghai (je suppose que la règle est la même pour les autres aéroports chinois ?) : pièces aéronautiques, pièces automobiles, éléments radioactifs, récipients contenant du gaz sous pression, munitions, explosifs, armes à feu, acides et autres liquides corrosifs, batteries, récipients contenant de l’essence pour briquet, allumettes... et je vous jure que les briquets eux-mêmes ne sont pas mentionnés. Et pourtant !
Il est strictement interdit d’avoir dans ses bagages, qu'il s’agisse des bagages de cabine ou des bagages embarqués, le moindre briquet ou la moindre allumette. Les contrôles sont féroces, et je soupçonne qu’ils sont d’ailleurs probablement automatisés, puisque dès que ma valise passe dans le scanner, une sirène retentit, et l'hôtesse du comptoir d’enregistrement qui s’est occupée de moi et me tend déjà mon boarding pass, rétracte précipitemment le bras au bout duquel se tendait la main tenant ledit boarding pass, et me déclare d’un air tout de même un peu inquiet que l’ouverture de ma valise est nécessaire et doit se faire dans le petit local situé au bout de l’allée, local hébergeant, dans le cadre de ses fonctions, le préposé à la sécurité.
Là, ledit préposé somnolant jette vaguement un coup d'oeil à son écran sur lequel l’emplacement du suspecté briquet était encadré, et m’annonce d’un air blasé :
- Il faut sortir le briquet...
- Mais la Chine est le seul pays qui fait ça, qui interdit de mettre un briquet dans sa valise enregistrée. Dans le bagage de cabine, à la rigueur, je veux bien, mais dans la valise, il n’y a pas de risque, rétorqué-je sans beaucoup de conviction. A chaque fois, à l’arrivée, il faut quémander du feu...
- Je sais, on est les seuls au monde à faire ça, admet le préposé à la sécurité, d’un air tout autant blasé.
Bref, résigné, je sors le briquet (pour être honnête, j’avais prévu le coup, je l’avais mis dans une pochette accessible sans avoir à ouvrir la valise entière).
Je retourne au comptoir et récupère ma fiche d’embarquement.
Encore une (des très, très nombreuses) petites contrariétés qui agacent et qui finissent par gâcher la vie des étrangers vivant en Chine (apparemment, les Chinois sont habitués, donc il en faut bien plus que cela pour les agacer).
Bon, je pars pour Bangkok aujourd’hui, pas besoin de mettre de mauvaise humeure pour si peu.
D’autant plus que cette fois, je pars en repérage en vue de notre probable et toute prochaine installation dans la Cité des Anges...

23 mai 2009 - Cuisine hunanaise à Shanghai : Laoxianglou (佬湘楼)

De passage à Shanghai pour une petite visite du SIAL, le Salon International de l’Agroalimentaire, je profite d’une soirée libre pour aller découvrir un restaurant de cuisine hunanaise conseillé par une amie journaliste à Suzhou de son état et gourmande de nature : le Laoxianglou (佬湘楼 lǎoxiānglóu).
La cuisine hunanaise est connue pour son utilisation immodérée du piment, pour la finesse de ses préparations, pour son éclectisme dans le choix des matières premières, et pour la variété de ses plats. Elle se caractérise par son emploi omniprésent de l’huile, par la beauté de ses spécialités, ainsi que par la générosité de ses portions. Cette cuisine aime les saveurs parfumées, aigres-pimentées et les viandes moelleuses. Il s’agit aussi d’une cuisine où les saveurs paysannes sont dominantes.
La province du Hunan est celle qui a vu naître le grand timonier, le président Mao, qui était grand consommateur de piments.
L’amie journaliste m’avait en particulier recommandé la spécialité de « grenouille taureau » (en chinois 牛蛙 niúwā, connue encore sous le nom de ouaouaron, ou Rana catesbeiana), c’est donc la version en « casserole sèche » (干锅牛蛙 gānguō niúwā) que je commandai en premier. Ayant préparé cette excursion gastronomique avant de venir, je savais que bon nombre d’internautes conseillaient divers plats, dont les « petits sautés maison » (家常小炒 jiācháng xiǎochǎo), les vermicelles de riz sautés (炒米粉 chǎo mǐfěn), ou encore le « chou déchiré à la main » (手撕包菜), entre autres.
Etant seul, je dus me résoudre à faire un choix difficile, et j’optai finalement pour un « petit sauté de porc » (小炒肉 xiǎochǎoròu) et le « chou déchiré à la main ». Le tout arrosé d’une demi-bouteille (250 ml) d’alcool blanc pour le plaisir, et d’une cannette de soda pour apaiser la morsure des piments que je prévoyais agressifs.
La « grenouille taureau en casserole sèche » me parut bien humide, mais la chair était d’un moelleux étonnant. Le petit sauté de porc, présenté dans un grand bol et constitué essentiellement de petits piments verts émincés et de lamelles de porc, n’avait rien à envier, du point de vue de l’agressivité des piments, à la grenouille. Quant au « chou déchiré à la main », composé de chou découpé de façon irrégulière et sauté avec une abondance inquiétante de piments rouges séchés, il se révéla finalement être le moins chaud des trois plats, et si je devais recommander cet établissement pour un seul plat, ce serait celui-là.
J’avoue sans honte avoir vidé la casserole de grenouille, le grand bol de sauté de porc et l’assiette de chou d’à peu près la totalité de leurs contenus respectifs, en n’oubliant pas de les accompagner de deux (minuscules, il est vrai) bols de riz. Je regrette seulement d’avoir été seul. Un nombre plus important de convives aurait permis de goûter à d’autres spécialités. Mais ce n’est que partie remise.
Le tout, alcool et soda compris, me coûta tout de même la bagatelle de 156 yuan (16 euros environ), ce qui est classe le Laoxianglou parmi les restaurants onéreux.

Restaurant : Laoxianglou
Cuisine : Hunanaise
Adresse : No. 630, Xietu Rd., Luwan District (près de la Dapu Road), Shanghai
Téléphone : (021) 63020437

19 mai 2009 - Restos : Wudi Renjia (吴地人家), cuisine de Suzhou

On trouve aujourd’hui à Suzhou des restaurants qui servent de la cuisine de toutes les régions de Chine, mais, paradoxalement, ceux qui proposent de la cuisine locale sont assez rares, et le plus souvent sont malheureusement des restaurants dont la clientèle visée est essentiellement une clientèle de touristes. Les plus célèbres sont sans conteste le Deyuelou (得月楼 déyuèlóu) et le Songhelou (松鹤楼 sōnghèlóu), rendus fameux en Chine celui-là par un film homonyme très populaire (《小小得月楼》 xiǎoxiǎo déyuèlóu), celui-ci par la longue nouvelle (《美食家》 měishíjiā) de Lu Wenfu (陆文夫 lù wénfū) (traduite sous le titre de Le GastronomeVie et passion d’un gastronome chinois, disponible aux éditions Philippe Picquier). Vous trouverez ces deux restaurants mentionnés dans tous les guides touristiques, mais la notoriété de ces établissements est telle que leur chiffre d’affaires est garanti, et qu’il semble qu’il importe peu à leurs directions respectives de proposer une cuisine et un service de qualité.
Le Wudi Renjia (吴地人家 wúdì rénjiā) en revanche ne bénéficie pas de ces avantages, et doit pour séduire ses clients s’appuyer sur des qualités réelles.
Wudi Renjia est une chaîne de six restaurants dont quatre sont ouverts à Suzhou, un à Shanghai, et un à Pékin (les adresses sont données au dos de la carte de visite, voir l'image ci-dessous). C’est ma douce et belle Emilie qui avait entendu parler de ce restaurant. Comme nous voulions aller dîner dans l’un des endroits à la mode de la zone industrielle de Suzhou (SIP), la « digue de maître Li » (李公堤 lǐgōngdí), c’est vers la succursale du Wudi Renjia établie en ces lieux que, en fin de semaine dernière, se sont dirigés nos pas.
La gastronomie suzhoulaise est connue pour sa finesse, et pour l’emploi peu modéré du sucre dans presque tous ses plats, y compris dans les plats de viande. C’est ainsi que les palais occidentaux peuvent parfois être surpris, par exemple, par la douceur inattendue de la version suzhoulaise du porc en sauce rouge (红烧肉 hóngshāoròu) ou des petits choux chinois sautés (炒青菜 chǎo qīngcài).
La cuisine du Wudi Renjia perpétue cette tradition dans son interprétation de l’un des plats phares de la gastronomie locale : le « porc cerise » (樱桃肉 yīngtáoròu), qui est en fait un carré de poitrine de porc, lentement cuit en terrine, désossé après cuisson, et dénommé ainsi à cause de la couleur rouge prise par la peau et par le quadrillage qui est fait avant cuisson sur la peau et qui produit au final une apparence de cerises dressées en rang sur le carré de porc. Ne vous laissez donc pas tromper par le nom du plat : la recette ne contient pas la moindre parcelle de cerise. Un regret cependant : sachant que la préparation de ce plat nécessite deux à trois heures et que vous pouvez le commander sans préavis, on vous servira forcément une version réchauffée.
Parmi les plats dégustés, mérite aussi une mention particulière une entrée froide de champignons noirs, à la saveur épicée. Il ne s’agit plus là vraiment de cuisine locale, mais plutôt d’un sacrifice à la mode actuelle de la restauration chinoise, où l’influence de la cuisine sichuanaise et de ses saveurs épicées est omniprésente.
Le service est quant à lui impeccable.
Le repas pour trois personnes, boissons comprises (bière et eau minérale), ne nous a coûté que l’équivalent d’un peu moins de 30 euros. C’est donc tout à fait raisonnable.

15 novembre 2009 : Censure en Chine... c’est pas fini !

Depuis ma dernière apparition sur ce blog, les choses n’ont pas évolué dans l’Empire du Milieu en matière de censure, il semblerait même qu’elles ne fassent qu’empirer. Ceux qui professent, comme pour justifier la main-mise de l’Etat chinois sur l’expression publique, que c’est un mal nécessaire et qu’avec la prospérité et le développement économique, la Chine ne pourra en quelque sorte que se démocratiser, se mettent le doigt dans l’oeil jusqu’à la clavicule.
Le gouvernement chinois ferme les yeux sur beaucoup (trop) de choses (inégalités sociales, pauvreté, scandales médicaux, scolarité illégalement payante, système de santé scandaleusement élitiste, spoliations des terres des paysans, corruption, prostitution...), mais il y a des sujets sur lesquels le Pouêt-Cot-Cot ne cède pas un pouce de terrain : le trafic de drogue (ce qui est une bonne chose, bien sûr !), Taiwan, le Tibet et les velléités d’autonomie (voire d’indépendance) des minorités ethniques en général, la direction unique et incontestable (comprenez qui ne peut et ne doit pas être contestée) du Parti... et la liberté d’expression.
Bref, pour pouvoir continuer à divaguer sur Pascal-en-Asie, je suis obligé d’attendre d’être de l’autre côté de la « Grande Muraille Pare-feu » (
防火长城 fánghuǒ chángchéng), la très officielle barrière technologique grâce à laquelle le gouvernement chinois empêche la consultation par toutes les personnes se trouvant sur son territoire des sites qui sont dangereux pour l’ordre public, ou pornographiques... Pascal-en-Asie n’entre bien sûr dans aucune de ces catégories (?), mais comme j’ai eu la mauvaise idée de choisir Blogspot comme support et que Blogspot doit héberger des blogs qui ne sont pas du goût des autoriés chinoises, il m’est impossible d’accéder à ma plate-forme lorsque je suis chez moi à Suzhou.
Mais trêve de bavardages : je suis au Cambodge en ce moment, et c’est de Phnom-Penh que je mettrai en ligne la suite de mes aventures.

vendredi 28 août 2009

Fin de la censure en Chine !

.... croirez-vous peut-être en voyant ce nouveau message apparaître sur Pascal-en-Asie.
Eh bien détrompez-vous !
Blogger, mais aussi Youtube, Facebook.... restent inaccessibles à partir de la Chine (par les voies normales, s’entend).
Si vous lisez ce message aujourd’hui, c’est que je suis arrivé hier soir à Bangkok.Suite des mes aventures dans les jours qui viennent...

mercredi 27 mai 2009

Lien utile - Southeast Asie - Europe Blog

Je découvre aujourd'hui un blog consacré aux relations entre l'Asie du Sud Est et l'Europe, s'intéressant en particulier aux affaires. En français, anglais et vietnamien.
Je vous invite à la découvrir à l'adresse suivante : http://brunokermarec.over-blog.com/
Bonne lecture !

dimanche 17 mai 2009

Censure chinoise

Depuis quelques jours, plus moyen d’accéder à mes blogs sur blogspot ! J’ai d’abord cru à un problème informatique de mon côté, mais non, les informations que je lis aujourd’hui sur le net confirment que les autorités chinoises ont décidé de bloquer mes blogs ! Enfin, pour être tout à fait honnête, elles ont décidé de bloquer l’ensemble de la plate-forme blogspot de Google, et donc mes blogs à moi !
Il semblerait que ce soit une tentative (bien futile, me semble-t-il) du gouvernement chinois de taire ceux qui voudraient, à l’étranger, commémorer le trentième anniversaire de la répression dans un bain de sang du mouvement des étudiants chinois pour la démocratie.
C’est ridicule, malvenu, maladroit, inadmissible, représentatif de l’état de la démocratie dans l’un des pays les plus puissants du monde, liberticide...
Bref, je ne suis pas content, mais alors pas du tout !
Cela dit, ayant une notion assez correcte de l’influence de mon humeur et de mes desiderata sur le cours de la politique intérieure chinoise (influence qui donne une idée assez précise du zéro absolu), je ne peux que prendre mon mal en patience.
Le présent billet a été posté par le biais d’un serveur d’accès anonyme au web, www.ninjacloack.com.
Je continue à rédiger mes billets, et je les mettrai en ligne lorsque blogspot sera à nouveau accessible.
En attendant, je vous invite à suivre une partie de mes aventures sur www.sinogastronomie.com/WP (pour ce qui est de mes aventures gastronomiques) et sur www.sinoiseries.com/WP (pour ce qui est de mes aventures sino-linguistiques).

mercredi 13 mai 2009

Cuisine libanaise à Bangkok

Ce matin, alors que je décide de faire un peu de rangement et de vider la sacoche de mon ordinateur portable des innombrables papiers inutiles qui l’encombrent, je tombe par hasard sur le prospectus que j’ai récupéré à l’issue d’un déjeuner inattendu que j’ai fait il y a un mois à Bangkok, au Nadimo’s, « Lebanese restaurant ». Comme ai-je pu oublier d’en parler ici !
Quelle drôle d’idée que celle d'aller à Bangkok manger de la cuisine libanaise, me direz-vous peut-être. La cuisine thaïe est tellement succulente ! A vrai dire, l’idée n’était pas de moi, mais de Gérard, le Français avec lequel je venais discuter affaires. Installé en Thaïlande depuis plusieurs années, il a parfois envie de changer de goûts, même si la cuisine thaïe est loin de lui déplaire, aussi est-il pardonnable.
Le Nadimo’s est un nouveau restaurant, ouvert il y a à peine quelques semaines, mais il bénéficie déjà d’une étonnante popularité. Lorsque nous sommes arrivés, la salle du rez-de-chaussée était bondée, et le propriétaire, libanais comme il se doit, dut se résoudre à nous installer à l’étage. Gérard étant comme moi un peu novice en matière de gastronomie libanaise, nous demandons à notre hôte de composer le menu.
Le temps de déguster deux ou trois verres d’arak (apéritif libanais anisé, proche de l’ouzo grec), et nous voyons arriver sur notre table une kyrielle de plats : assortiment d’entrées froides (mezza), tabouli, feuilles de vigne farcies... Arrive aussi une bol d’hommos frais, qui réjouit mes papilles, ainsi qu’une série de brochettes (kabab) cuites à point. Se détachent du lot des brochettes de blanc de poulet. Je ne suis pas amateur de cette portion du volatile, car je la trouve en général assez sèche et peu goûteuse. Mais là, le tendresse, le jus, la saveur des cubes de blanc enfilés sur la tige métallique me surprennent et me séduisent. Le tout accompagné de galettes de pain libanais, que nos « grosses mains invitent à revenir en plus », chanterait Brel.
Lors de mon prochain séjour dans la capitale thaïe, le Nadimo’s sera sans nul doute l’un des lieux de perditition où je renoncerai une fois de plus à perdre du poids !

lundi 11 mai 2009

Suzhou : Times Square

Notre petite famille s’est enfin affranchie des transports en commun et des taxis chinois, grâce à notre superbe voiture neuve, dont nous venons de recevoir les clés il y a quelques jours à peine.
Premier week-end, et première escapade : Times Square, dans le nouveau quartier à l’est du lac Jinjihu, dans le « Suzhou Industrial Park » (SIP, 苏州工业园区 sūzhōu gōngyè yuánqū).
Si l’on veut se rendre compte à quel point la Chine change et se modernise, il suffit de sortir de la vieille ville de Suzhou pour aller se perdre dans le dédale de rues de ce SIP. Alors que la vieille ville garde des airs vieillots, des rues étroites, des bâtiments qui ne dépassent pas les quatre étages, de préférence à l’architecture traditionnelle (murs blancs et toits en tuiles noires ou grises), le nouveau quartier développé de Suzhou est constellé de bâtiments d’habitation dont certains ont plusieurs dizaines d’étages, de centre commerciaux gigantesques, de tours de bureaux, de routes rectilignes à quatre voire six voies, de tunnels et de ponts.
La transformation s’est faite à une vitesse incroyable. A mon arrivée à Suzhou en janvier 2000, le SIP n’était qu’une zone en friche, sans bâtiment ou presque. Les rizières miroitaient à perte de vue. Tout s’est construit en quelques années, et les chantiers qui continuent à déposer leurs strates de béton se succèdent à vitesse V. Pour qui observe l’activité immobilière de la zone, il semblerait que la Chine n’ait été aucunement touchée par la crise financière mondiale.
« Times Square » (圆融广场 yuánróng guǎngchǎng) est l’un des nouveaux lieux à la mode à l’est du lac Jinjihu (金鸡湖 jīnjīhú). Il s’agit en fait d’un grand centre commercial, dont le prétexte est un grand magasin dans lequel se côtoient les plus grandes marques internationales. Les restaurants, cafés, glaciers et autres sont innombrables. Le centre commercial est éclaté en plusieurs bâtiments, qui se répartissent de part et d’autre d’un canal, chevauché par des ponts piétons en bois. La promenade est agréable. Aucun véhicule ne vient gêner les déambulations du quidam.
C’est Emilie qui avait choisi cette destination : elle y était déjà allée avec une amie, et y avait découvert une gigantesque salle de jeux adaptée aux jeunes enfants. Notre petit Léo, 20 mois à peine, a investi les lieux et nous avons eu toutes les peines du monde à l’en faire sortir.
La prochaine fois, j’amènerai mon ordinateur portable, et pendant que Léo fera des plongeons dans la piscine à boules de plastique, je vous raconterai la suite de mes aventures en sirotant un café glacé à la vanille à la terrasse du Costa Coffee, les pieds dans l’eau.

jeudi 7 mai 2009

Bangkok : Nana et Cowboy

Malgré la relative proximité de la Thaïlande par rapport à la Chine, depuis plus de neuf ans que je suis en Extrême-Orient (presque quatorze si l’on compte mon escapade de trois ans et quelque à Taïwan entre 1993 et 1996), je ne suis allé en Thaïlande que deux fois. La première fois, à l’occasion des fêtes de fin d’année, il y a quatre ou cinq ans, pour quelques jours de vacances avec Emilie (dont c’était le premier voyage hors de Chine), et cette fois-ci, à la mi-avril, pour rencontrer un Français qui me propose de travailler avec lui dans le domaine de l’import-export de produits alimentaires.
Cette fois, sur les conseils de cet ami français, j’avais réservé dans un hôtel se trouvant sur Sukhumvit, qui est un peu l’équivalent de nos Champs-Elysées, et c’est comme ça que j’ai découvert un peu par hasard deux des hauts-lieux de perdition de la capitale siamoise : soi Nana et soi Cowboy. Les soi (prononcer « so-y ») sont les rues secondaires qui sont rattachées aux grands axes. Ces rues secondaires sont numérotées (le Novotel où je me logeais se trouve par exemple est installé dans le soi 33), mais certaines sont plus connues par leur nom. C’est le cas de Nana et de Cowboy.
En fait, « Nana » ne m’était pas totalement inconnu. Allez savoir pourquoi, mais j’ai toujours gardé le souvenir d’un graffiti en thaï (Langues O’ oblige !) sur les murs des toilettes de la fac Dauphine, où je prenais mes cours de chinois et de cambodgien, qui parlait de « Nana Hotel ». C’est l’un des points chauds de la capitale du Royaume de Thaïlande. En cherchant des renseignements sur cet endroit, je tombe sur divers sites qui passent en revue les bars de Nana Plaza (genre de centre commercial composé exclusivement de bars) et de Soi Cowboy. Ces sites plus ou moins bien faits, détaillent en long et en large les ambiances des différents bars, les adresses, les prix des consommations, et prodiguent des conseils sur la meilleure façon de ne pas rater son escapade coquine en Extrême-Orient.
Bien entendu, les jeunes femmes qui travaillent dans ces endroits sont très courtement vêtues, voire pas vêtues du tout, et sont à l’affût de tout touriste étranger passant à leur portée. Elles offrent à la clientèle des spectacles de danse plus ou moins chorégraphiés, plus audacieux les uns que les autres.
Il s’agit souvent de jeunes femmes venues de province, en laissant parfois à la maison mari et enfants, pour venir à la capitale tenter de gagner un peu d’argent. La crise aidant, les bars ne manquent pas de main d’oeuvre, mais, avec les troubles politiques récents qui ont été à l’origine de manifestations violentes et d’une désaffectation des touristes, ils semblent manquer singulièrement de clientèle.
Au total, l’ambiance semble bien triste, et assez malsaine. J’imaginais confusément un débordement de luxure joyeuse et sensuelle, et je me rends compte au final que ces endroits sont en fait assez tristes, voire pitoyables. La Thaïlande est un pays superbe, les Thaï me sont éminemment sympathiques, la gastronomie locale est babylonienne. Je reviendrai en Thaïlande, je m’y installerais bien même, mais pas pour les raisons qu'un esprit mal placé pourrait imaginer, et ce sera en tout état de cause avec femme et enfants.

samedi 2 mai 2009

Hot Chic, Suzhou

Non, il ne s’agit pas, comme pourraient le croire les anglophones, d’un lieu de perdition où l’on trouve de jolies filles, mais tout simplement d’un restaurant, appelé en chinois 红火 hónghuǒ (« rouge feu »).
Il est situé en plein coeur du quartier montant de Suzhou, le Suzhou Industrial Park, ou SIP, pour les intimes.
Patrick Zhao, le patron, est taïwanais, et propose à sa clientèle un éventail assez conséquent de plats de son pays natal. Quand on voit que l’endroit semble être devenu la cantine des expats de l’autre côté du détroit de Taïwan, on est en droit de penser que la cuisine qui est servie ici a un minimum d’authenticité.
Parmi les plats hyper-traditionnels de Taïwan servis ici, citons le « poulet aux trois verres » (三杯鸡 sānbēijī), le « petit sauté à la hakkanaise » (客家小炒 kèjiā xiǎocháo), ou encore le « riz au ragoût de porc hâché » (卤肉饭 lǔròufàn). Je me suis également régalé du sauté de boeuf aux broccolis ou du sauté de poulet aux noix de cajou.
Et si vous êtes un amoureux de la bière, vous pourrez également y déguster une cannette ou deux de la célébrissime Taiwan Beer (台湾啤酒 táiwān píjiǔ), au sujet de laquelle les expats perdus à Taipei ou Kaoshiung ne tarissent pas d’éloges.
Certes, les amateurs de cuisine taïwanaise pourront trouver que les mets proposés ici font parfois un peu pâle figure par rapport à ce que l’on peut déguster dans les petits restaurants de Formose (c’est le cas du « petit sauté à la hakkanaise » qui m’a semblé assez décevant), mais faute de grives...

Nom : Hot Chic (红火时尚台式料理)
Adresse : no. 8,. Jinjihu Road, SIP, Suzhou
Cuisine : Taïwanaise

Cabbages and Condoms, Bangkok

Pour changer un peu d'atmosphère et me remérorer l'un des bons moments passés il y a quatre ou cinq ans à Bangkok avec Emilie, je décide un soir de retourner au Cabbages and Condoms, où je me souviens avoir fait un agréable dîner.
Le Cabbage and Condoms est le restaurant qui est cité dans tous les guides. Sa plus grande originalité ? Sa décoration est constituée en grande partie de préservatifs (en anglais « condoms », d’où le nom du restaurant) de toutes les couleurs.
Il s’agit encore d’un restaurant tenu par une ONG en mal de financement et de publicité. Il s’agit de la Population & Community Development Association, qui, me dit mon Lonely Planet, « popularisa l’usage du préservatif en Thaïlande ».
La nourriture y est excellente. J’y ai dégusté une « crèpe » thaïlandaise, du poulet frit. On conseille également le tôm khàa kài (soupe de poulet à la noix de coco).
Si vous êtes à Bangkok en-dehors de la saison des pluies, je vous conseille vivement de vous installer dans la cour, en plein air, mais pas trop près tout de même de l’orchestre.
La note est assez salée, même très salée si l’on compare avec les échoppes que l’on trouve partout dans les rues.
Pour en savoir plus sur cet établissement, allez voir son site web.

Nom : Cabbages and Condoms
Adresse : 10 Soi 12, Sukhumvit, Bangkok
Cuisine : Thaïlandaise

vendredi 1 mai 2009

Zen (采蝶轩), Suzhou

Parmi les rares restaurants chinois qui ont droit au chapitre auprès des expats en Chine, le Zen se distingue par la qualité de son service et de sa gastronomie.
Présenté par ses clients chinois comme un restaurant cantonais de luxe, il s’agit en réalité d’une chaîne de restauration hongkongaise, qui a implanté des restaurants dans de nombreuses villes chinoises.
La carte est relativement chère (il faut compter une quinzaine d’euros par personne), mais pour le déjeuner, vous pouvez commander des dim-sum, pour avoir au final une note raisonnable.
Parmi mes plats préférés : la salade de crevettes au radis blanc émincé, la gorge de porc rôtie, les gonades d’oursin aux vermicelles de konjac, les crevettes sautées aux noix de cajou, le canard rôti, le porc sauce aigre-douce, le riz sauté au blanc d’oeufs et aux pétoncles...
À Suzhou, le restaurant est situé dans la Suzhou Industrial Park, au numéro 108 de la Xinghanjie. Téléphone : 0512-67634567
Imprimez l’image ci-dessous et donnez-la à votre chauffeur de taxi :

jeudi 30 avril 2009

Thai Airways

On s’habitue au pire ! La preuve en est que, depuis de nombreuses années, je ne prends plus pour mes déplacements internationaux que des compagnies chinoises. Dans ces compagnies, les avions sont souvent inconfortables, le service inexistant, la nourriture généralement immonde. Du lot, se détache peut-être, un tout petit peu, China Eastern Airlines, et encore, il faut tomber sur le bon équipage.
Devant me rendre à Bangkok le 16 avril, c’est dans un premier temps vers Shanghai Airlines que je m’oriente pour acheter mon billet d’avion. Mais les horaires des vols ne conviennent pas, aussi me résigné-je à prendre le vol matinal de Thai Airways partant de Shanghai à huit heures, et arrivant à Bangkok vers 11 heures, heure locale. Le prix du billet est supérieur à celui de la Shanghai Airlines de quelques centaines de RMB (quelques dizaines d’euros), mais je n’ai pas vraiment le choix.
En raison de l’état d’urgence décrété en Thaïlande suite aux troubles causés par les « chemises rouges », les agences de voyage chinoises avaient annulé les départs de leurs groupes de touristes, si bien que le vol était aux deux tiers vide. Est-ce la raison pour laquelle les hôtesses et les stewards étaient particulièrement attentionnés ? Peut-être, mais je garde des quelques voyages que j’ai faits avec Thai Airways il y a une bonne quinzaine d’années, le vague souvenir d’un service impeccable.
La nourriture servie est tout à fait correcte, les boissons fusent à volonté, le supplément de pain et de croissants proposé systématiquement à tous les voyageurs.
De petites attentions font plaisir : stylo-bille proposé systématiquement en même temps que le formulaire à remplir pour de l’émigration thaïe, petit orchidée parfumée offerte avant la descente d’avion...
Le vol du retour sera tout aussi idyllique que celui de l’aller. Le confort du premier vol n’était donc pas accidentel.
Je prévois de rentrer en France en septembre avec ma petite famille. Pourquoi ne pas prendre la Thaï, même si l’escale à Bangkok doit rallonger le trajet ? J’ai regardé un peu les prix, malheureusement le trajet Shanghai-Bangkok-Paris coûte excessivement cher !

(L’image vient du site web de la Thai Airways)

mardi 28 avril 2009

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 27 – Epilogue

Il est 21 heures, dimanche 8 février 2009. Je quitte ma chambre du Goldiana Hôtel. Le taxi qui doit me ramener à l’aéroport de Pochentong pour prendre le vol FM834 de la Shanghai Airlines qui doit décoller à 23:55 pour Shanghai est garé rue 282, devant l’entrée de l’hôtel.
J’aurai donc passé 15 jours au Cambodge. Phnom-Penh, Battambang, Kampot... Certes, Kompong Chhnang reste inexplorée, et je n’ai pas eu l’occasion d’aller goûter aux plaisirs champêtres de Ratanakiri ou de Mondolkiri. Ce sera pour la prochaine fois.
En comptant le séjour des vacances du nouvel an chinois 2008 et l’escapade d’une dizaine de jours en novembre dernier avec Emilie, cela fait trois voyages au Cambodge en un an... Ma fille Benjamine, à qui je m’étais plaint il y a quelque temps de ne pas avoir l’occasion de voyager autant que je le voudrais, me faisait remarquer que je n'avais vraiment aucune raison de me plaindre. Oui, sans doute, mais c’est tout de même avec un pincement au coeur que je quitte Phnom-Penh, même si ma douce et belle Emilie et mon garnement de Léo me manquent cruellement. S’ils étaient là, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Ces quinze jours dans le Royaume n’ont fait que renforcer mon désir de venir m’installer ici, au moins quelques années.
Prochain voyage ? Je ne sais pas, je reviendrais volontiers après l'été (je voudrais bien faire l’expérience de la saison des pluies avant de venir m’installer), mais j’ai promis à Emilie que nous irions en France.
En attendant, le moment est venu de retrouver cette usine où je me sens de moins en moins bien, et de reprendre le train-train quotidien.

lundi 27 avril 2009

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 26 – Pain frais à Phnom-Penh

De retour de Kampot, j’ai encore trois jours à passer à Phnom-Penh avant de rentrer sur Shanghai. Je choisis pour ces trois derniers jours de ne pas changer de quartier, mais d’essayer un nouvel hôtel. Je vois une bonne critique dans le Lonley Planet sur l’hôtel Goldiana, rue 282. J’aurais dû être plus circonspect : une fois de plus, ce guide qui fait « autorité » est bien indulgent avec cet établissement, à moins que ce soit mon édition qui est trop ancienne ? Toujours est-il que le prix (42 dols) me semble bien élevé pour les chambres vieillies aux sanitaires qui mériteraient d’être rénovés. Cela dit, la connexion Internet fonctionne bien et la terrasse en plein air du dernier étage, très agréable, offre une vue superbe sur la capitale. Le Goldiana a apparemment un excellent business avec les ONG, dont les membres bénéficient d’un tarif préférentiel. Mais j’aurais tout de même dû retourner à l’Amber Villa...
Autre point positif du Goldiana : l’hôtel est situé à deux pas d’un restaurant que je découvre, le « Comme à la maison – Delicatessen ».
C’est un peu par hasard que, le matin du dimanche de mon départ, trop paresseux pour prendre un tuk-tuk et aller déguster une plâtrée de nouilles sautées aux fruits de mer au marché central, et cherchant au hasard un endroit pour petit-déjeuner (car j’ai oublié de vous dire que le buffet du petit-déjeuner du Goldiana est assez infect), je tombe sur cet établissement situé rue 57, un peu au sud de l’embranchement avec la rue 282.
J’avais lu une critique dithyrambique sur ce restaurant qui, disait je ne sais plus quel guide, « sert le meilleur petit-déjeuner français de Phnom-Penh ». Je rentre dans le jardin qui sert de salle, et c’est effectivement bondé. J’ai la chance de trouver une table libre, et je m’y installe d’autorité, le personnel de service étant trop occupé pour m’accueillir. Je choisis des oeufs brouillés aux lardons et au fromage, un café et un jus d’orange... et je me régale. Les oeufs brouillés sont parfaits, et le pain... un délice. À tel point que je décide, après avoir hésité deux douzièmes de seconde, de prendre dans la foulée un deuxième petit déjeuner : re-café, re-jus d’orange, et tartines avec beurre et confiture. Je remarque d’ailleurs un va-et-vient régulier d’expats qui viennent ici acheter leur(s) baguette(s).
La clientèle est composée de nombreux Occidentaux, mais aussi de Cambodgiens aisés qui semblent avoir fait du lieu leur établissement de prédilection pour le petit-déjeuner dominical.
Je jette un coup d’oeil à la carte du déjeuner et du dîner, et vois les noms de plusieurs plats qui me tentent (pâtes fraîches, viandes, pâtisseries...). (La carte du « Comme à la maison – Delicatessen » est disponible au téléchargement à cette adresse.)
Lorsque je reviendrai à Phnom-Penh en famille, je ne manquerai pas de m’arrêter ici prendre un petit déjeuner pantagruélique avec Emilie et le petit Léo, le grand Adrien et la délicieuse Benjamine. Et si un jour nous nous installons au Royaume du Cambodge, il n’est à pas douter que ce lieu hautement dangereux pour la surcharge pondérale, deviendra pour nous aussi notre choix prioritaire pour nos petit-déjeuners dominicaux.

samedi 25 avril 2009

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 25 – Pas de tourisme a Kampot

Pour mon séjour à Kampot, j’avais à l’origine prévu un emploi du temps touristique assez plein : excursion au mont Bokor et à sa station d’altitude, visite des champs de poivre, journée dans un village ouvert au tourisme, voire excursion sur le fleuve... J’avais même étudié la possibilité de louer une moto pour aller vagabonder en toute indépendance dans la campagne kampotoise et rencontrer les autochtones. C'était sans compter sans mes clients, qui se moquent bien se savoir que c’est le nouvel an chinois, que je suis au Cambodge pour me reposer, que j’aimerais bien passer une journée sans allumer ni mon ordinateur, ni mon téléphone portable.... Bref, je passe mes journées à traduire en français des documents chinois et anglais dont l’intérêt culturel donne une idée assez précise de ce qu’est le vide absolu.
Cela dit, on pourrait sans difficulté imaginer un cadre de travail plus désagréable que la terrasse du Tikitikititavi ! Seul inconvénient : la rue qui se sépare la guesthouse du fleuve est en cours de réfection, et chaque camion qui passe soulève un nuage de poussière d’une telle densité que c’est au moins un millimètre de terre pulvérulente blanchâtre qui se dépose sur l’écran et le clavier de mon ordinateur portable flambant neuf.
De toutes façons, la ville de Kampot elle-même ne présente qu’un intérêt limité : peu de monde, peu de restaurants, pas ou presque de vie nocturne (la veille du départ, je découvre sur la place du marché un bar ouvert tard, au moins jusqu’à 22 heures, mais il est un peu tristounet). C’est vraiment la petite ville de province telle qu’on peut l’imaginer dans toute sa splendeur. Cela restera-t-il en l’état ? Je remarque sur le bord du fleuve, près du pont, qu’une immense boîte de nuits est en cours d’aménagement. Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’elle ne manquera pas d’attirer une foule d’hommes d’affaires, de touristes et de fonctionnaires, qui eux-mêmes ne manqueront pas d’être un point d’attraction pour toute une faune vivant des revenus de la dépravation.
Je fais tout de même une rencontre intéressante : Dominique, un Français d’une soixantaine d’années, propriétaire d’une entreprise de chauffeurs de maîtres à Paris, qui est amoureux des voyages, et vient plusieurs fois par an en Asie orientale, essentiellement en Thaïlande. C'est son troisième voyage au Cambodge, et nous partagerons un taxi qui nous ramènera à Phnom-Penh après trois nuits passées dans la capitale nationale du poivre.Pour nous consoler de ce petit séjour sans relief, voici une photo du poivre du Kampot, qui vient du site http://www.poivrekampot.com/ :

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 24 – Phnom Penh - Kampot

De retour de Battambang, je ne m’arrête pas à Kompong Chhnang comme j’avais prévu de le faire, mais je rentre directement sur Phnom-Penh et je m’installe pour quelques jours à l’Amber Villa (hôtel qui est lui muni d’une connexion Internet filaire fiable), rue 278, le temps d’avancer sur le gros dossier de traduction de mon client taïwanais (rien de bien passionnant : la seconde partie du manuel d’un système de navigation GPS, dont la première partie a été très mal traduite, et dont l’anglais est plus qu’approximatif).
Comme il se doit, je profite de mon retour à Phnom-Penh pour aller, entre autres, me régaler au Khmer Surin qui est à distance de marche, et explorer la folie nocturne de la rue 104, après avoir traîné mes guêtres au Sharky’s et au Martini, hauts lieux de la nightlife phnom-penhoise.
Après quatre ou cinq nuits, je décide tout de même de suivre mon programme initial et d’aller passer un peu de temps à Kampot, comme prévu. Cette petite ville endormie au pied du mont Bokor me reposera du relatif tumulte de la capitale.
L’Amber Villa me réserve une place dans le bus qui part tous les jours aux alentours de 13 heures. Le Phnom-Penh Travel Guide de Canby Publications, mis gratuitement à disposition des touristes, me dit qu’une heure et demie devrait suffire pour parcourir les cent et quelques kilomètres qui séparent Phnom-Penh de Kampot, ce qui me semble tout à fait raisonnable. Je réserve une chambre pour trois nuits au Rikitikitavi, guesthouse tenue par un couple d’Australiens, et qui fournit, cela m’a été confirmé au téléphone, une connexion WiFi fiable.
A la station de bus proche du Marché Central, en attendant le départ, je me laisse tenter par un sandwich : tiers de baguette et charcuterie locale, tout à fait comestible, même si l’hygiène de l’échoppe qui fournit l'en-cas me semble sujette à caution.
Le bus arrive en retard de Kampot, et reste « à quai » un peu plus longtemps que prévu : la climatisation a apparemment des hoquets, et il faut reboucher les trous dans le circuit de freinage. Nous partons enfin, avec une trentaine de minutes de retard.
Comme il se doit, la route n’est pas en bon état. Au bout d’une heure et demie, nous faisons une première halte. Un soda et deux cigarettes plus tard, nous remontons dans le bus et continuons notre chemin. Je ne comprends pas la halte : si nous sommes sur le point d’arriver à Kampot, cette halte n’est-elle pas inutile ? Ma question sans réponse, nous avançons inexorablement vers le Sud : nous passons par des ponts branlants, nous attrapons tous les nids de poule de l’axe routier, nous passons dans le lit de rivières asséchées...
En réalité, le voyage qui devait prendre une heure et demie en prendra six ! Les guides consultés (j’ai re-vérifié pour voir si je n’avais pas mal lu) ne sont visiblement pas à jour : le bus fait un large détour vers l’Est, et passe par Kep. Les arrêts en cours de route pour décharger et recharger des passagers sont innombrables.
J’arrive au Rikitikitavi à 19 heures, juste le temps de prendre une douche avant le dîner, de tester la connexion Internet, et de me servir un copieux verre de McCallan (je me suis fait plaisir et ai acheté la seule bouteille disponible dans la réserve de la guesthouse). Le Rikitikitavi a une petite dizaine de chambres qui sont superbement décorées, tout à fait confortables. Le restaurant-café est situé sur la terrasse du premier étage, qui est ouverte aux quatre vents et offre une jolie vue sur le fleuve. Le personnel khmer est souriant et serviable. J’ai fait le bon choix.
Je fais un dîner quelconque à l’hôtel (lok-lak réalisé avec du boeuf local d’une dureté qui soumet ma dentition à rude épreuve, et beaucoup trop poivré à mon goût). Je m’endors en sirotant mon McCallan et en regardant S-21, la machine de mort khmère rouge, DVD qui fait partie de la vidéothèque fournie que mes hôtes mettent à disposition de leurs clients.
Demain est un autre jour.
Chambre du Rikitikitavi (La photo vient du site de la guesthouse)

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 23 – Battambang : paris sur Ek Phnom

Après un petit passage sur la route de latérite défoncée de Battambang à Païlin et moultes cahots sur les chemins de la campagne battambangaise, nous arrivons à l'étape finale de la journée : Ek Phnom. Le site se compose en fait d'une grande pagode moderne, avec des statues gigantesques de divinités diverses et variées. C'est un site populaire et animé : avant même d'arriver dans l'enceinte de la pagode, on entend musique et cris.
Mr. Saroeurn ne m'avait pas menti : Ek Phnom est situé en terrain plat, il n'y a donc pas d'escalade à faire, si ce n’est les quelques marches qui permettent d'accéder à l'enceinte du temple ancien, situé derrière la pagode moderne.
Nous sommes le week-end, et qui plus est en période de nouvel an chinois : il y a foule ! Beaucoup d'enfants et de jeunes qui prennent la pose en s'asseyant sur les vieilles pierres. Des moines aussi, dans leur robe safran, visitent le temple.
Je remarque un graffiti écrit en blanc sur une vieux pan de mur : « 097 9953276, numéro d’une belle fille, qui s’appelle... (je n’arrive pas à déchiffrer le nom) ». Je ne sais pas si la fille est belle, mais celui qui le pense aurait pu choisir un autre support pour sa petite plaisanterie !

Le temple en lui-même ne me semble pas présenter un intérêt majeur. Mais je ne suis pas un spécialiste des temples pré-angkoriens, aussi est-il possible que je passe à côté de quelque chose. Je prends distraitement quelques photos. Une charmante jeune fille prend volontiers la pose pour moi devant ses copines hilares.

Ce qui m’intéresse un peu plus, en revanche, c’est d’observer une partie endiablée d’une sorte de « loto ». Un garçon d’une douzaine d’années est en train de jouer le contenu de ses « hongbao » (红包) (enveloppes rouges contenant de l’argent que l’on offre traditionnellement aux enfants à l’occasion du nouvel an chinois). Il pose des pierres et des billets sur des animaux du zodiaque dessinés sur une feuille de papier plastifiée posée à même le sol par un vendeur ambulant. Il tire ensuite de petits carrés de papier pliés en deux, avec à l’intérieur trois animaux du zodiaque. Lorsque le garçon a deviné les animaux qui allaient sortir, il empoche son gain. Au bout d’une quinzaine de minutes, le vendeur ambulant range sa panoplie en maugréant, car le garçon a une chance incroyable et la « banque » est au bord de la faillite.

J’en profite alors pour demander à Mr. Saroeurn s’il connaît les « parieurs de pluie » qui sont apparemment une spécialité de Battambang. J’ai du mal à suivre ses explications, mais je comprends que des paris sont pris par les amateurs quant à l’heure à laquelle doit tomber la pluie. Il y a apparemment deux tranches horaires pour les paris : 11h à 13h, et 11h à 17h. Il ne s’agit pas là d’un jeu d’enfant, puisque les sommes pariées peuvent aller jusqu’à plusieurs milliers de dollars, et certains parieurs vont jusqu’à se ruiner !
Il est 16 heures. Je remonte dans le tuk-tuk rouge, et demande à Mr. Saroeurn de me raccompagner à l’hôtel. Avant d’aller dîner, je reçois un coup de téléphone d’un client taïwanais qui me demande pourquoi je n’ai pas répondu à ses courriels : il y a un gros dossier urgent à traduire ! Ces problèmes d’accès Internet sont vraiment gênants. Je décide d'écourter mon séjour à Battambang et de de rentrer dès le lendemain à Phnom-Penh. Il y avait encore à faire l’expérience du train de bambou, et à assister au spectacle de cirque de l’association Phare Ponleu Selpak. Ce sera pour un prochain voyage.

mardi 21 avril 2009

Asialinks déménage

Le serveur que j'avais choisi pour héberger Asialinks se révèle être totalement inefficace et non fiable. Je déménage donc Asialinks sur Blogger. Rendez-vous est désormais pris sur asialinks-pascal.blogspot.com.

lundi 20 avril 2009

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 22ter – Rencontres sur le Phnom Sampoeuv, suite et fin

Alors que mon guide et moi bavardons doucement de tout et de rien, je vois arriver un petit moine âgé, enveloppé dans sa robe monacale. Il s’asseoit à côté de moi, je le salue en levant les mains jointes au niveau du visage, et il commence à mesurer l’épaisseur de mon torse, une main dans le dos, une autre sur ma poitrine. Pendant toute la durée de notre entrevue, il gardera avec moi un contact physique, me tenant le bras ou la main, ou posant sa main sur mon dos.
Il s’exclame à la vue de la sueur qui traverse mon T-shirt. Il semble aussi un peu inquiet de mon essoufflement, et je crois comprendre qu’il gourmande gentiment mon guide en le tenant un peu pour responsable de mon piteux état. J’ai du mal à saisir tout ce que dit le vieil ecclésiastique, mais nous commençons à discuter, parfois avec l’aide de mon guide qui « traduit », lorsque je ne suis plus la conversation.
Il me demande d’où je viens. Je réponds que je viens de France, mais que j’habite en Chine.
Je l’entends alors me dire : « Khniom... kona » (Je... kona).
Je réponds : « Khniom ch’mouh Pascal » (Je m’appelle Pascal).
Mais il répète : « Khniom... kona ». Je réitère ma réponse. Je crois qu’il me donne son nom, et lui donne donc le mien.
Mon guide sourit, et parvient à m’expliquer tant bien que mal que « kona », ce n’est pas le nom de ce vénérable moine ! Un laïc comme moi, lorsqu’il s’adresse à un moine khmer, ne dois pas dire « khniom » pour dire « je », mais « kona ». Je suis pardonnable : c’est la première fois que je m’adresse à un moine khmer ! Je tente d'utiliser « kona » à bon escient pendant la suite de la conversation, mais je m’embouille un peu. A chaque fois que je me trompe, mon guide et le moine sourient avec indulgence.
Le vénérable moine poursuit son interrogatoire : quel est mon âge, quel est mon travail, combien ai-je d’enfants, combien de bols de riz je mange à chaque repas. Je lui annonce un nombre de bols de riz que j’annonce qui a rien d’extraordinaire, aussi a-t-il l’air de s’étonner de la corpulence d’un homme dont la consommation de riz, somme toute, n’a rien d’excessif. Et moi de lui expliquer que mon embonpoint tient plutôt à ma consommation exagérée de viandes et de mon goût assez peu modéré pour le jus de malt fermenté et vieilli en barriques, de provenance écossaise de préférence. Il s’enquiert alors du genre d’alcool que je bois, et du prix de la bouteille de mon whisky préféré. Ayant un peu honte des sommes dépensées en ce domaine, je minimise le chiffre. Nous continuons à bavarder. Nous prenons une photo, que voici :

A la fin de la conversation, il me dicte l’adresse à laquelle je dois lui envoyer la photo que nous avons prise ensemble, puis, sans préavis, me demande de faire une offrande dont le montant correspond presque exactement au prix d’une bouteille de jus pur malt. Je m’exécute, et j’ai droit à une bénédiction en règle, qui, je l’espère, me portera chance.
Nous retournons sur nos pas, retrouvons le vélomoteur, et dévalons la colline à une vitesse que je trouve un peu excessive, compte-tenu du caractère plutôt abrut de la pente qui borde la route cabossée et couverte de gravillons de la descente, mais nous nous en sortons sans souci.
Je retrouve l’échoppe où j’ai déjeuné. La patronne m’accueille en souriant, et demande à son mari de lui narrer notre périple. Arrive une vendeuse qui propose une friandise que je connais pas, présentée de petits pots en plastique qu’elle sort d’une glacière. La patronnne me demande si je veux goûter. (Cette fois, elle m’a appelé « bang ». Cette petite excursion m’aurait donc rajeuni ?) Il s’agit d’une sorte de flan parfumé à l’amande, bien raffraîchisant.Je salue mes hôtes, et retrouve Mr. Saroeurn et son tuk-tuk. Prochaine étape annoncée : Ek Phnom. S’il y a encore de l’escalade à faire, nous pourrions peut-être omettre cette étape ? Mr. Saroeurn me rassure : le temple Ek Phnom est construit au niveau de sol, pas besoin de grimper un escalier monumental, cette fois.

dimanche 19 avril 2009

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 22bis – Rencontres sur le Phnom Sampoeuv, suite

Nous descendons les escaliers en béton qui mènent à ce qui se révèle être une grotte unique. Sur la gauche, pas très loin de l’entrée, en levant le regard, on aperçoit une ouverture par laquelle, m’explique mon guide, les Khmers rouge précipitaient leurs victimes qui venaient s’écraser sur les rochers aux contours déchiquetés qui se trouvent en contrebas.
Une petite pagode à la porte en fer forgé a été construite au fond de la grotte. Ses murs latéraux en verre laissent voir de vieux vêtements sur lesquels on devine des traces de sang séché, qui se mêlent aux innombrables ossements humains.

A la droite de l’entrée se trouve aussi une cage grillagée dans laquelle se trouvent des crânes et de longs os retrouvés sur place. Mon guide a pris le soin de disposer les ossements pour me permettre de prendre une « belle photo ». J’ai voulu l’arrêter, en vain.

Nous nous asseyons un instant pour profiter de la fraîcheur de la grotte, et nous bavardons. Au bout d’un moment, je détourne la conversation et demande à mon guide ce qu’il pense du procès Khmer Rouge qui est sur le point de débuter. Je suis un peu surpris par sa réponse : cela ne l’intéresse visiblement pas beaucoup, et c’est avec douceur qu’il m’explique que finalement, il n’est pas à exclure que ce furent les subalternes qui, pour faire « plaisir » à leur hiérarchie, se montrèrent un peu trop zélés dans la chasse à l’ennemi de l’intérieur. J’ai bien peur qu’il aie un peu raison, quelque part, et sa réponse ne m’aide certainement pas à comprendre pourquoi ces subalternes ne sont pas aujourd’hui sur le banc des accusés du tribunal de l’ONU, aux côtés de leurs chefs.
Nous sortons de la grotte, retrouvons notre monture, et nous dirigeons vers la partie de la colline où ont été construites les deux pagodes vues de loin. Je passe indifférent devant la pièce d’artillerie, fais la sourde oreille aux sirènes qui me proposent bières Angkor et sodas frais, et monte encore quelques marches avant d’arriver au pied de la pagode moderne. Je jette un coup d’oeil alentours. Effectivement, la vue est belle. On entrevoit même la route de latérite qui mène de Battambang à Païlin. Fatigué, essoufflé et en sueur, je m’asseois sur l’une des marches de la pagode.

En contrebas, la route de latérite de Battambang à Païlin

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 22 – Rencontres sur le Phnom Sampoeuv

Les escaliers du Wat Banan descendus, les gosses ayant encaissé leur maigre salaire, je remonte dans la cariole de Mr. Saroeurn et nous nous dirigeons vers l’étape suivante : le Phnom Sampoeuv.
Là, d’après mon exemplaire piraté du Lonely Planet, nous attendent : deux temples sans intérêt, un vieux canon datant de l’époque khmère rouge, les « grottes de la mort », et une vue paraît-il époustouflante sur la campagne battambangaise.
Après deux ou trois cigarettes, deux chars à boeuf, deux douzaines d’enfant sur le chemin de la maison après la sortie de l’école, et cinq nuages de poussière avalés, nous arrivons au pied de la colline au sommet de laquelle est juché un temple moderne, au toit doré, que l’on repère de loin, flanqué d’un autre temple au toit décoloré, et d’une antenne des transmissions des FARK (Forces armées royales khmères).
Arrivée vers le Phnom Sampoeuv

Mr. Saroeurn gare sa cariole au bout d’une rangée de cahutes de marchands. J’ai repéré en passant deux ou trois cabanes où l’on sert visiblement de quoi se restaurer. J’invite Mr. Saroeurn à partager mon déjeuner, mais il m’explique en rougissant un peu que pendant que je peinais sur les marches du Wat Banan, il en a profité pour se sustenter. Avant d’atteindre l’une des cabanes sustentatrices, un jeune homme m’aborde en anglais et m’explique que, vu ma corpulence, il ne croit pas que je serai capable d’escalader la montagne au pied de laquelle je me trouve, et que je devrais renoncer à la tentation pédestre pour me porter à son sommet. Il m’annonce d’ailleurs un nombre astronomique de marches. Il me propose derechef de profiter du siège arrière de son vélomoteur, contre espèces sonnantes et trébuchantes. Pas un nuage à l’horizon, le soleil tape, j’ai chaud, et je suis encore tout ému de l’escalade au Wat Banan. Je lui donne donc mon accord de principe, mais lui explique que je dois d’abord me restaurer. Pas de problème. Il m’accompagne jusqu’à une petite terrasse. Là, la pratronne, une cambodgienne rondelette d’une petite trentaine d’années, m’accueille avec le sourire, une carte en anglais à la main.
Je me pose, consulte la carte, me rabats sur un « bay chhar sach chruk » (riz sauté au porc), que j’accompagnerai de soda. Elle sourit à mon accent barang mais elle a compris sans difficulté, et nous commençons à bavarder en attendant l’arrivée de ma commande. Elle croit sans doute me faire plaisir en m’appelant « pou » (oncle). Je suis un peu pris au dépourvu, je croyais encore faire partie de la génération des « bang » (grand frère). Peu importe.
Le riz sauté et la cannette de boisson gazeuse ingurgités, j'explique que je vais me lancer dans l’ascension motorisée du monticule et cherche du regard le jeune homme qui m’avait proposé ses services. La patronne me présente alors son mari, qui est aussi mince qu’elle est rondelette, en me faisant comprendre que puisque je parle (mal, la parenthèse est de moi) khmer, je n’ai pas besoin de recourir aux services du vélomotoriste bilingue, et que son unilingue de mari fera bien l’affaire.
Je grimpe donc sur le siège passager d’un vélomoteur flambant neuf, je tends au garde le billet que m’a remis Mr. Saroeurn et qui me permet d’économiser les deux dollars que coûte l’entrée, et nous nous lançons à l’assaut du Phnom Sampoeuv. La montée est un peu hoquetante, et je m’inquiète pour la partie moteur du bicycle, à l’inverse de mon conducteur qui a du mal a garder le contrôle de son véhicule et qui rit à gorge déployée en voyant les regards ahuris que jettent les autres visiteurs à notre bien étrange attelage.
Nous arrivons sur plate-forme. Le vélomoteur est placé en équilibre sur sa béquille, et mon compagnon guide mes pas, d’abord sur le toit d’un réservoir dans lequel les Khmers rouges, m’explique-t-il, faisait couler le sang des prisonniers qu’ils égorgeaient.
Il tente aussi, avec bien peu de succès car mon bilinguisme est somme toute limité, de me conter par le détail une légende à laquelle je comprends bien peu de choses, si ce n’est que c’est une histoire d’amour tragique telle que les Cambodgiens les adorent, que les collines qui se dressent aux alentours du Phnom Sampoeuv sont en fait les protagonistes de cette histoire d’amour et qu’ils sont plantés là pour l’éternité. Il m’oriente ensuite vers les fameuses « killing caves », grottes de la mort.

A ce que j’ai cru comprendre, le petit monticule qui se trouve légèrement à droite est l’un des principaux personnages de la légende citée ici

samedi 18 avril 2009

Lien : Asialinks

Je suis en train de constituer un annuaire de liens sur l’Asie orientale.
Mon ébauche d’annuaire contient actuellement une bonne vingtaine de liens. J’essaie de l’enrichir au fur et à mesure de mes navigations. Si vous avez des liens à proposer, laissez-moi un message, ici ou directement sur Asialinks.
Je suis preneur de tous liens vers tous types de sites. Seule obligation : que cela ait un rapport avec l’Asie orientale.

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 21 – Battambang : Wat Banan

Après un passage obligé par la pagode aux chauves-souris, Mr. Saroeurn me conduit vers la première étape « culturelle » de mon excursion : Wat Banan.
Je ne vous raconterai pas l’historique de ce temple : vous le trouverez, détaillé, dans le Lonely Planet ou en ligne.
De cette visite, je me souviens surtout de l’ascension de la colline, et des enfants qui, pour gagner quelque argent, m’ont soutenu moralement et physiquement pendant l’escalade et la descente des nombreuses et abruptes marches de l’escalier qui amène le voyageur courageux au temple, situé comme il se doit au faîte de la colline.
Au pied de l'escalier qui conduit au Wat Banan


Ces enfants, on les trouve partout, sur tous les sites que visitent les touristes. Ils vous éventent lorsqu’ils vous voient transpirer, ils essaient de vous hisser à la force de leurs bras lorsqu’ils voient que vous fléchissez, ils veulent même vous masser les mollets ou les cuisses lorsque vos jambes commencent à trembler. Je dois dire que ces empressements me gênent, il me semble dans ces circonstances que j’exploite le travail des enfants.
Enfants que l’on retrouve aussi vendeurs de boissons, de kramas, de bibelots, de T-shirts, de foulards... à l’entrée de pratiquement tous les temples d’Angkor. Sauf parfois à la fin d’une journée sous le soleil où les affaires ont été mauvaises, ils sont toujours souriants, ils sont magnifiques. Ils sont capables de compter de un jusqu’à dix en quinze langues, ils ont aussi probablement retenu deux ou trois phrases de votre langue, et vous les ressortent fièrement, assurés du résultat. Ils sont infiniment sympathiques, même si leur omniprésence et leur nombre agacent parfois.
Pour ma part, je préfèrerais les voir à l’école, et je me passerais bien de leurs services. Mais ils sont tenaces, et ne lâchent pas leur proie facilement. L’an dernier, un garçon d’une douzaine d’années m’avait ainsi accompagné pendant mon ascension du Phnom Oudong. Je lui avais bien demandé de ne pas me suivre, j’avais tenté de lui expiquer que je ne voulais pas avoir recours à son aide, j’avais même voulu me soustraire (en me disant qu’il m’avait forcé la main) à mon « devoir moral » de lui donner quelque argent, mais il avait tenu bon.
Une autre fois, près d’Angkor Wat, ce fut une fillette qui, ravie de pouvoir communiquer en khmer avec un barang, m’avait demandé des nouvelles de mes enfants, s’était inquiétée d'apprendre que mes deux grands n’étaient pas avec moi, m’avait interrogé sans pitié sur les raisons de mon premier divorce, et avait loué la jeunesse et la beauté d’Emilie. C’est ainsi qu’elle m’avait convaincu de lui acheter trois T-shirts ornés de la silhouette d’Ankor Wat et des mots « Angkor Wat, Siemréap », en écriture moul.
Cette fois-ci, au pied du Wat Banan, ma volonté inflexible avait fait long feu devant les sourires de la fillette et des deux garçonnets qui m’avaient suivi dans mon ascension et m’avaient donné, en anglais s’il vous plaît, les informations qu’ils avaient mémorisé sur ce vieux temple khmer.A la fin de la descente, deux autres garçons en mal de client avaient bien voulu se joindre à notre petite troupe pour tenter de grapiller une part de la bien modeste somme que j’allais donner à mes petits guides, mais j’ai bien précisé en tendant à la fillette les quelques billets salaire de leur labeur, qu’ils étaient à partager entre les trois « garnements » qui m’avaient accompagné du début à la fin.

L'une des tours du Wat Banan

En Chine, le ridicule ne tue pas !

Peut-être suis-je trop obtus, ou trop conservateur ?
Quoi qu’il en soit, je trouve que l’agence Xinhua, version (ch)française, vient de dépasser les bornes du ridicule en faisant l’éloge du chinglish dans son article intitulé « Le Chinglish a un avenir, ne le piétinez pas ».
J’avais déjà entendu cette réflexion d’une Chinoise qui soutenait mordicus que « seventy », en anglais, signifiait bien « dix-sept ». « En Chine, tout le monde comprend », m’avait-elle rétorqué, comme je lui faisais remarquer qu’on avait plutôt l’habitude de dire « seventeen ». « C’est de l’anglais de Chine », avait-elle cru bon instister.
Devra-t-on désormais ajouter une unité de valeur « Chinglish » dans le cursus de chinois des Langues'O ? A voir...
En tout cas, les profs d’anglais incompétents ont de l’avenir, à n’en pas douter !
D’ailleurs, je vais dès demain m’attaquer aux formalités nécessaires pour ouvrir à Suzhou la première école internationale de chfringlish, langue pour laquelle je suis, soit dit en toute modestie, hautement qualifié !
Note : Ce billet a été initialement publié sur Sinoiseries.

mardi 14 avril 2009

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 20 – Battambang la rustique

Le lendemain de ma leçon de cuisine khmère, après un passage rapide au Cybercafé pour envoyer et relever mes mails, je demande à Monsieur Saroeurn de m’emmener voir les quelques sites autour de Battambang qui sont au programme de tous les touristes. Saroeurn connaît son affaire, et me propose, dans l’ordre : Wat Banan, Phnom Sampoeuv et Ek Phnom. Juché sur la banquette du tuk-tuk rouge, armé d’une bouteille d’eau et bardé de deux paquets de cigarettes, je me laisse guider par mon chauffeur.
Vers la sortie de la ville, j’aperçois les pauvres cabanes dans laquelle vit le petit peuple de Battambang. Pas bien engageant, mais bien plus vivant que les magnifiques villas aux portails clos, avec garde armé affalé sur une chaise à l’entrée, gros 4x4 parqué devant le trottoir, et barbelés ornant le mur d’enceinte, que l’on peut indifféremment voir à Siemreap, Phnom Penh ou Battambang.
Nous croisons aussi foule d’enfants en uniforme, chemise blanche et pantalon ou jupe, bleu pour les élèves du primaire ou du collège, noir pour les lycéens. Au fur et à mesure que nous nous éloignons de la ville, les grands « Hello ! » que me lancent systématiquement la plupart des enfants, qu’il s’agisse des écoliers, des petits bouviers ou des garçons déculottés prenant le frais dans les mares plus ou moins boueuses au bord de la route, sont de plus en plus sonores. Quelques enfants, plus timides, une minorité, se contentent d’un petit signe de la main. Et on est toujours récompensé d’une immense sourire ou d’un bel éclat de rire lorsque l’on retourne un signe de la main aux uns, ou un « Hello ! » fort et clair aux autres.
Les petites routes de campagne (parlerions-nous de « chemins vicinaux » ?) sont en bien mauvais état. Je n’ose pas imaginer ce que cela doit être pendant la saison des pluies. Nous traversons les villages, nous nous rangeons sur le côté pour laisser passer les voitures, nous ralentissons derrière les carioles tirées par des boeufs avant de trouver assez de place pour les dépasser. Je me remémore un reportage sur la lenteur mise par les parlementaires japonais forcés d’aller voter sur un projet de loi acquis d’avance mais auquel ils s’opposent : le journaliste expliquait que ces parlementaires pratiquement le « pas du boeuf »... En prenant mon mal en patience derrière les chars à boeufs cambodgiens qui obstruent les chemins trop étroits, je perçois dans toute sa lenteur la marche régulière et monotone de ces animaux que les panneaux dessinés par un fonctionnaire khmer zélé voudraient faire passer pour des charolais. (Voir l’épisode 14 de ce récit.)

La campagne battambangaise vue du Phnom Sampoeuv

Les villages défilent le long du chemin. Les enfants sont partout : 35,6% des habitants du royaume ont moins de 14 ans, dit l’article de Wikipedia consacré à la démographie du Cambodge. Cela se voit !
Un garçon sortant de l’école juché sur un vélo trop grand pour lui, voyant un gros barang arriver vers lui à toute vitesse, est tellement surpris qu’il en est déséquilibré et manque de peu de tomber à terre. Je souris, mais lui a visiblement été pris par suprise, et il en oublie de respecter la règle de politesse qui veut que l’on salue tout étranger par un grand sourire.Pendant toute la journée, mis à part l’entrée et la sortie de la ville, la seule voie de circulation d’importance que nous emprunterons sera, sur le chemin du retour, la route entre Battambang et Païlin. Une bien mauvaise route en latérite, défoncée sur presque toute sa surface (en tout cas sur toute la portion que nous avons parcourue). Dans le sillage des véhicules qui sont devant nous, nous sommes noyés dans des nuages de poussière rouge qui s’incrustera dans tous les pores de ma peau et qui ne voudra les quitter qu’après trois vigoureux rinçages successifs à l’eau claire.

Embarquement d'un transport de passagers à la mode locale à la sortie d'Ek Phnom