samedi 25 décembre 2010

Métro de Taipei

Il y a quelques années encore, lorsque l’on se déplaçait à Taipei, on avait le choix entre le taxi et l’autobus, le plus simple étant bien sûr d’avoir recours à l’un de ces innombrables taxis jaunes, au coût relativement peu élevé (70 NTD, soit environ 1,8 euros au départ). Le bus est certes encore moins onéreux, mais il est parfois un peu difficile de s'orienter dans le méandre des lignes et des correspondances.
La décision de construire un métro à Taipei a été prise en mars 1986. Les travaux ont commencé en décembre 1988 et la première ligne (construite par Matra) a été inaugurée le 28 mars 1996. Aujourd’hui, le métro de Taipei (appelé à Taiwan 捷運 jiéyùn : littéralement « transport rapide », ou, en anglais, MRT, sigle de « Mass Rapid Transit ») compte neuf lignes, et permet de parcourir à prix réduit : le prix du « billet » est calculé à la distance parcourue, le billet de base, permettant de parcourir toute distance inférieure à 5 km, coûte 20 NTD (0,52 euros environ), le billet le plus cher, permettant de parcourir 31 kilomètres et plus, coûte à peine 65 NTD (1,68 euros environ). Il existe bien entendu des billets à la journée, et une carte magnétique multi-usages, appelée « youyouka » (悠游卡 yōuyóukǎ), utilisable dans le métro, mais aussi dans les autobus, et pour certains achats. La carte se recharge à volonté quand le crédit est sur le point de s’épuiser. Le support physique est consigné : on vous rembourse le prix de la carte physique lorsque vous la restituez.
Je mets le mot « billet » entre guillemets, car en fait de billet, il s’agit de jetons en plastique magnétisés, que l’on place devant la fenêtre idoine du portillon lorsque l’on entre, et que l’on insère dans une fente à la sortie, de sorte que les jetons sont recyclés.
Le métro de Taipei est superbe. Il est d’une propreté dont s’accommoderaient certainement très bien les usagers des métros parisien ou londonien. De plus, dès les débuts de ce métro, un règlement de discipline intérieur draconien a été mis en place, interdisant bien entendu de fumer dans l’enceinte du métro, mais aussi de consommer des boissons et de la nourriture dans les rames. Les usagers ont aussi été habitués dès les débuts à prendre de bonnes habitudes : sur les escaliers mécaniques, si vous souhaitez vous laisser porter par la machine, placez-vous à droite, et laissez la moitié gauche des escaliers libres pour permettre aux gens pressés d’escalader les marches de fer. Pas question non plus de s’agglutiner en troupeau désordonné devant les portes des rames: les files où il faut faire la queue et patienter pour laisser les autres usagers quitter les rames sont clairement marquées au sol, et personne n’oserait ne pas faire la queue en attendant patiemment son tour d’entrer, après avoir laissé descendre les voyageurs arrivés à destination. Et si vous ne respectez pas les règles de disciplines, il est à parier que vous serez très rapidement rappelé à l’ordre par les autres usagers, scandalisés !
Pour les déplacements en soirée, les femmes seules ayant peur d’une (assez improbable) mauvaise rencontre, ont pris l’habitude de monter dans des rames signalées à cet effet.
Taiwan ayant décidé depuis quelques années de faire un effort certain pour ce qui est du recyclage et de la protection de l’environnement, les poubelles du métro de Taipei sont réparties en poubelles servant à jeter les déchets recyclables et poubelles réservées aux déchets non recyclables. J’ai même remarqué lors de mon dernier passage des corbeilles réservées aux journaux et autres papiers usagers. Si vous êtes insouciant et ne respectez pas la consigne, il risque de vous en coûter une amende de 7500 NTD (près de 200 euros !).

La discipline de fer qui règne dans l’enceinte du métro de Taipei (dont certaines stations permettent même d’emporter son vélo avec soi) constitue un amusant contraste avec l’indiscipline générale qui règne dans les rues de la capitale taïwanaise. Et cette discipline est tellement entrée dans les mœurs que, lorsqu’un député a osé émettre l’idée que l’obligation de se placer à droite sur les escalateurs était bien futile, cela a soulevé un tollé général, et sorte que ledit député s’est bien gardé de persister dans ses déclarations sacrilèges !
Le métro de Taipei s’agrandit progressivement. Il compte aujourd’hui quelque neuf lignes, qui vous permettront de vous rendre dans de nombreux endroits de la capitale taïwanaise. Si vous voulez par exemple aller faire des emplettes ou aller vous faire une toile dans le quartier Xinyi (ou Hsinyi, 信義區 xìnyìqū), le quartier le plus en vogue de la ville, ou aller visiter la fameuse tour 101, ou encore visiter une exposition au Taipei World Trade Center, vous pourrez descendre à la station « Hôtel de Ville » (Taipei City Hall). Et n’ayez pas trop peur de vous perdre : les stations sont annoncées dans les rames à l’avance en chinois, taïwanais, hakka et anglais !
Si vous voulez en savoir un peu plus, je vous invite à consulter l’article consacré au métro de Taipei sur Wikipedia (ici, en chinois ; il y a également une version, non à jour, en français).

mercredi 22 décembre 2010

Chinoiseries administratives – 20 minutes tout compris

D’habitude, je suis assez critique sur l’administration chinoise et ses méandres, mais là, je dois avouer que j’ai été très agréablement surpris !
Je vous explique : malgré mon déménagement à Phnom Penh, j’ai gardé ma petite entreprise de traduction en Chine, et je souhaite pouvoir à Suzhou de temps à autre pour veiller un peu au grain. Dès lors, pour éviter les aléas de demandes de visa à répétition, je souhaitais continuer à bénéficier du permis de séjour annuel auquel ma qualité de représentant légal de l’entreprise en question me donne droit.
En raison des difficultés surnuméraires imposées aux ressortissants français (probablement pour des raisons de basse politique) qui demandent depuis mai de cette année des visas pour la Chine, en raison également du fait que je ne me rends plus en Chine que de façon très épisodique et que je n’y réside donc plus, j’avais peur que l’on opposât des difficultés à ma demande de « sésame passe-frontières annuel ».
Prudent, j’avais demandé à ma très charmante petite assistante (Lina), de prendre des renseignements avant mon départ pour la Chine. Elle s’exécuta, et m’annonça la courte liste des documents à produire : passeport en cours de validité, deux photos, copie de la licence d’exploitation de la société, demande rédigée sur papier libre au nom de la société et certificat d’enregistrement de résidence temporaire au commissariat de mon domicile chinois. La demande devait en outre être présentée une semaine avant la date d’expiration du permis en cours.
Après ma petite excursion à Taïwan, je me présentai donc pile-poile une semaine avant l’échéance du permis qui orne mon passeport depuis près d’un an, le matin du 13 décembre.
Et c’est là que j’ai été impressionné : il m’a fallu exactement vingt minutes pour : récupérer le numéro de queue à la machine automatique, remplir la demande, présenter mes documents, payer les frais (900 yuan), remplir le formulaire pour faire traiter ma demande en urgence, payer les frais correspondants (300 yuan), et reprendre mon taxi.
J’ai récupéré mon passeport orné du nouveau permis de séjour le lendemain après-midi.
Par contraste, je me souviens en grinçant des dents de l’époque, lointaine il est vrai, où j’accompagnais des amis chinois pour les aider à accomplir les formalités équivalentes en France. Je me souviens de nombreuses d’heures de queue, de jeunes préposées hystériques qui hurlaient parce les demandeurs ne comprenaient pas ce qu’elles voulaient, des complications sans fin imposées… J’espère que la situation à changé, parce que le traitement réservé aux demandeurs, toutes catégories confondues, était proprement scandaleux.
En tout cas, pour être honnête, je dois avouer que, malgré tout ce que j’ai envie de reprocher au PCC et à ses sbires, là, j’ai vraiment été impressionné par leur efficacité !

mercredi 8 décembre 2010

Aéroport International de Taipei

L’Aéroport International de Taipei, ou, plus les intimes, l’Aéroport Songshan (à ne pas confondre avec l’Aéroport International Tchiang Kai Shek, situé dans la très grande banlieue de Taipei, à Chungli, sur le territoire du district de Taoyuan), présente l’énorme avantage d’être situé dans la ville de Taipei. L’atterrissage est d’ailleurs assez impressionnant, puisqu’on a l’impression que l’on va atterrir sur le toit des immeubles !
Que l’on arrive à Taiwan ou qu’on quitte l’île, le fait d’avoir un vol à l’aéroport de Songshan permet d’économiser un temps appréciable (il faut en effet plus d’une heure pour aller de Taipei à l’aéroport Tchiang Kai-Shek). On peut même y accéder par le métro, dont l’entrée se trouve juste devant l’entrée de l’aéroport.
J’ai pour ma part emprunté un vol de et vers Shanghai. Il y a également des vols pour le Japon. Je ne connais pas les autres vols proposés à partir de ou vers Songshan.
L’aéroport est de taille réduite, ce qui permet aussi d’éviter, comme à l’aéroport Charles de Gaulle, à Paris, ou à l’aéroport de Pudong, à Shanghai, d’avoir à parcourir des kilomètres pour atteindre les guichets de l’immigration ou sa porte d’embarquement.
Autre avantage : un accès Internet sans fil gratuit est offert aux voyageurs. Il suffit de sélectionner le serveur SongShan Airport2F-1, on n’a même pas besoin de saisir un mot de passe. Pratique, puisque c’est grâce cet accès que je publie ce billet, in extremis, juste avant de passer de l’autre côté du GFW.
Fumeurs, attention : il n’y a pas de salon fumeur dans la salle d’embarquement. Faites donc le plein de nicotine avant de passer le contrôle de sécurité et l’immigration !

samedi 4 décembre 2010

Shanghai – Taipei, vol direct

Il y a quelques années, je partageais mon temps entre Suzhou et Taipei : un mois ici, un autre là. A l’époque, les vols directs n’existaient pas, et il fallait se lever aux aurores pour aller, selon que l’on voyageait vers l’Est ou inversement, prendre l’avion à l’aéroport de Hongqiao, à Shanghai, ou à l’aéroport Chiang Kai-Shek à Taoyuan, pour aller d’abord à Hong-Kong ou à Macao, faire une escale forcée, changer d’avion, et poursuivre son voyage jusqu’à sa destination finale. On y perdait une journée, et on dépensait à l’occasion des sommes astronomiques...
Il y a quelques années, les autorités des deux rives du détroit de Taiwan ont enfin fini par mettre une partie de leurs différences de côté et par soigner leur paranoïa, pour permettre aux avions civils de voler directement au-dessus dudit détroit, dans un sens et dans l’autre. On peut ainsi désormais prendre directement un avion à Beijing ou à Shanghai, et atterrir sans encombre à Taipei ou à Kaohsiung...
N’ayant plus eu l’occasion d’aller à Taiwan depuis cinq ans, je n’avais jamais pris l’un de ces vols. Mais, un ami taïwanais ayant finalement réussi à trouver son âme sœur, et devant par ailleurs m’occuper un peu de ma petite entreprise à Suzhou, j’ai quitté mon confortable cocon phnompenhois pour retourner en Chine, et, de là, me rendre à Taipei, pour une petite semaine de simili-vacances.
J’ai eu la chance de trouver une place sur l’un de ces vols qui partent, à Shanghai, de l’aéroport de Hongqiao, et non de celui de Pudong, situé dans les fins-fonds de la banlieue shanghaienne, pour arriver non pas à l’aéroport Chiang Kai-Shek, situé sur le territoire du district de Taoyuan, à une bonne heure de trajet en bus de la ville de Taipei, mais à celui de Songshan, qui est le plus vieux des deux aéroports de la capitale taïwanaise, mais qui présente le considérable avantage de se trouver en pleine ville.
Et voilà, après à peine deux heures de vol, après avoir eu à peine le temps de boucler ma ceinture de sécurité et d’avaler un déjeuner qui ne mérite pas d’être détaillé, j’ai quitté le pays de Mao pour arriver à Formose !

jeudi 2 décembre 2010

Suhou : Nouilles du fourneau noir

Au risque de me répéter, ma conscience de gourmand insatiable ne me laisserait pas en paix si je ne parlais pas, une fois encore, d’un mets dont la dégustation est toujours placée en tête de mon planning lorsque je viens à Suzhou : les « nouilles du fourneau noir » (en chinois : 奥灶面 àozàomiàn), et en particulier celles du restaurant Weiji (伟记奥面馆 wěijì àomiànguǎn), qui se trouve à l’angle de la Baitadonglu et de la Yuanlinlu, à trois minutes à pied au sud du fameux jardin de la Forêt des Lions (狮子林 shīzilín).
Il s’agit d’un plat traditionnel de pâtes de farine de blé, longues comme « nos » spaghetti, plongées dans un bouillon. C’est le bouillon qui joue dans cette composition le rôle principal : préparé avec une foule d’ingrédients, lentement mijoté pendant de nombreuses heures, c’est le secret le mieux gardé par tous les restaurants de pâtes de Suzhou. Chaque restaurant a bien entendu sa recette particulière, et c’est ce bouillon qui conditionne la plus ou moins bonne réputation de l’établissement.
Ces pâtes sont servies au poids, la portion standard étant de trois « onces » (150 grammes), celle du travailleur de force de quatre, et celles de la frêle jeune fille ou du gourmand non affamé, de deux.
Lorsque l’on passe la commande au comptoir (qui vous délivre un « bon » que vous devrez ensuite porter au guichet de la cuisine où la préposée au service donnera les instructions idoines à la cuiseuse de nouilles), on précise le ou les accompagnements désirés : poitrine de porc cuite à l’étouffée, bœuf aux cinq parfums, champignons parfumés, filaments d’anguille frite, petits choux chinois, canard cuit à l’eau, œuf sur le plat... Les plus aventureux pourront essayer les abats divers et variés de canard (cœur, gésier, foie), les tripes de porc, voire la tête de canard.
Pour ma part, le tiercé gagnant se compose de : porc cuit à l’étouffée, petites crevettes décortiquées, et porc maigre émincé et sauté aux pointes de pousses de bambou. Mais vous pouvez vous contenter d’un seul accompagnement, trois étant apparemment le maximum que permet la bienséance.
Ma dégustation du 30 novembre 2009 m’a coûté la modique somme de 17 yuan...
Sachez pour l’anecdote que, en plus de bouillon traditionnel (appelé « soupe rouge » : 红汤 hóngtāng), existe un bouillon clair (« soupe blanche » : 白汤 báitāng). Mais un véritable amateur de nouilles à la suzhoulaise ne s’abaissera cependant jamais à faire résider ses nouilles dans une soupe blanche.
Les amateurs de gingembre pourront aussi commander une coupelle de filaments de gingembre, qui pourront être absorbés en même temps que les ingrédients.

Chine – Attention : vous êtes fiché !

Je rentre juste du commissariat local où je m’étais rendu d’un pas alerte et assuré pour accomplir une formalité à laquelle tous les étrangers venant en Chine doivent de soumettre : l’enregistrement auprès des services de police !
Ne poussez pas de hauts cris : pour ma part, il ne me semble pas déplacé qu’un gouvernement souhaite garder un œil sur les étrangers qui résident sur son territoire. Il me semble d’ailleurs que les étrangers qui résident en France doivent également se soumettre à cette formalité, et faire connaître des services de police leur nouvelle adresse quand ils déménagent.
Ne soyez pas pris de sueurs froides a posteriori si vous êtes venu en Chine et que vous ne vous êtes pas rendu en personne au commissariat le plus proche pour déclarer votre présence : si vous avez logé à l’hôtel, c’est l’hôtel qui s’est normalement occupé des formalités ; si vous avez résidé chez des proches et que vous n’avez pas écopé d’une amende, c’est que vous avez eu de la chance et que vous étiez sur place pendant une période de « relâche » : comme souvent en Chine, les lois sont appliquées au coup par coup, selon les périodes et selon la pression exercée par leur hiérarchie sur les policiers qui font plus ou moins leur travail.
En dix ans de résidence en Chine, il m’est souvent arrivé « d’oublier » cette formalité, sans avoir jamais été sanctionné. Mais depuis que j’ai vu, il y a deux ans, un jeune stagiaire français faisant son stage dans une entreprise écoper d’une amende, je n’oublie plus !
Sachez donc que tout étranger pénétrant sur le territoire chinois doit déclarer, dans les 24 heures de son arrivée, sa présence. En cas d’absence de déclaration (on parle en chinois de 境外人员临时住宿登记 jìngwài rényuán zhùsù dēngjì : enregistrement de résidence temporaire des étrangers), vous vous exposez une amende dont le montant, à Suzhou, est de 50 RMB (5 euros) en cas de paiement immédiat, ou de 200 RMB (20 euros) si vous l’amende vous est signifiée et s’il vous est demandé d’aller la régler à la banque (je ne sais pas si le montant de l’amende est le même partout). Rien de bien dramatique donc. Cependant, il vous faudra aussi rédiger un document dans lequel vous devrez reconnaître votre méfait, en adoptant le ton humble de rigueur, et en vous engageant à ne plus recommencer.
Attention : vous devez renouveler la formalité à chaque fois que vous rentrez sur le territoire chinois, même si vous ne l’avez quitté que quelques jours.
Sachez aussi que pour bien des formalités (prolongation de visa, demande de permis de travail et de résidence, etc.), le récépissé de votre enregistrement vous sera demandé.
La gentille préposée qui a rempli aujourd’hui mon formulaire sur son ordinateur m’a expliqué que la fin de l’année était en général une période propice au renforcement des contrôles. Les policiers chinois sont peut-être soumis eux aussi aux chiffres, et peut-être ont-ils un quota annuel à respecter ?
Si vous êtes pointilleux et que le sujet de la légalité de cette formalité vous titille, je vous invite à aller voir ici (en chinois et en anglais), les articles de loi ayant trait à ce sujet. Notez que l’amende prévue est de 50 à 500 RMB !

Chine – le retour

29 novembre 2010 - Me voici donc de retour en Chine pour quelques jours, après une absence de plus de trois mois, en escale avant de partir une semaine à Taiwan, puis de revenir en Chine pour renouveler mon permis de séjour (même si je ne séjourne plus en Chine, j’y ai encore ma petite entreprise, et il faut que je revienne de temps en temps veiller au grain...), avant de rentrer à PP vers le 20 décembre, juste à temps pour Noël.
Premières impressions ? L’aéroport de Pudong, à Shanghai, n’a pas changé : moderne, propre, immense. Mauvaise surprise : débarquement en bus, et non par une rampe qui nous permettrait d’arriver directement dans le terminal ! Bonne surprise : le bus nous dépose devant une entrée qui donne presque directement sur le hall de l’immigration. Pour une fois, donc, nous n’avons pas à parcourir les couloirs interminables pour traverser tout l’aéroport avant d’arriver essoufflés à la queue interminable qui ne manque jamais de se former devant les guichets des préposés à l’immigration.
Je comprends que ceux qui n’ont jamais mis les pieds en Chine et qui ne connaissent ce pays qu’à travers les miroirs déformants de la presse franchouillarde, ou qui pensent que la Chine vient juste de sortir de la révo-cu (entendez « la grande révolution culturelle prolétarienne », 1966-1976), soient impressionnés, voire pris de vertige en arrivant à Shanghai. Vu de l’extérieur, Pudong n’a en effet rien à envier à Charles de Gaulle, et les lieux sont même autrement plus impressionnants et majestueux que le « vieil » aéroport parisien.
Le vol FM824 de la Shanghai Airlines, qui relie Phnom Penh à Shanghai, était à l’heure (le fait est rarissime, il mérite donc d’être signalé !), et nous sommes donc apparemment le premier vol de la journée à arriver à Pudong, il n’y a donc presque pas de queue l’immigration. La préposée, pas très souriante (mais quand même plus aimable que les « portes de prison » qui accueillent le touriste étranger venu découvrir la France), vise mon passeport en deux minutes, et me voilà dans le hall des bagages. Ma valise arrive de suite, et le chauffeur que j’ai demandé qu’on m’envoie m’attend. Je somnole pendant le voyage en voiture jusqu’à Suzhou, en échangeant de temps en temps quelques mots avec Monsieur Zhang, mon chauffeur du jour...
En arrivant près de chez moi, je me rends compte que de nouveaux immeubles d’habitation sont en construction. Il n’y a pas vraiment besoin de logements (les appartements vides à Suzhou, comme dans toutes les villes chinoises, sont très, très nombreux), mais les promoteurs construisent tout de même, car ils savent qu’ils vendront à prix d’or les appartements que de petits « malins », voulant faire un bon coup immobilier, s’arracheront. Le chauffeur me dit que dans le quartier, le mètre carré se vend aux alentours de 10 000 RMB (1131,4 euros au cours de ce matin), alors que nous lorsque nous avons acheté notre petit duplex il y a quatre ans, nous avions à peine payé 3 500 RMB (395,92 euros, toujours au cours de ce matin) le même mètre carré. Il paraît que le « métro » (apparemment un VAL) va traverser le quartier, et que c’est pour cela que le prix des apparts continue de grimper. La bulle immobilière n’est donc pas prête de se dégonfler...
Je rentre chez nous. L’appartement est nickel ! Mais bon, je sais qu’Emilie a demandé à ses frères, qui logent dans l’appartement, de faire le ménage avant mon arrivée.
Internet fonctionne. Mieux qu’à Phnom Penh !
Mais comme on pouvait s’y attendre, Blogspot et Facebook sont inaccessibles. Mauvaise surprise : je n’arrive même pas à accéder à mes blogs sur Wordpress. Bienvenue au pays de la liberté d’information !
La suite... plus tard.
(Je profiterai de mon passage à Taiwan pour publier les billets que j’aurai écrits ici, vous excuserez, j’espère, le décalage...)