jeudi 30 avril 2009

Thai Airways

On s’habitue au pire ! La preuve en est que, depuis de nombreuses années, je ne prends plus pour mes déplacements internationaux que des compagnies chinoises. Dans ces compagnies, les avions sont souvent inconfortables, le service inexistant, la nourriture généralement immonde. Du lot, se détache peut-être, un tout petit peu, China Eastern Airlines, et encore, il faut tomber sur le bon équipage.
Devant me rendre à Bangkok le 16 avril, c’est dans un premier temps vers Shanghai Airlines que je m’oriente pour acheter mon billet d’avion. Mais les horaires des vols ne conviennent pas, aussi me résigné-je à prendre le vol matinal de Thai Airways partant de Shanghai à huit heures, et arrivant à Bangkok vers 11 heures, heure locale. Le prix du billet est supérieur à celui de la Shanghai Airlines de quelques centaines de RMB (quelques dizaines d’euros), mais je n’ai pas vraiment le choix.
En raison de l’état d’urgence décrété en Thaïlande suite aux troubles causés par les « chemises rouges », les agences de voyage chinoises avaient annulé les départs de leurs groupes de touristes, si bien que le vol était aux deux tiers vide. Est-ce la raison pour laquelle les hôtesses et les stewards étaient particulièrement attentionnés ? Peut-être, mais je garde des quelques voyages que j’ai faits avec Thai Airways il y a une bonne quinzaine d’années, le vague souvenir d’un service impeccable.
La nourriture servie est tout à fait correcte, les boissons fusent à volonté, le supplément de pain et de croissants proposé systématiquement à tous les voyageurs.
De petites attentions font plaisir : stylo-bille proposé systématiquement en même temps que le formulaire à remplir pour de l’émigration thaïe, petit orchidée parfumée offerte avant la descente d’avion...
Le vol du retour sera tout aussi idyllique que celui de l’aller. Le confort du premier vol n’était donc pas accidentel.
Je prévois de rentrer en France en septembre avec ma petite famille. Pourquoi ne pas prendre la Thaï, même si l’escale à Bangkok doit rallonger le trajet ? J’ai regardé un peu les prix, malheureusement le trajet Shanghai-Bangkok-Paris coûte excessivement cher !

(L’image vient du site web de la Thai Airways)

mardi 28 avril 2009

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 27 – Epilogue

Il est 21 heures, dimanche 8 février 2009. Je quitte ma chambre du Goldiana Hôtel. Le taxi qui doit me ramener à l’aéroport de Pochentong pour prendre le vol FM834 de la Shanghai Airlines qui doit décoller à 23:55 pour Shanghai est garé rue 282, devant l’entrée de l’hôtel.
J’aurai donc passé 15 jours au Cambodge. Phnom-Penh, Battambang, Kampot... Certes, Kompong Chhnang reste inexplorée, et je n’ai pas eu l’occasion d’aller goûter aux plaisirs champêtres de Ratanakiri ou de Mondolkiri. Ce sera pour la prochaine fois.
En comptant le séjour des vacances du nouvel an chinois 2008 et l’escapade d’une dizaine de jours en novembre dernier avec Emilie, cela fait trois voyages au Cambodge en un an... Ma fille Benjamine, à qui je m’étais plaint il y a quelque temps de ne pas avoir l’occasion de voyager autant que je le voudrais, me faisait remarquer que je n'avais vraiment aucune raison de me plaindre. Oui, sans doute, mais c’est tout de même avec un pincement au coeur que je quitte Phnom-Penh, même si ma douce et belle Emilie et mon garnement de Léo me manquent cruellement. S’ils étaient là, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Ces quinze jours dans le Royaume n’ont fait que renforcer mon désir de venir m’installer ici, au moins quelques années.
Prochain voyage ? Je ne sais pas, je reviendrais volontiers après l'été (je voudrais bien faire l’expérience de la saison des pluies avant de venir m’installer), mais j’ai promis à Emilie que nous irions en France.
En attendant, le moment est venu de retrouver cette usine où je me sens de moins en moins bien, et de reprendre le train-train quotidien.

lundi 27 avril 2009

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 26 – Pain frais à Phnom-Penh

De retour de Kampot, j’ai encore trois jours à passer à Phnom-Penh avant de rentrer sur Shanghai. Je choisis pour ces trois derniers jours de ne pas changer de quartier, mais d’essayer un nouvel hôtel. Je vois une bonne critique dans le Lonley Planet sur l’hôtel Goldiana, rue 282. J’aurais dû être plus circonspect : une fois de plus, ce guide qui fait « autorité » est bien indulgent avec cet établissement, à moins que ce soit mon édition qui est trop ancienne ? Toujours est-il que le prix (42 dols) me semble bien élevé pour les chambres vieillies aux sanitaires qui mériteraient d’être rénovés. Cela dit, la connexion Internet fonctionne bien et la terrasse en plein air du dernier étage, très agréable, offre une vue superbe sur la capitale. Le Goldiana a apparemment un excellent business avec les ONG, dont les membres bénéficient d’un tarif préférentiel. Mais j’aurais tout de même dû retourner à l’Amber Villa...
Autre point positif du Goldiana : l’hôtel est situé à deux pas d’un restaurant que je découvre, le « Comme à la maison – Delicatessen ».
C’est un peu par hasard que, le matin du dimanche de mon départ, trop paresseux pour prendre un tuk-tuk et aller déguster une plâtrée de nouilles sautées aux fruits de mer au marché central, et cherchant au hasard un endroit pour petit-déjeuner (car j’ai oublié de vous dire que le buffet du petit-déjeuner du Goldiana est assez infect), je tombe sur cet établissement situé rue 57, un peu au sud de l’embranchement avec la rue 282.
J’avais lu une critique dithyrambique sur ce restaurant qui, disait je ne sais plus quel guide, « sert le meilleur petit-déjeuner français de Phnom-Penh ». Je rentre dans le jardin qui sert de salle, et c’est effectivement bondé. J’ai la chance de trouver une table libre, et je m’y installe d’autorité, le personnel de service étant trop occupé pour m’accueillir. Je choisis des oeufs brouillés aux lardons et au fromage, un café et un jus d’orange... et je me régale. Les oeufs brouillés sont parfaits, et le pain... un délice. À tel point que je décide, après avoir hésité deux douzièmes de seconde, de prendre dans la foulée un deuxième petit déjeuner : re-café, re-jus d’orange, et tartines avec beurre et confiture. Je remarque d’ailleurs un va-et-vient régulier d’expats qui viennent ici acheter leur(s) baguette(s).
La clientèle est composée de nombreux Occidentaux, mais aussi de Cambodgiens aisés qui semblent avoir fait du lieu leur établissement de prédilection pour le petit-déjeuner dominical.
Je jette un coup d’oeil à la carte du déjeuner et du dîner, et vois les noms de plusieurs plats qui me tentent (pâtes fraîches, viandes, pâtisseries...). (La carte du « Comme à la maison – Delicatessen » est disponible au téléchargement à cette adresse.)
Lorsque je reviendrai à Phnom-Penh en famille, je ne manquerai pas de m’arrêter ici prendre un petit déjeuner pantagruélique avec Emilie et le petit Léo, le grand Adrien et la délicieuse Benjamine. Et si un jour nous nous installons au Royaume du Cambodge, il n’est à pas douter que ce lieu hautement dangereux pour la surcharge pondérale, deviendra pour nous aussi notre choix prioritaire pour nos petit-déjeuners dominicaux.

samedi 25 avril 2009

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 25 – Pas de tourisme a Kampot

Pour mon séjour à Kampot, j’avais à l’origine prévu un emploi du temps touristique assez plein : excursion au mont Bokor et à sa station d’altitude, visite des champs de poivre, journée dans un village ouvert au tourisme, voire excursion sur le fleuve... J’avais même étudié la possibilité de louer une moto pour aller vagabonder en toute indépendance dans la campagne kampotoise et rencontrer les autochtones. C'était sans compter sans mes clients, qui se moquent bien se savoir que c’est le nouvel an chinois, que je suis au Cambodge pour me reposer, que j’aimerais bien passer une journée sans allumer ni mon ordinateur, ni mon téléphone portable.... Bref, je passe mes journées à traduire en français des documents chinois et anglais dont l’intérêt culturel donne une idée assez précise de ce qu’est le vide absolu.
Cela dit, on pourrait sans difficulté imaginer un cadre de travail plus désagréable que la terrasse du Tikitikititavi ! Seul inconvénient : la rue qui se sépare la guesthouse du fleuve est en cours de réfection, et chaque camion qui passe soulève un nuage de poussière d’une telle densité que c’est au moins un millimètre de terre pulvérulente blanchâtre qui se dépose sur l’écran et le clavier de mon ordinateur portable flambant neuf.
De toutes façons, la ville de Kampot elle-même ne présente qu’un intérêt limité : peu de monde, peu de restaurants, pas ou presque de vie nocturne (la veille du départ, je découvre sur la place du marché un bar ouvert tard, au moins jusqu’à 22 heures, mais il est un peu tristounet). C’est vraiment la petite ville de province telle qu’on peut l’imaginer dans toute sa splendeur. Cela restera-t-il en l’état ? Je remarque sur le bord du fleuve, près du pont, qu’une immense boîte de nuits est en cours d’aménagement. Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’elle ne manquera pas d’attirer une foule d’hommes d’affaires, de touristes et de fonctionnaires, qui eux-mêmes ne manqueront pas d’être un point d’attraction pour toute une faune vivant des revenus de la dépravation.
Je fais tout de même une rencontre intéressante : Dominique, un Français d’une soixantaine d’années, propriétaire d’une entreprise de chauffeurs de maîtres à Paris, qui est amoureux des voyages, et vient plusieurs fois par an en Asie orientale, essentiellement en Thaïlande. C'est son troisième voyage au Cambodge, et nous partagerons un taxi qui nous ramènera à Phnom-Penh après trois nuits passées dans la capitale nationale du poivre.Pour nous consoler de ce petit séjour sans relief, voici une photo du poivre du Kampot, qui vient du site http://www.poivrekampot.com/ :

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 24 – Phnom Penh - Kampot

De retour de Battambang, je ne m’arrête pas à Kompong Chhnang comme j’avais prévu de le faire, mais je rentre directement sur Phnom-Penh et je m’installe pour quelques jours à l’Amber Villa (hôtel qui est lui muni d’une connexion Internet filaire fiable), rue 278, le temps d’avancer sur le gros dossier de traduction de mon client taïwanais (rien de bien passionnant : la seconde partie du manuel d’un système de navigation GPS, dont la première partie a été très mal traduite, et dont l’anglais est plus qu’approximatif).
Comme il se doit, je profite de mon retour à Phnom-Penh pour aller, entre autres, me régaler au Khmer Surin qui est à distance de marche, et explorer la folie nocturne de la rue 104, après avoir traîné mes guêtres au Sharky’s et au Martini, hauts lieux de la nightlife phnom-penhoise.
Après quatre ou cinq nuits, je décide tout de même de suivre mon programme initial et d’aller passer un peu de temps à Kampot, comme prévu. Cette petite ville endormie au pied du mont Bokor me reposera du relatif tumulte de la capitale.
L’Amber Villa me réserve une place dans le bus qui part tous les jours aux alentours de 13 heures. Le Phnom-Penh Travel Guide de Canby Publications, mis gratuitement à disposition des touristes, me dit qu’une heure et demie devrait suffire pour parcourir les cent et quelques kilomètres qui séparent Phnom-Penh de Kampot, ce qui me semble tout à fait raisonnable. Je réserve une chambre pour trois nuits au Rikitikitavi, guesthouse tenue par un couple d’Australiens, et qui fournit, cela m’a été confirmé au téléphone, une connexion WiFi fiable.
A la station de bus proche du Marché Central, en attendant le départ, je me laisse tenter par un sandwich : tiers de baguette et charcuterie locale, tout à fait comestible, même si l’hygiène de l’échoppe qui fournit l'en-cas me semble sujette à caution.
Le bus arrive en retard de Kampot, et reste « à quai » un peu plus longtemps que prévu : la climatisation a apparemment des hoquets, et il faut reboucher les trous dans le circuit de freinage. Nous partons enfin, avec une trentaine de minutes de retard.
Comme il se doit, la route n’est pas en bon état. Au bout d’une heure et demie, nous faisons une première halte. Un soda et deux cigarettes plus tard, nous remontons dans le bus et continuons notre chemin. Je ne comprends pas la halte : si nous sommes sur le point d’arriver à Kampot, cette halte n’est-elle pas inutile ? Ma question sans réponse, nous avançons inexorablement vers le Sud : nous passons par des ponts branlants, nous attrapons tous les nids de poule de l’axe routier, nous passons dans le lit de rivières asséchées...
En réalité, le voyage qui devait prendre une heure et demie en prendra six ! Les guides consultés (j’ai re-vérifié pour voir si je n’avais pas mal lu) ne sont visiblement pas à jour : le bus fait un large détour vers l’Est, et passe par Kep. Les arrêts en cours de route pour décharger et recharger des passagers sont innombrables.
J’arrive au Rikitikitavi à 19 heures, juste le temps de prendre une douche avant le dîner, de tester la connexion Internet, et de me servir un copieux verre de McCallan (je me suis fait plaisir et ai acheté la seule bouteille disponible dans la réserve de la guesthouse). Le Rikitikitavi a une petite dizaine de chambres qui sont superbement décorées, tout à fait confortables. Le restaurant-café est situé sur la terrasse du premier étage, qui est ouverte aux quatre vents et offre une jolie vue sur le fleuve. Le personnel khmer est souriant et serviable. J’ai fait le bon choix.
Je fais un dîner quelconque à l’hôtel (lok-lak réalisé avec du boeuf local d’une dureté qui soumet ma dentition à rude épreuve, et beaucoup trop poivré à mon goût). Je m’endors en sirotant mon McCallan et en regardant S-21, la machine de mort khmère rouge, DVD qui fait partie de la vidéothèque fournie que mes hôtes mettent à disposition de leurs clients.
Demain est un autre jour.
Chambre du Rikitikitavi (La photo vient du site de la guesthouse)

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 23 – Battambang : paris sur Ek Phnom

Après un petit passage sur la route de latérite défoncée de Battambang à Païlin et moultes cahots sur les chemins de la campagne battambangaise, nous arrivons à l'étape finale de la journée : Ek Phnom. Le site se compose en fait d'une grande pagode moderne, avec des statues gigantesques de divinités diverses et variées. C'est un site populaire et animé : avant même d'arriver dans l'enceinte de la pagode, on entend musique et cris.
Mr. Saroeurn ne m'avait pas menti : Ek Phnom est situé en terrain plat, il n'y a donc pas d'escalade à faire, si ce n’est les quelques marches qui permettent d'accéder à l'enceinte du temple ancien, situé derrière la pagode moderne.
Nous sommes le week-end, et qui plus est en période de nouvel an chinois : il y a foule ! Beaucoup d'enfants et de jeunes qui prennent la pose en s'asseyant sur les vieilles pierres. Des moines aussi, dans leur robe safran, visitent le temple.
Je remarque un graffiti écrit en blanc sur une vieux pan de mur : « 097 9953276, numéro d’une belle fille, qui s’appelle... (je n’arrive pas à déchiffrer le nom) ». Je ne sais pas si la fille est belle, mais celui qui le pense aurait pu choisir un autre support pour sa petite plaisanterie !

Le temple en lui-même ne me semble pas présenter un intérêt majeur. Mais je ne suis pas un spécialiste des temples pré-angkoriens, aussi est-il possible que je passe à côté de quelque chose. Je prends distraitement quelques photos. Une charmante jeune fille prend volontiers la pose pour moi devant ses copines hilares.

Ce qui m’intéresse un peu plus, en revanche, c’est d’observer une partie endiablée d’une sorte de « loto ». Un garçon d’une douzaine d’années est en train de jouer le contenu de ses « hongbao » (红包) (enveloppes rouges contenant de l’argent que l’on offre traditionnellement aux enfants à l’occasion du nouvel an chinois). Il pose des pierres et des billets sur des animaux du zodiaque dessinés sur une feuille de papier plastifiée posée à même le sol par un vendeur ambulant. Il tire ensuite de petits carrés de papier pliés en deux, avec à l’intérieur trois animaux du zodiaque. Lorsque le garçon a deviné les animaux qui allaient sortir, il empoche son gain. Au bout d’une quinzaine de minutes, le vendeur ambulant range sa panoplie en maugréant, car le garçon a une chance incroyable et la « banque » est au bord de la faillite.

J’en profite alors pour demander à Mr. Saroeurn s’il connaît les « parieurs de pluie » qui sont apparemment une spécialité de Battambang. J’ai du mal à suivre ses explications, mais je comprends que des paris sont pris par les amateurs quant à l’heure à laquelle doit tomber la pluie. Il y a apparemment deux tranches horaires pour les paris : 11h à 13h, et 11h à 17h. Il ne s’agit pas là d’un jeu d’enfant, puisque les sommes pariées peuvent aller jusqu’à plusieurs milliers de dollars, et certains parieurs vont jusqu’à se ruiner !
Il est 16 heures. Je remonte dans le tuk-tuk rouge, et demande à Mr. Saroeurn de me raccompagner à l’hôtel. Avant d’aller dîner, je reçois un coup de téléphone d’un client taïwanais qui me demande pourquoi je n’ai pas répondu à ses courriels : il y a un gros dossier urgent à traduire ! Ces problèmes d’accès Internet sont vraiment gênants. Je décide d'écourter mon séjour à Battambang et de de rentrer dès le lendemain à Phnom-Penh. Il y avait encore à faire l’expérience du train de bambou, et à assister au spectacle de cirque de l’association Phare Ponleu Selpak. Ce sera pour un prochain voyage.

mardi 21 avril 2009

Asialinks déménage

Le serveur que j'avais choisi pour héberger Asialinks se révèle être totalement inefficace et non fiable. Je déménage donc Asialinks sur Blogger. Rendez-vous est désormais pris sur asialinks-pascal.blogspot.com.

lundi 20 avril 2009

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 22ter – Rencontres sur le Phnom Sampoeuv, suite et fin

Alors que mon guide et moi bavardons doucement de tout et de rien, je vois arriver un petit moine âgé, enveloppé dans sa robe monacale. Il s’asseoit à côté de moi, je le salue en levant les mains jointes au niveau du visage, et il commence à mesurer l’épaisseur de mon torse, une main dans le dos, une autre sur ma poitrine. Pendant toute la durée de notre entrevue, il gardera avec moi un contact physique, me tenant le bras ou la main, ou posant sa main sur mon dos.
Il s’exclame à la vue de la sueur qui traverse mon T-shirt. Il semble aussi un peu inquiet de mon essoufflement, et je crois comprendre qu’il gourmande gentiment mon guide en le tenant un peu pour responsable de mon piteux état. J’ai du mal à saisir tout ce que dit le vieil ecclésiastique, mais nous commençons à discuter, parfois avec l’aide de mon guide qui « traduit », lorsque je ne suis plus la conversation.
Il me demande d’où je viens. Je réponds que je viens de France, mais que j’habite en Chine.
Je l’entends alors me dire : « Khniom... kona » (Je... kona).
Je réponds : « Khniom ch’mouh Pascal » (Je m’appelle Pascal).
Mais il répète : « Khniom... kona ». Je réitère ma réponse. Je crois qu’il me donne son nom, et lui donne donc le mien.
Mon guide sourit, et parvient à m’expliquer tant bien que mal que « kona », ce n’est pas le nom de ce vénérable moine ! Un laïc comme moi, lorsqu’il s’adresse à un moine khmer, ne dois pas dire « khniom » pour dire « je », mais « kona ». Je suis pardonnable : c’est la première fois que je m’adresse à un moine khmer ! Je tente d'utiliser « kona » à bon escient pendant la suite de la conversation, mais je m’embouille un peu. A chaque fois que je me trompe, mon guide et le moine sourient avec indulgence.
Le vénérable moine poursuit son interrogatoire : quel est mon âge, quel est mon travail, combien ai-je d’enfants, combien de bols de riz je mange à chaque repas. Je lui annonce un nombre de bols de riz que j’annonce qui a rien d’extraordinaire, aussi a-t-il l’air de s’étonner de la corpulence d’un homme dont la consommation de riz, somme toute, n’a rien d’excessif. Et moi de lui expliquer que mon embonpoint tient plutôt à ma consommation exagérée de viandes et de mon goût assez peu modéré pour le jus de malt fermenté et vieilli en barriques, de provenance écossaise de préférence. Il s’enquiert alors du genre d’alcool que je bois, et du prix de la bouteille de mon whisky préféré. Ayant un peu honte des sommes dépensées en ce domaine, je minimise le chiffre. Nous continuons à bavarder. Nous prenons une photo, que voici :

A la fin de la conversation, il me dicte l’adresse à laquelle je dois lui envoyer la photo que nous avons prise ensemble, puis, sans préavis, me demande de faire une offrande dont le montant correspond presque exactement au prix d’une bouteille de jus pur malt. Je m’exécute, et j’ai droit à une bénédiction en règle, qui, je l’espère, me portera chance.
Nous retournons sur nos pas, retrouvons le vélomoteur, et dévalons la colline à une vitesse que je trouve un peu excessive, compte-tenu du caractère plutôt abrut de la pente qui borde la route cabossée et couverte de gravillons de la descente, mais nous nous en sortons sans souci.
Je retrouve l’échoppe où j’ai déjeuné. La patronne m’accueille en souriant, et demande à son mari de lui narrer notre périple. Arrive une vendeuse qui propose une friandise que je connais pas, présentée de petits pots en plastique qu’elle sort d’une glacière. La patronnne me demande si je veux goûter. (Cette fois, elle m’a appelé « bang ». Cette petite excursion m’aurait donc rajeuni ?) Il s’agit d’une sorte de flan parfumé à l’amande, bien raffraîchisant.Je salue mes hôtes, et retrouve Mr. Saroeurn et son tuk-tuk. Prochaine étape annoncée : Ek Phnom. S’il y a encore de l’escalade à faire, nous pourrions peut-être omettre cette étape ? Mr. Saroeurn me rassure : le temple Ek Phnom est construit au niveau de sol, pas besoin de grimper un escalier monumental, cette fois.

dimanche 19 avril 2009

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 22bis – Rencontres sur le Phnom Sampoeuv, suite

Nous descendons les escaliers en béton qui mènent à ce qui se révèle être une grotte unique. Sur la gauche, pas très loin de l’entrée, en levant le regard, on aperçoit une ouverture par laquelle, m’explique mon guide, les Khmers rouge précipitaient leurs victimes qui venaient s’écraser sur les rochers aux contours déchiquetés qui se trouvent en contrebas.
Une petite pagode à la porte en fer forgé a été construite au fond de la grotte. Ses murs latéraux en verre laissent voir de vieux vêtements sur lesquels on devine des traces de sang séché, qui se mêlent aux innombrables ossements humains.

A la droite de l’entrée se trouve aussi une cage grillagée dans laquelle se trouvent des crânes et de longs os retrouvés sur place. Mon guide a pris le soin de disposer les ossements pour me permettre de prendre une « belle photo ». J’ai voulu l’arrêter, en vain.

Nous nous asseyons un instant pour profiter de la fraîcheur de la grotte, et nous bavardons. Au bout d’un moment, je détourne la conversation et demande à mon guide ce qu’il pense du procès Khmer Rouge qui est sur le point de débuter. Je suis un peu surpris par sa réponse : cela ne l’intéresse visiblement pas beaucoup, et c’est avec douceur qu’il m’explique que finalement, il n’est pas à exclure que ce furent les subalternes qui, pour faire « plaisir » à leur hiérarchie, se montrèrent un peu trop zélés dans la chasse à l’ennemi de l’intérieur. J’ai bien peur qu’il aie un peu raison, quelque part, et sa réponse ne m’aide certainement pas à comprendre pourquoi ces subalternes ne sont pas aujourd’hui sur le banc des accusés du tribunal de l’ONU, aux côtés de leurs chefs.
Nous sortons de la grotte, retrouvons notre monture, et nous dirigeons vers la partie de la colline où ont été construites les deux pagodes vues de loin. Je passe indifférent devant la pièce d’artillerie, fais la sourde oreille aux sirènes qui me proposent bières Angkor et sodas frais, et monte encore quelques marches avant d’arriver au pied de la pagode moderne. Je jette un coup d’oeil alentours. Effectivement, la vue est belle. On entrevoit même la route de latérite qui mène de Battambang à Païlin. Fatigué, essoufflé et en sueur, je m’asseois sur l’une des marches de la pagode.

En contrebas, la route de latérite de Battambang à Païlin

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 22 – Rencontres sur le Phnom Sampoeuv

Les escaliers du Wat Banan descendus, les gosses ayant encaissé leur maigre salaire, je remonte dans la cariole de Mr. Saroeurn et nous nous dirigeons vers l’étape suivante : le Phnom Sampoeuv.
Là, d’après mon exemplaire piraté du Lonely Planet, nous attendent : deux temples sans intérêt, un vieux canon datant de l’époque khmère rouge, les « grottes de la mort », et une vue paraît-il époustouflante sur la campagne battambangaise.
Après deux ou trois cigarettes, deux chars à boeuf, deux douzaines d’enfant sur le chemin de la maison après la sortie de l’école, et cinq nuages de poussière avalés, nous arrivons au pied de la colline au sommet de laquelle est juché un temple moderne, au toit doré, que l’on repère de loin, flanqué d’un autre temple au toit décoloré, et d’une antenne des transmissions des FARK (Forces armées royales khmères).
Arrivée vers le Phnom Sampoeuv

Mr. Saroeurn gare sa cariole au bout d’une rangée de cahutes de marchands. J’ai repéré en passant deux ou trois cabanes où l’on sert visiblement de quoi se restaurer. J’invite Mr. Saroeurn à partager mon déjeuner, mais il m’explique en rougissant un peu que pendant que je peinais sur les marches du Wat Banan, il en a profité pour se sustenter. Avant d’atteindre l’une des cabanes sustentatrices, un jeune homme m’aborde en anglais et m’explique que, vu ma corpulence, il ne croit pas que je serai capable d’escalader la montagne au pied de laquelle je me trouve, et que je devrais renoncer à la tentation pédestre pour me porter à son sommet. Il m’annonce d’ailleurs un nombre astronomique de marches. Il me propose derechef de profiter du siège arrière de son vélomoteur, contre espèces sonnantes et trébuchantes. Pas un nuage à l’horizon, le soleil tape, j’ai chaud, et je suis encore tout ému de l’escalade au Wat Banan. Je lui donne donc mon accord de principe, mais lui explique que je dois d’abord me restaurer. Pas de problème. Il m’accompagne jusqu’à une petite terrasse. Là, la pratronne, une cambodgienne rondelette d’une petite trentaine d’années, m’accueille avec le sourire, une carte en anglais à la main.
Je me pose, consulte la carte, me rabats sur un « bay chhar sach chruk » (riz sauté au porc), que j’accompagnerai de soda. Elle sourit à mon accent barang mais elle a compris sans difficulté, et nous commençons à bavarder en attendant l’arrivée de ma commande. Elle croit sans doute me faire plaisir en m’appelant « pou » (oncle). Je suis un peu pris au dépourvu, je croyais encore faire partie de la génération des « bang » (grand frère). Peu importe.
Le riz sauté et la cannette de boisson gazeuse ingurgités, j'explique que je vais me lancer dans l’ascension motorisée du monticule et cherche du regard le jeune homme qui m’avait proposé ses services. La patronne me présente alors son mari, qui est aussi mince qu’elle est rondelette, en me faisant comprendre que puisque je parle (mal, la parenthèse est de moi) khmer, je n’ai pas besoin de recourir aux services du vélomotoriste bilingue, et que son unilingue de mari fera bien l’affaire.
Je grimpe donc sur le siège passager d’un vélomoteur flambant neuf, je tends au garde le billet que m’a remis Mr. Saroeurn et qui me permet d’économiser les deux dollars que coûte l’entrée, et nous nous lançons à l’assaut du Phnom Sampoeuv. La montée est un peu hoquetante, et je m’inquiète pour la partie moteur du bicycle, à l’inverse de mon conducteur qui a du mal a garder le contrôle de son véhicule et qui rit à gorge déployée en voyant les regards ahuris que jettent les autres visiteurs à notre bien étrange attelage.
Nous arrivons sur plate-forme. Le vélomoteur est placé en équilibre sur sa béquille, et mon compagnon guide mes pas, d’abord sur le toit d’un réservoir dans lequel les Khmers rouges, m’explique-t-il, faisait couler le sang des prisonniers qu’ils égorgeaient.
Il tente aussi, avec bien peu de succès car mon bilinguisme est somme toute limité, de me conter par le détail une légende à laquelle je comprends bien peu de choses, si ce n’est que c’est une histoire d’amour tragique telle que les Cambodgiens les adorent, que les collines qui se dressent aux alentours du Phnom Sampoeuv sont en fait les protagonistes de cette histoire d’amour et qu’ils sont plantés là pour l’éternité. Il m’oriente ensuite vers les fameuses « killing caves », grottes de la mort.

A ce que j’ai cru comprendre, le petit monticule qui se trouve légèrement à droite est l’un des principaux personnages de la légende citée ici

samedi 18 avril 2009

Lien : Asialinks

Je suis en train de constituer un annuaire de liens sur l’Asie orientale.
Mon ébauche d’annuaire contient actuellement une bonne vingtaine de liens. J’essaie de l’enrichir au fur et à mesure de mes navigations. Si vous avez des liens à proposer, laissez-moi un message, ici ou directement sur Asialinks.
Je suis preneur de tous liens vers tous types de sites. Seule obligation : que cela ait un rapport avec l’Asie orientale.

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 21 – Battambang : Wat Banan

Après un passage obligé par la pagode aux chauves-souris, Mr. Saroeurn me conduit vers la première étape « culturelle » de mon excursion : Wat Banan.
Je ne vous raconterai pas l’historique de ce temple : vous le trouverez, détaillé, dans le Lonely Planet ou en ligne.
De cette visite, je me souviens surtout de l’ascension de la colline, et des enfants qui, pour gagner quelque argent, m’ont soutenu moralement et physiquement pendant l’escalade et la descente des nombreuses et abruptes marches de l’escalier qui amène le voyageur courageux au temple, situé comme il se doit au faîte de la colline.
Au pied de l'escalier qui conduit au Wat Banan


Ces enfants, on les trouve partout, sur tous les sites que visitent les touristes. Ils vous éventent lorsqu’ils vous voient transpirer, ils essaient de vous hisser à la force de leurs bras lorsqu’ils voient que vous fléchissez, ils veulent même vous masser les mollets ou les cuisses lorsque vos jambes commencent à trembler. Je dois dire que ces empressements me gênent, il me semble dans ces circonstances que j’exploite le travail des enfants.
Enfants que l’on retrouve aussi vendeurs de boissons, de kramas, de bibelots, de T-shirts, de foulards... à l’entrée de pratiquement tous les temples d’Angkor. Sauf parfois à la fin d’une journée sous le soleil où les affaires ont été mauvaises, ils sont toujours souriants, ils sont magnifiques. Ils sont capables de compter de un jusqu’à dix en quinze langues, ils ont aussi probablement retenu deux ou trois phrases de votre langue, et vous les ressortent fièrement, assurés du résultat. Ils sont infiniment sympathiques, même si leur omniprésence et leur nombre agacent parfois.
Pour ma part, je préfèrerais les voir à l’école, et je me passerais bien de leurs services. Mais ils sont tenaces, et ne lâchent pas leur proie facilement. L’an dernier, un garçon d’une douzaine d’années m’avait ainsi accompagné pendant mon ascension du Phnom Oudong. Je lui avais bien demandé de ne pas me suivre, j’avais tenté de lui expiquer que je ne voulais pas avoir recours à son aide, j’avais même voulu me soustraire (en me disant qu’il m’avait forcé la main) à mon « devoir moral » de lui donner quelque argent, mais il avait tenu bon.
Une autre fois, près d’Angkor Wat, ce fut une fillette qui, ravie de pouvoir communiquer en khmer avec un barang, m’avait demandé des nouvelles de mes enfants, s’était inquiétée d'apprendre que mes deux grands n’étaient pas avec moi, m’avait interrogé sans pitié sur les raisons de mon premier divorce, et avait loué la jeunesse et la beauté d’Emilie. C’est ainsi qu’elle m’avait convaincu de lui acheter trois T-shirts ornés de la silhouette d’Ankor Wat et des mots « Angkor Wat, Siemréap », en écriture moul.
Cette fois-ci, au pied du Wat Banan, ma volonté inflexible avait fait long feu devant les sourires de la fillette et des deux garçonnets qui m’avaient suivi dans mon ascension et m’avaient donné, en anglais s’il vous plaît, les informations qu’ils avaient mémorisé sur ce vieux temple khmer.A la fin de la descente, deux autres garçons en mal de client avaient bien voulu se joindre à notre petite troupe pour tenter de grapiller une part de la bien modeste somme que j’allais donner à mes petits guides, mais j’ai bien précisé en tendant à la fillette les quelques billets salaire de leur labeur, qu’ils étaient à partager entre les trois « garnements » qui m’avaient accompagné du début à la fin.

L'une des tours du Wat Banan

En Chine, le ridicule ne tue pas !

Peut-être suis-je trop obtus, ou trop conservateur ?
Quoi qu’il en soit, je trouve que l’agence Xinhua, version (ch)française, vient de dépasser les bornes du ridicule en faisant l’éloge du chinglish dans son article intitulé « Le Chinglish a un avenir, ne le piétinez pas ».
J’avais déjà entendu cette réflexion d’une Chinoise qui soutenait mordicus que « seventy », en anglais, signifiait bien « dix-sept ». « En Chine, tout le monde comprend », m’avait-elle rétorqué, comme je lui faisais remarquer qu’on avait plutôt l’habitude de dire « seventeen ». « C’est de l’anglais de Chine », avait-elle cru bon instister.
Devra-t-on désormais ajouter une unité de valeur « Chinglish » dans le cursus de chinois des Langues'O ? A voir...
En tout cas, les profs d’anglais incompétents ont de l’avenir, à n’en pas douter !
D’ailleurs, je vais dès demain m’attaquer aux formalités nécessaires pour ouvrir à Suzhou la première école internationale de chfringlish, langue pour laquelle je suis, soit dit en toute modestie, hautement qualifié !
Note : Ce billet a été initialement publié sur Sinoiseries.

mardi 14 avril 2009

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 20 – Battambang la rustique

Le lendemain de ma leçon de cuisine khmère, après un passage rapide au Cybercafé pour envoyer et relever mes mails, je demande à Monsieur Saroeurn de m’emmener voir les quelques sites autour de Battambang qui sont au programme de tous les touristes. Saroeurn connaît son affaire, et me propose, dans l’ordre : Wat Banan, Phnom Sampoeuv et Ek Phnom. Juché sur la banquette du tuk-tuk rouge, armé d’une bouteille d’eau et bardé de deux paquets de cigarettes, je me laisse guider par mon chauffeur.
Vers la sortie de la ville, j’aperçois les pauvres cabanes dans laquelle vit le petit peuple de Battambang. Pas bien engageant, mais bien plus vivant que les magnifiques villas aux portails clos, avec garde armé affalé sur une chaise à l’entrée, gros 4x4 parqué devant le trottoir, et barbelés ornant le mur d’enceinte, que l’on peut indifféremment voir à Siemreap, Phnom Penh ou Battambang.
Nous croisons aussi foule d’enfants en uniforme, chemise blanche et pantalon ou jupe, bleu pour les élèves du primaire ou du collège, noir pour les lycéens. Au fur et à mesure que nous nous éloignons de la ville, les grands « Hello ! » que me lancent systématiquement la plupart des enfants, qu’il s’agisse des écoliers, des petits bouviers ou des garçons déculottés prenant le frais dans les mares plus ou moins boueuses au bord de la route, sont de plus en plus sonores. Quelques enfants, plus timides, une minorité, se contentent d’un petit signe de la main. Et on est toujours récompensé d’une immense sourire ou d’un bel éclat de rire lorsque l’on retourne un signe de la main aux uns, ou un « Hello ! » fort et clair aux autres.
Les petites routes de campagne (parlerions-nous de « chemins vicinaux » ?) sont en bien mauvais état. Je n’ose pas imaginer ce que cela doit être pendant la saison des pluies. Nous traversons les villages, nous nous rangeons sur le côté pour laisser passer les voitures, nous ralentissons derrière les carioles tirées par des boeufs avant de trouver assez de place pour les dépasser. Je me remémore un reportage sur la lenteur mise par les parlementaires japonais forcés d’aller voter sur un projet de loi acquis d’avance mais auquel ils s’opposent : le journaliste expliquait que ces parlementaires pratiquement le « pas du boeuf »... En prenant mon mal en patience derrière les chars à boeufs cambodgiens qui obstruent les chemins trop étroits, je perçois dans toute sa lenteur la marche régulière et monotone de ces animaux que les panneaux dessinés par un fonctionnaire khmer zélé voudraient faire passer pour des charolais. (Voir l’épisode 14 de ce récit.)

La campagne battambangaise vue du Phnom Sampoeuv

Les villages défilent le long du chemin. Les enfants sont partout : 35,6% des habitants du royaume ont moins de 14 ans, dit l’article de Wikipedia consacré à la démographie du Cambodge. Cela se voit !
Un garçon sortant de l’école juché sur un vélo trop grand pour lui, voyant un gros barang arriver vers lui à toute vitesse, est tellement surpris qu’il en est déséquilibré et manque de peu de tomber à terre. Je souris, mais lui a visiblement été pris par suprise, et il en oublie de respecter la règle de politesse qui veut que l’on salue tout étranger par un grand sourire.Pendant toute la journée, mis à part l’entrée et la sortie de la ville, la seule voie de circulation d’importance que nous emprunterons sera, sur le chemin du retour, la route entre Battambang et Païlin. Une bien mauvaise route en latérite, défoncée sur presque toute sa surface (en tout cas sur toute la portion que nous avons parcourue). Dans le sillage des véhicules qui sont devant nous, nous sommes noyés dans des nuages de poussière rouge qui s’incrustera dans tous les pores de ma peau et qui ne voudra les quitter qu’après trois vigoureux rinçages successifs à l’eau claire.

Embarquement d'un transport de passagers à la mode locale à la sortie d'Ek Phnom



dimanche 12 avril 2009

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 19 – Cours de cuisine

De retour au Smokin’ Pot après notre petit tour au marché, nous trouvons installé sur les tables de la terrasse tout ce dont nous allons avoir besoin : planche en bois, couteau, petites assiettes, mortier et pilon... Le premier plat à cuisiner sera un amok de poisson. Les instructions en anglais données par Vannak, le patron, sont concises mais claires. Les ingrédients à utiliser sont distribués à chacun : galangal, citronelle, ail... Nous apprenons à réaliser un « lait de coco » avec de la puple de noix de coco enfermée dans un chiffon et rincée à l’eau claire. Nous plaçons les différents ingrédients nécessaires à la réalisation de la sauce dans nos mortiers respectifs, et pilonnons à qui mieux mieux. Il s’agit en fait de réaliser une sorte de pâte de curry, nous explique notre hôte. (A mon retour en Chine, n’ayant pas les ingrédients sous la main, j’essaierai de confectionner un amok directement avec de la poudre de curry du commerce, mais le résultat sera décevant.)

Voici ma pâte :
Une fois le poisson cuit, les légumes à point et le lait de coco réduit dans le wok, voici venu le moment de dresser les plats, de les garnir de riz et de déguster notre préparation. Un régal !

Bon appétit :
L’amok à peine englouti, arrive le tour du lok-lak. Nous recevons notre tiers de blanc de poulet et le découpons en dés. Ma question de savoir s’il convient de couper le poulet parallèlement ou perpendiculairement au sens des fibres me vaut de la part de l’Américaine l’exclamation : « Ah, ces Français ! ». Nous préparons aussi la sauce (sauce de poisson, ail, poivre, eau) dans laquelle devront être trempés les dés de poulet avant leur introduction de nos cavités buccales respectives.

Le lok-lak cuit, nous re-dégustons. Avez-vous remarqué l’importance des légumes (oignons, tomates et concombres) dans la dégustation du lok-lak ? Je me rends compte aussi que l’oeuf sur le plat n’est pas un accompagnement obligatoire ni indispensable de ce mets. A mon retour de Chine, je reproduirai ce plat avec succès et au plus grand plaisir d’Emilie. Le lok-lak s’invite désormais régulièrement à ma table.
Dernier plat : boeuf émincé au basilic. Là, pas de doute possible : c’est perpendiculairement au sens des fibres qu’il faut découper les lamelles de boeuf. L’un des Australiens, qui a zappé cette instruction, produira un plat qui sera l’illustration parfaite de cette nécessité : son boeuf est dur comme une semelle usagée. Le boeuf est sauté rapidement dans le wok, et s’accompagne de l’un de ces petits piments verts dont j’ai déjà dit qu’ils étaient redoutables, de basilic thaï (holy basil, basilique sacré) et d'ipomée aquatique (Ipomea aquatica, ou, en anglais : water lily). N’étant pas un inconditionnel des plats épicés, ce boeuf émincé au basilic ne fera pas l’objet d’un essai de reproduction lorsque je serai de retour en Chine. Nous terminons la séance, repus, à 13h30. Monsieur Saroeurn m’attend. Je lui demande de patienter encore un peu, le temps que je consulte mon courrier électronique au cybercafé voisin. J’ai du travail, je rentre à l’hôtel pour envoyer en Chine les traductions qui m'ont été confiées. J’ai également une traduction à faire moi-même. L'après-midi sera laborieux.
PS. : Les recettes de ces trois plats seront mises en ligne, parmi d’autres, sur Sinogastronomie.

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 18 – Emplettes battambangaises

J’avais repéré pendant la préparation de mon voyage que, à Battambang, le Smokin’ Pot était cité non seulement pour sa cuisine cambodgienne, mais aussi pour les cours de cuisine locale dispensés par le patron de l’établissement.
M’étant enquis lors du dîner de la veille de l’organisation d’un cours le lendemain matin, et m’étant remis de ma rencontre avec mon écureuil battambangais, je me dirigeai, après m’être régalé d’un kuy tiev dans une gargotte locale, vers le Smokin’ Pot pour y prendre un petit cours de cuisine, en espérant bien apprendre à cuisiner le lok-lak, l’amok et d’autres plats.
Un peu avant neuf heures, j’arrive le premier, m’asseois et patiente en regardant les passants déambuler. Je suis bientôt rejoint par une Américaine, deux Australiens, deux Chinoises, un Néerlandais, nous sommes au total une dizaine de gourmands.
Le patron nous rejoint et nous propose de nous apprendre à cuisiner les plats suivants : lok-lak de poulet (ouais !), sauté de boeuf au basilic, et amok au poisson (génial !).
Mais avant tout, une petite visite sur le marché s’impose, pour acheter les ingrédients.
Visiter les marchés a toujours été pour moi une activité ludique. Qu’il s’agit du marché central à Phnom-Penh, du vieux marché à Siemreap ou du marché aux herbes médicinales de Canton, je me régale à chaque fois. Et si les petits marchands chinois n’avaient pas tendance à forcer l’addition lorsqu’ils voient mon long nez, il n’est à pas douter que je fréquenterais avec plus d’assuidité le petit marché chinois où Emilie fait parfois nos courses.
Nous voilà donc sur le vieux marché de Battambang, et c’est avec délectation que j’écoute le propriétaire du Smokin’ Pot nous présenter les étals de fruits et légumes avec limettes, fleurs de bananiers (excellentes en salade, avec du poulet), redoutables petits piments verts, variété pour moi inconnue de courgettes... Les étals des bouchers et des poissonniers me font un peu moins envie, mais les uns ne vont pas sans les autres.
Mais trève de bavardages, voici quelques photos qui, je l’espère, vous feront envie...

Petits piments verts

Ce qui, au centre, ressemble à des melons verts, ce sont en fait des courgettes

En mauve, les fleurs de bananiers

Poissons séchés

Restos Chine : Overseas Dragon (Shanghai, Suzhou, etc.)

(Remarque : Ce billet reprend le billet portant le même titre publié sur Sinogastronomie.com)
En Chine, lorsqu’il s’agit de remplir un petit creux, les possibilités sont innombrables : gargottes de nouilles, étals de saucisses ou de beignets dans la rue, fast-food à la mode chinoise, McDonald’s , KFC (Kentucky Fried Chicken), pizzerias, salons de thés... vous avez le choix.
Les restaurants de la chaîne Overseas Dragon, qui a ouvert en quelques années un nombre impressionnant de restaurants à Shanghai et dans la province du Jiangsu, me semblent constituer un bon choix.
Il s’agit d’une chaîne venant de Taiwan. J’avais eu l’occasion de goûter aux raviolis « qui collent à la casserole » (锅贴 guōtiē, raviolis frits) version Overseas Dragon à Taipei, il y a quelques années, et c’est avec plaisir que j’ai vu ouvrir il y a quatre ou cinq ans, devant la résidence où je demeurais à l’époque, l’un de ces restaurants.
J’ai déménagé depuis, mais j’ai eu l’occasion de renouveler l’expérience il y a quelques jours, sortant d’une agence de voyage de Suzhou, dans le quartier Shilu, auprès de laquelle je récupérais mon billet d’avion pour la Thaïlande.
Overseas Dragon a bâti sa réputation sur les raviolis frits, mais a aujourd’hui sensiblement élargi sa gamme pour proposer aussi, entre autres, nouilles au boeuf, wontons taiwanais, boulettes de viande et de poisson, soupe aigre-pimentée (dite « soupe pékinoise »), petites saucisses de Taïwan, et boissons telles que lait de soja froid ou chaud, soda taïwanais, et autres en-cas.
Les prix sont bien sûr modiques (par exemple, 4 RMB, soit moins de cinquante centimes d’euros, pour une portion de cinq raviolis frits).
Vous pouvez même vous faire livrer si le montant de votre commande est suffisante.
Et si vous voulez ouvrir un magasin franchisé, allez voir sur http://www.overseasdragon.com.cn/. Il vous en coûtera tout de même 700.000 RMB (environ 78.000 euros), tout compris (matériel, aménagement, etc.)
Vous trouverez des restaurants Overseas Dragon dans les villes suivantes : Shanghai, Suzhou,Wuxi, Kunshan, Wujiang, Taicang et Jiangyin.
Carte de visite d’un restaurant Overseas Dragon

samedi 11 avril 2009

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 17 – Sciurius vulgaris, version battambangaise

Après quelques déambulations dans Battambang et m’être rendu compte avec effroi que la connexion Wi-Fi du Khemara Battambang II ne fonctionne pas, je relève mon courrier électronique dans le Cybercafé qui se trouve près du marché, et je prends mon dîner au Smokin’ Pot (bien plus haut en couleurs que le déjeuner du White Rose). Je rentre tôt à l’hôtel, pour me remettre du voyage du matin et passer une nuit paisible.
C’est le lendemain matin à l’aurore que, fumant une cigarette à la fenêtre de ma chambre, je fais la rencontre dont je parlais dans le billet précédent. Mon regard se promenant sans but sur la cime des cocotiers du verger adjacent, je remarque un mouvement furtif, et discerne les contours d’un Sciurius vulgaris (un écureuil, si vous préférez) qui me fixe. Ce n’est apparemment pas tous les jours qu’il voit un barang, car il reste là à me regarder, sans bouger. Je saisis mon appareil photo et c’est le moment qu’il choisit pour filer comme l’éclair. La peur de l’objectif, peut-être, qui sait ?

Le poste d'observation de mon écureuil battambangais

Cette rencontre fugitive ne mériterait pas d’être mentionnée si elle ne s’était pas répétée tous les matins de mon séjour à Battambang. En me levant, j’avais l’assurance de voir juché, sur la cime du même arbre, cet écureuil singulier qui semblait me narguer en se défilant à chaque fois que je saisissais mon appareil photo.
Je me plais à penser qu’il a été surpris, et qu’il a peut-être même pensé un peu à moi le matin du cinquième jour, lorsqu'il ne m’a plus vu à la fenêtre de la chambre 206 du Khemara Battambang II Hôtel.

Sciurius vulgaris
- le mien était presque comme celui-ci
(Source : http://photo.net/photodb/photo?photo_id=6660518&size=lg)

vendredi 10 avril 2009

Tempus fugit

Le temps passe vite, trop vite...
J’avais pensé pouvoir mettre ce petit recueil de billets à jour au fur et à mesure de mes pérégrinations asiatiques, j’ai visiblement présumé de mes forces.
Trop de travail, trop de paresse, trop de choses à faire, à dire, et pas assez de temps passé avec Léo, le petit dernier.
Mon dernier voyage au Cambodge date d’il y a trois mois déjà, et mon récit est bien loin d’être terminé !
Depuis mon retour, que de choses vécues en Chine ! Que de nouveaux restaurant visités ! Que de gens rencontrés ! Que de nouvelles recettes testées ! Que de sites découverts sur le net !
Et Sinogastronomie et Sinoiseries qui sont à l’abandon...
Et les montagnes de livres commandés ou achetés et qui restent à lire...
Et, pour couronner le tout, me voici de nouveau sur le départ : quatre jours en Thaïlande, pour affaires, à partir du 16 avril. Je vous raconterai... enfin, si j’en trouve le temps.

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 16 – Khemara Battambang II

N’étant jamais allé à Battambang et gardant à l’esprit le fait que, malgré le nouvel an chinois, je ne suis pas vraiment en vacances et que je dois pouvoir garder le contact avec mes clients français, l’un des facteurs du choix de mon lieu de séjour était la disponibilité d’une connexion à Internet dans ma chambre.

A Phnom-Penh, le propriétaire de la guesthouse Velkommen m’avait chaudement recommandé le Kemara Battambang II, qui, m’avait-il dit, était un hôtel neuf, avec des chambres d’une propreté immaculée, avec piscine, et le tout à un prix ridiculement bas.

J’avais pensé loger à la Bus Stop Guesthouse, tenue par un Australien marié à une Cambodgienne qui, ai-ju lu, sur le site de Canby Publications (http://www.canbypublications.com/) me semble-t-il, a la connexion Wi-Fi la plus rapide de Battambang. Mais des comptes-rendus de voyageurs faisant état d’un tenancier bien peu sympathique m’en avaient dissuadé. Par ailleurs, le petit paragraphe consacré au Khemara Battambang II dans un autre guide indiquait que l’hôtel proposait une connexion Wi-Fi. C’est donc dans cet hôtel que j’avais a priori décidé de passer les trois ou quatres jours que je prévoyais de passer dans la ville.

C’est donc le nom du « Khemara Battambang » que j’énonce à l’attention de Monsieur Saroeurn, qui réplique : « Lequel ? Il y a le nouveau et l’ancien ! » Le « Khemara Battambang pi (2) », dis-je. « Skoal » (je connais), me rassure-t-il. Pas de souci, donc.

Mollement assis sur la banquette arrière du tuk-tuk, j’allume une cigarette et me mets à regarder les rues qui défilent. J’avais lu que Battambang était une petit ville de province calme, et il est vrai que la densité des véhicules dans les rues est vraiment très faible par rapport à la capitale. Pour être honnête, il faut dire qu’il est pratiquement midi, et tout le monde doit être en train de déjeuner ou de faire la sieste, mais c’est vraiment très, très calme...

Arrivé à l’hôtel, je me rends compte qu’il est situé un peu en périphérie, bien loin du centre ville, et j’ai de plus observé l’absence totale de tuk-tuk dans les alentours. De plus, je dois vérifier qu’il y a bien une connexion Internet dans la chambre avant de me poser, aussi, après avoir demandé à mon chauffeur le prix pour le reste de la journée, décidai-je de garder Monsieur Saroeurn à mon service au moins jusqu’au soir.

Le Khemara Battambang II a effectivement l’air tout neuf. La décoration de la réception est un peu grandiloquente, mais reste supportable. Je demande s’il y a des chambres disponibles (« Oui ») et s’il y a bien une connexion Wi-Fi disponible dans la chambre (re-« Oui »). Le prix (15 dollars la nuit) est bien celui que l’on m’avait dit. Je donne mon passeport, j’annonce que je resterai trois à quatre jours, et on me tend une petite languette de papier sur laquelle est inscrit le code d’accès qui me permettra de me connecter à Internet. Je suis rassuré !

Je loge au deuxième étage. Les couloirs sont immenses ! Le silence règne dans l’établissement. Arrivé à ma chambre, je me rends compte avec un peu d’inquiétude que se trouve non loin l’entrée d’un karaoké (en fait, je n’entendrai jamais la moindre note de musique de ma chambre).

La chambre n’est pas immense, mais elle est effectivement très propre. La fenêtre donne sur un verger de bananiers et de cocotiers, très agréable, et qui, je ne le sais pas encore, sera le lendemain matin l’occasion d’une petite rencontre sympathique.


Bananiers et cocotiers




Je me débarbouille, et descends rejoindre Monsieur Saroeurn. Je lui demande de m’emmener dans un restaurant en centre ville. Il choisit la sécurité et me dépose devant le White Rose qui semble être la cantine des jeunes expats du coin. Le repas est correct. Pour le dîner, j’opterai pour le Smokin’ Pot, bien plus sympathique.

L'entrée du Khemara Battamnang II (on aperçoit en bas à gauche le tuk-tuk de Monsieur Saroeurn)

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Jour 3, Episode 15 – Battambang, la descente de bus

Me voici donc descendu de mon bus, et cherchant un moyen de transport. Petite surprise : contrairement à ce qui se passe lorsque, venant d’une autre ville, on descend d'un bus à Phnom-Penh où à Siemreap, on n’a pas des dizaines de chauffeurs de tuk-tuk cherchant à s’arracher le client, et la descente du bus à Battambang se révéla étonnamment calme. Il y avait bien quelques chauffeurs de motodop, mais ils ne se bousculèrent pas à la descente des voyageurs (il est vrai en petit nombre) venant de Phnom-Penh, et, plus étonnant encore, pas un seul chauffeur de tuk-tuk ne s'était donné la peine de venir chercher un client. Deux ou trois motocyclistes tentèrent bien de me convaincre de hisser mon énorme valise sur leurs deux roues, entre eux et le guidons, comme cela se pratique, mais c’est avec le sourire qu’ils se mirent en devoir d’aller quérir un tuk-tuk pour moi lorsqu’ils eurent compris que c'était ce moyen de locomotion qui avait ma préférence.

Au bout de quelques minutes, je vis donc arriver une cariole rouge tractée par une motocyclette sur laquelle était juchée un chauffeur... casqué ! Tiens, la loi instaurant le port du casque obligatoire édictée en début d’année par le gouvernement cambodgien semble avoir été interprétée différemment à PP et à BTB, puisque dans la capitale, aucun chauffeur de tuk-tuk ne porte le casque. (A Siemreap en revanche, les chauffeurs de ces triporteurs le sont tous, casqués, et l’étaient bien avant la publication de la loi en question.)

Après m’être enquis du prix, qui me semble tout à fait raisonnable (deux dols, crois-je me souvenir), et avoir demandé le nom au souriant propriétaire du véhicule, je demande donc à Monsieur Saroeurn de me conduire à l’hôtel que m’avait chaudement recommandé le propriétaire de la Velkommen : le Khemara Battambang II.

PS. : Si vous parlez un peu khmer, je vous recommande chaudement les services de Monsieur Sok Saroeurn qui est des plus souriants et d’une très grande gentillesse. (Il m’a confirmé plus tard que, malheureusement, il ne maîtrisait aucune langue étrangère). Voici sa carte de visite :