samedi 18 avril 2009

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 21 – Battambang : Wat Banan

Après un passage obligé par la pagode aux chauves-souris, Mr. Saroeurn me conduit vers la première étape « culturelle » de mon excursion : Wat Banan.
Je ne vous raconterai pas l’historique de ce temple : vous le trouverez, détaillé, dans le Lonely Planet ou en ligne.
De cette visite, je me souviens surtout de l’ascension de la colline, et des enfants qui, pour gagner quelque argent, m’ont soutenu moralement et physiquement pendant l’escalade et la descente des nombreuses et abruptes marches de l’escalier qui amène le voyageur courageux au temple, situé comme il se doit au faîte de la colline.
Au pied de l'escalier qui conduit au Wat Banan


Ces enfants, on les trouve partout, sur tous les sites que visitent les touristes. Ils vous éventent lorsqu’ils vous voient transpirer, ils essaient de vous hisser à la force de leurs bras lorsqu’ils voient que vous fléchissez, ils veulent même vous masser les mollets ou les cuisses lorsque vos jambes commencent à trembler. Je dois dire que ces empressements me gênent, il me semble dans ces circonstances que j’exploite le travail des enfants.
Enfants que l’on retrouve aussi vendeurs de boissons, de kramas, de bibelots, de T-shirts, de foulards... à l’entrée de pratiquement tous les temples d’Angkor. Sauf parfois à la fin d’une journée sous le soleil où les affaires ont été mauvaises, ils sont toujours souriants, ils sont magnifiques. Ils sont capables de compter de un jusqu’à dix en quinze langues, ils ont aussi probablement retenu deux ou trois phrases de votre langue, et vous les ressortent fièrement, assurés du résultat. Ils sont infiniment sympathiques, même si leur omniprésence et leur nombre agacent parfois.
Pour ma part, je préfèrerais les voir à l’école, et je me passerais bien de leurs services. Mais ils sont tenaces, et ne lâchent pas leur proie facilement. L’an dernier, un garçon d’une douzaine d’années m’avait ainsi accompagné pendant mon ascension du Phnom Oudong. Je lui avais bien demandé de ne pas me suivre, j’avais tenté de lui expiquer que je ne voulais pas avoir recours à son aide, j’avais même voulu me soustraire (en me disant qu’il m’avait forcé la main) à mon « devoir moral » de lui donner quelque argent, mais il avait tenu bon.
Une autre fois, près d’Angkor Wat, ce fut une fillette qui, ravie de pouvoir communiquer en khmer avec un barang, m’avait demandé des nouvelles de mes enfants, s’était inquiétée d'apprendre que mes deux grands n’étaient pas avec moi, m’avait interrogé sans pitié sur les raisons de mon premier divorce, et avait loué la jeunesse et la beauté d’Emilie. C’est ainsi qu’elle m’avait convaincu de lui acheter trois T-shirts ornés de la silhouette d’Ankor Wat et des mots « Angkor Wat, Siemréap », en écriture moul.
Cette fois-ci, au pied du Wat Banan, ma volonté inflexible avait fait long feu devant les sourires de la fillette et des deux garçonnets qui m’avaient suivi dans mon ascension et m’avaient donné, en anglais s’il vous plaît, les informations qu’ils avaient mémorisé sur ce vieux temple khmer.A la fin de la descente, deux autres garçons en mal de client avaient bien voulu se joindre à notre petite troupe pour tenter de grapiller une part de la bien modeste somme que j’allais donner à mes petits guides, mais j’ai bien précisé en tendant à la fillette les quelques billets salaire de leur labeur, qu’ils étaient à partager entre les trois « garnements » qui m’avaient accompagné du début à la fin.

L'une des tours du Wat Banan

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire