samedi 25 avril 2009

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Episode 23 – Battambang : paris sur Ek Phnom

Après un petit passage sur la route de latérite défoncée de Battambang à Païlin et moultes cahots sur les chemins de la campagne battambangaise, nous arrivons à l'étape finale de la journée : Ek Phnom. Le site se compose en fait d'une grande pagode moderne, avec des statues gigantesques de divinités diverses et variées. C'est un site populaire et animé : avant même d'arriver dans l'enceinte de la pagode, on entend musique et cris.
Mr. Saroeurn ne m'avait pas menti : Ek Phnom est situé en terrain plat, il n'y a donc pas d'escalade à faire, si ce n’est les quelques marches qui permettent d'accéder à l'enceinte du temple ancien, situé derrière la pagode moderne.
Nous sommes le week-end, et qui plus est en période de nouvel an chinois : il y a foule ! Beaucoup d'enfants et de jeunes qui prennent la pose en s'asseyant sur les vieilles pierres. Des moines aussi, dans leur robe safran, visitent le temple.
Je remarque un graffiti écrit en blanc sur une vieux pan de mur : « 097 9953276, numéro d’une belle fille, qui s’appelle... (je n’arrive pas à déchiffrer le nom) ». Je ne sais pas si la fille est belle, mais celui qui le pense aurait pu choisir un autre support pour sa petite plaisanterie !

Le temple en lui-même ne me semble pas présenter un intérêt majeur. Mais je ne suis pas un spécialiste des temples pré-angkoriens, aussi est-il possible que je passe à côté de quelque chose. Je prends distraitement quelques photos. Une charmante jeune fille prend volontiers la pose pour moi devant ses copines hilares.

Ce qui m’intéresse un peu plus, en revanche, c’est d’observer une partie endiablée d’une sorte de « loto ». Un garçon d’une douzaine d’années est en train de jouer le contenu de ses « hongbao » (红包) (enveloppes rouges contenant de l’argent que l’on offre traditionnellement aux enfants à l’occasion du nouvel an chinois). Il pose des pierres et des billets sur des animaux du zodiaque dessinés sur une feuille de papier plastifiée posée à même le sol par un vendeur ambulant. Il tire ensuite de petits carrés de papier pliés en deux, avec à l’intérieur trois animaux du zodiaque. Lorsque le garçon a deviné les animaux qui allaient sortir, il empoche son gain. Au bout d’une quinzaine de minutes, le vendeur ambulant range sa panoplie en maugréant, car le garçon a une chance incroyable et la « banque » est au bord de la faillite.

J’en profite alors pour demander à Mr. Saroeurn s’il connaît les « parieurs de pluie » qui sont apparemment une spécialité de Battambang. J’ai du mal à suivre ses explications, mais je comprends que des paris sont pris par les amateurs quant à l’heure à laquelle doit tomber la pluie. Il y a apparemment deux tranches horaires pour les paris : 11h à 13h, et 11h à 17h. Il ne s’agit pas là d’un jeu d’enfant, puisque les sommes pariées peuvent aller jusqu’à plusieurs milliers de dollars, et certains parieurs vont jusqu’à se ruiner !
Il est 16 heures. Je remonte dans le tuk-tuk rouge, et demande à Mr. Saroeurn de me raccompagner à l’hôtel. Avant d’aller dîner, je reçois un coup de téléphone d’un client taïwanais qui me demande pourquoi je n’ai pas répondu à ses courriels : il y a un gros dossier urgent à traduire ! Ces problèmes d’accès Internet sont vraiment gênants. Je décide d'écourter mon séjour à Battambang et de de rentrer dès le lendemain à Phnom-Penh. Il y avait encore à faire l’expérience du train de bambou, et à assister au spectacle de cirque de l’association Phare Ponleu Selpak. Ce sera pour un prochain voyage.

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