mardi 27 janvier 2009

Nouvel an chinois 2009 au Cambodge : Jour 0, épisode 3 – Shanghai-Pochentong

Après les consignes de sécurité habituelles délivrées par l’hôtesse, je commence à somnoler. Si je pouvais dormir jusqu’à Phnom-Penh, je ne verrais même pas passer les quatre heures que dure le vol...
L’hôtesse distribue les fiches de débarquement et les déclarations en douane. Voilà de quoi m’occuper pendant quelques minutes. Mes voisins chinois ont du mal à remplir leurs documents, qui sont en anglais et en khmer. Je les aide, et c’est le début d’une conversation assez intéressante, ma foi.
Ils sont en fait trois couples à voyager ensemble. Les hommes sont trois amis peintres. Ils semblent vivre assez bien de leur art, puisqu’ils voyagent fréquemment à l’étranger. Ils ne passeront qu’une nuit à Phnom-Penh, et partiront dès le lendemain matin pour Siemreap où ils prévoient de passer trois jours à visiter les temples, avant d’aller visiter Banteay Meanchey, où, me disent-ils, les paysages sont magnifiques. Banteay Meanchey... je n’y ai jamais pensé. Peut-être devrais-je raccourcir mon séjour à Battambang et renoncer à Kampong Chhnang ? Peu importe, Banteay Meanchey donnera l’un des prétextes au prochain voyage. Ils ne passeront que la dernière journée de leur voyage à Phnom-Penh. C’est vrai qu’une journée entière suffit bien, en pressant un peu le pas, pour visiter Tuol Sleng, le Musée national, le Palais Royal et la Pagode d’Argent, et le Wat Phnom
Nous bavardons un peu. En plus de peinture, monsieur Zhang Yi s’intéresse aussi aux meubles chinois anciens qu’il collectionne. Il partage ma préférence pour les meubles Ming, aux lignes élégantes, dépouillées, et trouve aussi que les meubles Qing ont un style beaucoup trop chargé.
Notre conversation est interrompue par l’arrivée des plateaux-repas. Je choisis le plat de riz, car je me souviens que les nouilles sont souvent assez infectes, sur Shanghai Airlines ! Mes voisins ont choisi les nouilles, et regrettent leur choix dès la première bouchée. Peut-être est-ce parce que j’ai faim, toujours est-il que je trouve que le riz au porc n’est pas aussi mauvais que je le craignais. Je dévore presque tout ce qu’il y a sur le plateau. 饥不择食 : celui qui a faim ne fait pas le difficile, dit le proverbe !
Les plateaux-repas débarrassés, monsieur Zhang me montre dans une revue un article sur Saint-Pétersbourg et sur le musée de l’Ermitage, qu’il a visité il y a un an ou deux. Il me dit que les collections de ce musée, qui a récupéré notamment des collections que s’étaient constituées les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, sont exceptionnelles. Peut-être irai-je en Russie, qui sait, lorsque je serai repu d’Asie Orientale... Autant dire que ce n’est pas pour demain, à moins que je n’aie l’occasion d’y aller dans le cadre d’un voyage professionnel ?
Nous parlons encore de musées. Je parle du Louvres, bien sûr, et du Musée d’Orsay, mais aussi du Musée de Taipei, qui est exceptionnel. Il me parle du Musée de la Cité Interdite, à Pékin, que je trouve pour ma part bien décevant : mal éclairé, mal entretenu, les objets ne sont pas mis en valeur... Je ne me souviens d’aucun objet du musée de la Cité Interdite, sauf peut-être vaguement de la collection d’horloges des derniers empereurs chinois, tandis que de celui de Taipei, je garde le souvenir du « morceau de porc » et du « chou chinois » en jade, où encore de la peinture Qingming shanghetu...
A mon humble avis, le seul musée de Chine continentale qui puisse se comparer, en qualité, à celui de Taipei est le Musée de Shanghai, dont les bronzes et les jades ont fait sur moi forte impression. Zhang, toujours à ses meubles, me signale que la collection de meubles du Musée de Shanghai est également intéressante. J’irai voir, la prochaine fois que j’aurais une matinée ou une après-midi de libre à Shanghai.
Notre conversation s’épuise.
Je m’endors finalement, pour me réveiller juste au moment où le commandant de bord annonce le début de la descente sur Phnom-Penh.
Comme d’habitude, l’atterrissage me fait un peu peur, et j’ai l’impression que l’avion se pose bien loin sur la piste, aura-t-il le temps de s’arrêter à temps ?
Au moment où l’avion s’arrête devant la porte de débarquement, Zhang et moi échangeons nos cartes de visite. Je l’invite à m’appeler la prochaine fois qu’il ira à Suzhou, lui m’invite à aller voir son atelier la prochaine fois que j’irai à Shanghai. Je le ferai probablement.Nous nous disons rapidement au revoir, et je me dirige au pas de course vers le comptoir des visas, en me disant que vu le petit nombre d’Occidentaux qui sont dans notre avion, je devrais pouvoir avoir mon visa en moins de dix minutes, et être dehors en moins de vingt...

2 commentaires:

  1. "Mais voisins ont choisi les nouilles..."? Papa, je pense qu'il y a une faute.
    Cependant ton texte m'a donné envie d'aller au musée de Shangai la prochaine fois que j'irai en Chine :)

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  2. Merci de m'avoir fait remarquer la faute d'orthographe !
    La prochaine fois que tu viens en Chine, je t'amène sans problème au Musée de Shanghai !

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