mercredi 20 janvier 2010

Chinoiseries administratives

Pascal-en-Asie est remis sur les rails, ce qui signifie donc que j’ai de nouveau accès à Blogger, donc que je suis hors de Chine... et que la censure en Chine n’est pas un vain mot... Passons !

Emilie, Léo et moi sommes en effet arrivés à Phnom-Penh dimanche dernier, 17 janvier 2010. Notre séjour cambodgien devrait se prolonger jusqu’au 10 avril environ, j’aurai donc l’occasion de vous parler amplement du Cambodge.

Mais avant cela, un petit billet sur les « difficultés » que nous avons eues à faire sortir Léo de Chine.

Léo est né de l’union illégitime de mézigues et d'Emilie, alias Qi Hailan, chinoise de souche, brillant par sa beauté, son intelligence... et son mauvais caractère. Je dis illégitime, car à l’époque où Léo est né, nous n’étions pas encore mariés. Cela signifiait que Léo ne pouvait pas être déclaré à l’état-civil chinois. Cela m’importait peu, puisque de toutes façons je voulais lui faire obtenir un passeport français, ce qui fut fait sans problème en déclarant sa naissance au Consulat général de France à Shanghai. (Les adeptes de l’illégimité en matière matrimoniale doivent cependant se préparer, car la déclaration n’est possible que dans les 30 jours suivant la naissance du bambin, et nécessite la production de documents administratifs divers. Allez voir sur le site du Consulat général de France à Shanghai, vous y trouverez les infos idoines.)

Bref, Léo a obtenu rapidement son passeport français, et Emilie et moi avons finalement temps convolé en justes noces...

Léo a passé un peu plus de deux années insouciantes à Suzhou, à grandir, se forger un caractère, faire des caprices et apprendre : 1. à parler chinois avec maman ; 2. à apprendre le français un peu avec papa, et beaucoup avec les DVD de Tro-tro, de Petit Ours Brun et des Télétubbies (muni d’un passeport français et toujours démuni d’état-civil chinois, puisqu’il n'est pas possible de « rattraper le coup » et de faire inscrire l’enfant à l’état-civil une fois la situation maritale des parents régularisée).

Tout aurait continué à se dérouler dans le flou artistique le plus complet en matière d’état-civil pendant de nombreuses années si nous n’avions décidé de nous rendre au Cambodge, en vue d’une installation possible (prochaine, probable).

Il fallait donc faire sortir Léo de Chine ! Il a bien un passeport français, mais pas de visa d’entrée, donc refoulement certain à l’immigration chinoise. J’appelle mon « copain » de bureau en charge des affaires étrangères au sein de la direction de la sécurité publique (on dirait chez nous, le bureau de étrangers de la préfecture de police, ou quelque chose d’approchant), qui, après avoir entendu l’exposé de notre situation m’explique que, nenni, l’enfant étant né en Chine, et de surcroît de mère chinoise, il est considéré par la loi chinoise comme étant de nationalité chinoise, donc r.à.f de son passport français. Dis en termes plus choisi, son passeport français n’a aucune valeur, les autorités chinoises ne veulent d’ailleurs même pas l’entrevoir. Pour sortir de Chine, il faut lui faire établir le laisser-passer qui lui permettra de quitter l'Empire du Milieu.

Munis de la documentations idoine, nous nous présentons devant la guichetière du bureau de la sécurité publique, qui exige de connaître le nom chinois de l’enfant (« Il est chinois, il a donc un nom chinois, normal, non ? »). Léo est donc derechef baptisé Meng Lei 孟磊.

C’est ce nom qui est porté son laissez-passer, et c’est ce nom qui devra donc être utilisé sur son billet d’avion !
Nous prenons donc un billet aller simple Shanghai-Phnom Penh (TRÈS CHER), demandons pour Léo un visa auprès du Consulat du Royaume du Cambodge à Shanghai, et débarquons à Phnom Penh sans encombres... ou presque, puisque la valise d’Émilie est perdue, mais il ne s’agit là que d’un détail...

J'ai l'honneur de vous présenter Léo, alias 孟磊

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